Eric Chahi : Après Heart of Darkness, j'ai pris un break qui a finalement été plus long que prévu. J'ai pas mal voyagé. J'ai fait de la photographie, notamment sur des déserts et des volcans encore en activité, ce qui s'est révélé être une vraie passion.
Avez-vous toujours été passionné par cela ou est-ce venu subitement ?
E.C. : Les volcans m'ont toujours fasciné !
On est tous plus ou moins fasciné par les volcans lorsqu'on est enfant, non ?
E.C. : (rires) C'est vrai ! D'ailleurs, il y en avait déjà dans Heart of Darkness ! Mais je n'imaginais pas qu'on puisse accéder si facilement à un volcan en activité. Et je ne pensais pas qu'il y en avait autant en activité, de façon plus ou moins permanente. J'ai découvert ça en 1999 et, à partir de ce moment, je suis allé partout.
Des exemples ?
E.C. : En Indonésie, à Hawaii, sur L'Etna, le Stromboli, etc. Chaque volcan est unique et il y a quelque chose de fort qui s'en dégage, un sentiment particulier que l'on peut ressentir face à cette terre en mouvement. On y voit la terre qui bouge et la terre qui nait. C'est fascinant et ça fait réfléchir à la place de l'Homme dans la nature, à la fragilité que l'on ressent sur place. On se dit que, finalement, si ça dérape, ça peut vite mal tourné et être très dangereux ; mais en même temps, il y a quelque chose de beau et de fascinant. Je pense que ça m'a pas mal inspiré.