Preview | Aurora Watching, l'infiltration au rabais ?
04 juin 2005

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Aurora Watching

Troisième volet de la série Gorky Zero, des jeux d'infiltration bridés à l'envergure très limitée, Aurora Watching va tenter une nouvelle fois de séduire les adeptes d'un genre où des Hitman, des Metal Gear Solid et, surtout, des Splinter Cell ne laissent pas beaucoup de place à l'approximation. Voyons donc avec cette preview si Aurora Watching a les moyens de ses ambitions.

Rouillé le héros

Nous retrouvons le héros de la série, Cole Sullivan, avec une appréhension non dissimulable. En effet, nous l'avions quitté l'année dernière dans un Beyond Honor très moyen car plombé par un gameplay on ne peut plus bridé et un manque d'imagination certain. Alors, aujourd'hui, on se surprend à rêver que Sullivan ait profité de son temps libre pour faire du sport et développer ses capacités de déplacements, qu'il a appris à grimper sur des caisses, à ramper dans des conduits d'aérations, à s'accroupir, à courir plus vite qu'un flamand rose unijambiste, bref toutes ces choses naturelles pour un espion digne de ce nom... Les premières minutes passées sur cette preview balayent d'un coup ces espoirs. C'est donc ailleurs qu'il va falloir chercher le salut. Essayons par exemple du côté de l'emballage visuel.

De la neige, encore de la neige...

Le jeu s'essaye à l'humour mais ça va être juste pour rattraper le reste

Côté environnements, si dans l'épisode précédent nous avions droit à des entrepôts, des entrepôts et encore des entrepôts, cette fois, ce sera des entrepôts, des entrepôts et encore des entrepôts mais... sous la neige. Pratique pour créer l'illusion de diversité : "Tiens, de loin, sous le blizzard, on dirait autre chose qu'un entrepôt. Ah ben non, c'est toujours un entrepôt...". Mais ne soyons pas si mauvaise langue car le joueur aura tout de même l'occasion d'évoluer dans trois unités de lieu différentes : un iceberg, un labo souterrain et un sous-marin échoué. Cela dit, le tout étant enveloppé dans un flou – qu'on espère artistique – sans doute lié à un anti-aliasing poussé à fond, on a constamment l'impression d'être au même endroit et donc de tourner en rond. Ajouté à un level design redondant car largement limité par les possibilités de mouvements du héros, le joueur risque de se retrouver face à un ensemble qui lorgne dangereusement vers l'ennuyeux. Peut-être que quelques nouveautés vont venir arranger ça ?

A deux pour sauver le... jeu

Nouveauté : le joueur peut utiliser des véhicules pour aller... aussi vite qu'à pied

Au rayon nouveautés, on trouve l'apparition d'un deuxième personnage jouable qui est, je vous le donne en mille, une femme ! Je n'ai pas été assez loin dans cette version preview pour mesurer son apport au gameplay mais, si le héros ne dispose déjà pas des atouts nécessaires pour muscler la progression, il semble difficile qu'un personnage secondaire qui n'apparaît que dans quelques niveaux puisse changer la donne. Notez aussi que le joueur aura la possibilité d'utiliser quelques véhicules comme un scooter des neiges (dont la conduite est loin d'être optimisée) et un bateau pneumatique. L'intelligence artificielle des ennemis est très aléatoire et semble clairement privilégier le "rentre dedans" plutôt que l'infiltration subtile. De toutes façons, au bout d'un moment, le piratage d'ordinateurs pour désactiver les caméras de sécurité et le tranchage de gorges d'ennemis qui roupillent deviennent vite assommants par leur répétitivité.

Un manque d'ambition plombant

Des dialogues poussifs qu'on aura vite fait de zapper

Lorsqu'un jeu ne se montre pas suffisamment ambitieux au niveau de son gameplay, qui plus est quand il touche à un genre aussi brillamment représenté (c'est vrai, il en faut beaucoup pour rivaliser avec un Agent 47, un Solid Snake et un Sam Fisher), il lui est indispensable de proposer une histoire en béton, capable de capter l'attention. Malheureusement, à l'instar de son tutorial tout droit sorti des années 80 (étonnant pour un jeu dit "futuriste"), le scénario d'Aurora Watching s'annonce sans surprises, reprenant des clichés éculés avec un manque d'inspiration affligeant. Inutile de dire qu'avec tout ça, des éléments qui ne sont pas même liés à des bugs qu'il aurait été possible de corriger avant la sortie (techniquement, le jeu est d'ailleurs plutôt propre), le troisième volet des aventures de Cole Sullivan devrait avoir bien du mal à attirer du monde.
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