Test | Yo-Kai Watch
18 mai 2016

Level 5 joue t-il trop la montre ?

Testé par sur
Yo-kai Watch

Vendu comme le successeur de Pokémon, Yo-Kai Watch a rencontré un succès colossal au Japon. Développé par Level-5, ce jeu basé sur la "capture de monstres" a t-il une chance de trouver son public chez nous ? Et surtout, est-il réellement bon ?

L'histoire

Yo-Kai Watch vous met dans la peau d'un garçon adepte de chasse aux insectes. Enfin ça, c'était avant que vous fassiez la rencontre d'un Yo-Kai, une créature spirituelle qui va vous encourager à en capturer d'autres. Pour se faire, vous devez vous servir de votre Yo-Kai Watch, et notamment de sa loupe vous permettant de dénicher des esprits.

Mignon tout plein, Yo-Kai Watch applique la recette Level-5. Des graphismes agréables, une localisation intégralement en français... Le cahier des charge est complété avec minutie. Un peu trop peut-être, tant le jeu semble avoir un air de déjà-vu. En effet, il devient compliqué de différencier les productions du studio depuis Inazuma Eleven. Certains diront que c'est un style, d'autres n'hésiteront pas à apparenter cette recette à une fainéantise signant la mort du jeu vidéo.
Choisissez votre camp

Le principe

Comme dans Pokémon, les monstres ont des types et des affinités qui en découlent.

D'ailleurs, le principe du jeu a aussi les qualités et les défauts des productions du studio. D'un côté, le système est dynamique puisqu'il vous demande d'intervenir au sein même des combats automatiques : vous pouvez utiliser des objets pour amadouer/guérir les monstres ou utiliser des capacités spéciales de ces derniers. Pour ça, vous devez exécuter des mini-jeux avec le stylet. Pas forcément passionnant, le procédé à toutefois le mérite de maintenir le joueur éveillé, surtout que vous devez prendre soin d'indiquer les cibles prioritaires.

Du côté des défauts, il faut plutôt se pencher sur le fond du système de jeu. Yo-Kai Watch ne demande jamais d'en faire plus qu'il ne faut niveau subtilité. Bien que vous devez constituer votre équipe et jouer avec les affinités des monstres, le jeu n'a jamais l'exigence des systèmes bien huilées. Reste tout de même un solo sympathique, porté par une progression convenue (Level-5 a toujours cette manie d'indiquer la destination au joueur) mais des passages d'exploration plutôt amusants : quand votre Yo-Kai Watch s'emballe, à vous de scruter l'environnement pour trouver des esprits. Si l'idée est sympathique, le jeu peine toutefois à justifier sa présence tant le processus de recherche est simple.
Simple mais sans trop de finesse ?

Le multi

En haut à droite, la Yo-Kai Watch s'emballe quand vous êtes proche d'un esprit.

Sans surprise compte tenu du style de jeu, Yo-Kai Watch propose un mode multijoueur basé sur des duels en local. Ainsi, les combats sont semblables à ceux présents dans l'aventure solo et nécessitent que chaque joueur possède un exemplaire du jeu. Côté StreetPass, Yo-Kai Watch vous permet d'échanger des monstres avec les joueurs que vous croisez. Les esprits choisis sont ceux présents dans votre équipe, et vous pouvez récupérer les Yo-Kai rencontrés lorsque vous vous rendez dans des auberges. Rien de bien surprenant, au final.
Convenu et logiquement présent

Pour qui ?

Typiquement le genre d'environnements qui rappellent toutes les productions du studio.

Tout d'abord, sachez que si vous êtes habitués aux jeux Level-5, Yo-Kai Watch pourra vous rebuter. En effet, difficile de ne pas être un peu fatigué par la recette générale du studio, qui n'a finalement d'égale que celle d'Ubisoft. En effet, nous assistons ici à une homogénéisation du jeu vidéo qui est tout sauf normale (selon nous du moins). Passé ce constat, Yo-Kai Watch reste un jeu sympathique pour quiconque n'ayant pas essayé les autres productions du studio. Néanmoins, certains devront garder en tête que des titres comme Inazuma Eleven restent à la fois (relativement) semblables et moins onéreux. De plus, Yo-Kai Watch est décevant au regard de ses ambitions : difficile de voir en ce titre un vrai concurrent à Pokémon.
Les gens qui ne connaissent pas le studio

L'anecdote

Le design des "monstres" en laissera certains sceptiques.

C'est d'autant plus vrai que les monstres de Yo-Kai Watch ne feront sûrement pas l'unanimité auprès des occidentaux. Difficile d'imaginer ces derniers accrocher à l'esprit très "japonais" des fantômes présents ici. C'est probablement toute la limite de ce succès qui peinera à convaincre hors de ses terres.
N'est pas Pikachu qui veut
Les Plus
  • Une localisation au top
  • Des graphismes réussis
  • Une narration au rythme plutôt convaincant
  • Une aventure solo assez longue
Les Moins
  • Un gameplay qui manque de subtilité
  • Une progression à l'allure de recette trop souvent appliquée par le studio
  • Les esprits japonais, forcément moins accrocheurs que des pokémons (par exemple) pour les occidentaux
  • Un multi au second plan
Résultat

Yo-Kai Watch n'est pas fondamentalement un mauvais jeu. Toutefois, il s'ancre dans une recette trop classique pour convaincre, surtout au regard de ses ambitions (à savoir détrôner Pokémon). Finalement, nous voila de nouveau face à la formule habituelle de Level-5 : une technique au top, une localisation réussie... mais une progression terriblement assistée et un système de jeu trop simple. Au final, c'est toute la différence avec la licence phare de Nintendo : quand Pokémon réuni les générations et propose un aspect compétitif, Yo-Kai Watch s'arrête au statut de jeu tout juste sympathique. Les habitués des jeux Level-5 peuvent d'ailleurs passer leur tour, sous peine d'avoir un sacré sentiment de déjà-joué.

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