Test | Grand Kingdom
24 sept. 2016

Grand mais un peu bancal

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Grand Kingdom

Considéré comme une suite spirituelle au Grand Knights History de Vanillaware (sorti sur PSP mais pas chez nous), Grand Kingdom a su attiser la curiosité des joueurs. Le résultat est-il à la hauteur des espérances ?

L'histoire

Si Grand Kingdom possède des carences, c'est probablement au niveau de son histoire. En effet, le jeu vous met aux commandes d'une troupe de mercenaires, mais vous laisse plus l'impression d'enchaîner des quêtes sans fil rouge réellement digne d'intérêt. D'ailleurs, il ne brille pas non plus par le charisme de ses personnages qui, en dehors de quelques exceptions, s'avèrent en réalité assez insipides.
Clairement au second plan

L'emballage

En soi, le jeu est plutôt magnifique.

Soulignons tout de même l'emballage du titre. Bien que Grand Kingdom ne brille pas par l'originalité de son design, il faut avouer que le rendu général demeure convaincant, dans la veine des jeux en 2D qui sortent sur PlayStation 4 ces derniers temps. Entre les nuances de couleurs et l'accumulation de détails à l'écran, le jeu prend parfois des airs de tableaux assez brillamment animés. Comme nous le disions, seul le design assez quelconque des protagonistes tire légèrement le ressenti vers le bas. Sur le plan esthétique, c'est d'ailleurs ce qui différencie le jeu des productions Vanillaware, autrement plus convaincantes à ce niveau.
Assez magnifique mais...

Le principe

Vous pouvez configurer tous vos coups, même ceux des attaques de soutien pour achever un adversaire.

Au niveau du gameplay, Grand Kingdom s'inspire de Grand Knights History mais est avant tout étonnamment généreux. Vous déplacez vos troupes sur un plateau et chaque mouvement implique ceux de vos adversaires. A vous donc de choisir si vous voulez les affrontez ou les esquiver. En combat, le jeu multiplie les mécaniques de gameplay à n'en plus finir, quitte à rendre l'expérience un peu bancale. Vous contrôlez chacun de vos mercenaires en les déplaçant sur plusieurs plans avant de leur faire exécuter des actions voire des combos. L'originalité vient du fait que chaque classe se joue de façons très spécifiques : tandis qu'un guerrier vous demandera de frapper bêtement au corps à corps, les archers nécessitent de rester à distance et d'appuyer en rythme au moment de l'impact des flèches. Les mages, eux, peuvent par exemple charger des attaques de zones et ainsi de suite.

À cela s'ajoute un nombre incalculable de facteurs annexes. Vos batailles doivent souvent être remportées dans un nombre de tours imparti. À vous donc d'éviter les pièges ou de les passer en monnayant des tours ou des objets. Qui plus est, des obstacles pourront parfois se mettre en travers de votre route. Sur le plateau d'abord, avec des pièges ou des canons qui sont capables de faire des attaques de zones une fois un combat enclenché, mais aussi au sein même des affrontement avec des obstacles vous faisant perdre du temps lorsqu'il s'agit d'atteindre vos adversaires (barils, caisses, barricades, etc.).

Mais à force de cumuler les possibilités, Grand Kingdom perd un peu en efficacité et en équilibre de jeu. Ainsi, vous assistez parfois à des scènes frustrantes, comme lorsque votre médecin balance une potion pour blesser un ennemi mais que celle-ci touche votre camarade théoriquement en dehors de la trajectoire. De même, une fois l'aventure bien débutée, il devient difficile de monter de nouvelles classes annexes pourtant attirantes, la faute à des détails un peu agaçant. Nous pensons par exemple aux limites de niveau nécessaire pour porter l'équipement. Vous avez une équipe de bon niveau, vous voulez faire entrer un nouvel éléments et lui assigner un équipement décent pour l'empêcher de mourir au premier coup ? Oubliez cette idée car le mercenaire en question sera de toute façon bridé par son niveau.
Une générosité qui déséquilibre l'expérience ?

Pour qui ?

Le mode Travel vous permet d'explorer le plateau choisi le temps de monter vos persos (par exemple).

De ce fait, Grand Kingdom est un jeu aussi généreux que difficile. Une fois l'aventure bien débutée, vous avez tendance à aller enchaîner les quêtes annexes pas forcément passionnantes, ce pour atteindre le niveau recommandé par la quête principale. Heureusement que le jeu comporte aussi un pan connecté, avec la possibilité de participer à des défis contre des joueurs sous forme d'IA, le tout sous couvert de guerre entre les différentes factions. Toujours est-il que Grand Kingdom ne se destine pas aux joueurs du dimanche, ce qui est regrettable au regard du didacticiel présent au début du jeu, et plutôt engageant compte tenu de la complexité du système.
Les joueurs sérieux et persévérants

L'anecdote

Le pan connecté vous propose de signer un contrat avec une faction pour une durée déterminée.

Si Grand Kingdom fait écho à Grand Knights History, c'est parce qu'ils ont tous les deux le même créateur : Tomohiko Deguchi. Ainsi, difficile de pointer du doigt le fait que Grand Kingdom soit une suite à peine dissimulée.
Deux jeux mais un même créateur
Les Plus
  • Joli et dynamique
  • Un vrai système de jeu, avec des gameplay distincts
  • Des classes nombreuses
  • Des détails qui rendent le jeu complet (gestion de l'environnement, des pièges, etc.)
  • Un pan connecté sympathique
Les Moins
  • Un scénario peu passionnant
  • Le design des personnages
  • Un côté online en retrait par rapport aux espérances
  • Parfois très frustrant
Résultat

Grand Kingdom a un parfum des années 90/2000. Entre son cachet artistique, sa générosité et ses combats, le titre rappelle les jeux confidentiels (et de qualité) qui ne sortaient qu'au Japon il y a encore une décennie. D'ailleurs, son prédécesseur nous le rappelle. Hélas, il manque justement à Grand Kingdom ce "je-ne-sais-quoi" qui ferait de lui un grand jeu. Très joli mais disposant d'un design un peu passe-partout, le jeu semble surtout cumuler les ambitions pour mieux déséquilibrer son expérience. Ce serait dommage de le condamner pour autant puisqu'il reste une alternative ludique de qualité pour quiconque est persévérant et apprécie le style – par exemple – de Vanillaware. C'est déjà pas mal.

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