Interview | Entretien avec Capital Games
24 févr. 2011

Interview par

C'est à Paris que nous avons pu rencontrer Johan-André Jeanville et Jean-Baptiste Franjeulle, deux chargés de mission pour Capital Games, un cluster regroupant un bon paquet d'entreprises du secteur du jeu vidéo en Ile-de-France. Un bon moyen d'en savoir un peu plus sur le fonctionnement de cette association.

"Il y a eu une prise de conscience sur la nécessité de se regrouper et avoir plus de poids"

Pouvez-vous vous présenter rapidement et nous dire quel est le but de Capital Games ?
Johan-André Jeanville : Capital Games est une association professionnelle regroupant les sociétés indépendantes qui font du jeu vidéo sur Paris et l'Ile-de-France. Par sociétés indépendantes on entend tout le monde sauf des grosses firmes comme Ubisoft, Gameloft ou Activision. Il y a environ 120 PME qui font du jeu vidéo sur l'Ile-de-France et notre action rayonne vraiment sur tous les acteurs du secteur, y compris ceux qui ne sont pas directement membres de Capital Games. Nous fédérons et accompagnons les sociétés qui font du jeu vidéo ; en faisant du lobbying auprès des pouvoirs publics (donc la Mairie de Paris, la Région Ile-de-France et les délégations régionales – les ministères, notamment de l'Industrie et du Travail), tout ça dans le but de récupérer des fonds pour mettre en place des actions collectives. Pour résumer notre action : nous avons un réseau et quand les gens ont des questions ou des problématiques, nous essayons d'y répondre ou de trouver l'interlocuteur capable de donner la réponse adéquate. Au niveau des thématiques, nous intervenons sur le business developpement, sur les Ressources Humaines, sur la Recherche et Développement et nous mettons beaucoup d'action en place sur le financement et les politiques de logement et de communication.

Capital Games possède bien sûr son propre logo.

Savez-vous comment est venue cette idée de créer un cluster regroupant les principales sociétés d'Ile-de-France ?
Johan-André Jeanville : L'association a été créée en 2003 par Frédéric Weil, à l'initiative des entrepreneurs du secteurs. Il me semble qu'il y a eu une prise de conscience de la part des PME de la nécessité de se regrouper et d'avoir plus de poids au niveau régional pour sensibiliser les pouvoirs public sur le potentiel du secteur. Car le jeu vidéo est un secteur qui est en croissance permanente depuis plus de 10 ans. C'est vrai que la crise de l'année dernière a beaucoup entamé le marché des consoles mais, même au niveau global, ça reste une année de stagnation si on compte le jeu vidéo en ligne et sur mobile. Il fallait montrer que la France a un atout à jouer sur ce secteur, car elle a des compétences aussi bien techniques que créatives. Nous sommes un pays historique du jeu vidéo avec les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon. A cette époque, les entrepreneurs ont vraiment pris conscience de cette nécessité de se rassembler pour faire le poids, notamment vis-à-vis des pouvoirs publics.

Jean-Baptiste Franjeulle : Et puis d'un point de vue technique, il y avait aussi un vrai besoin d'harmoniser les choses. Il y avait par exemple le projet Play All, un pipeline de développement destiné aux supports dits HD, à savoir la 360, la PS3 et le PC. Les coûts de développement explosant et le tissu industriel en Ile-de-France (et en France tout court) étant essentiellement fait de PME et TPE, c'est difficile pour des entreprises de faire face à cette hausse des coûts. L'idée à l'origine de Capital Games, c'est donc de regrouper les talents, les ressources, les besoins et de se rassembler parce que c'est bête à dire mais voilà : quand on est plus nombreux, on est plus fort et on peut faire baisser les coûts ; et la concurrence avec le changement du marché, le retour du gameplay comme élément différenciant avec des plates-formes comme la Nintendo DS, ne se fait plus nécessairement sur l'aspect graphique. En se rassemblant par exemple pour travailler sur un moteur commun, en faisant de la recherche et développement commune, en faisant baisser les coûts avec des appels à projet de l'état qui permettent d'avoir un peu plus de visibilité et de se concentrer sur le cœur du jeu, à savoir le gameplay, la concurrence se fait plus sur l'aspect créatif des jeux que sur l'aspect technique.

"Il y a une caisse de resonnance qui dépasse le strict statut de la région"

Lisa Hesse-Dréville, la directrice générale de Capital Games, accompagnée des deux chargés de mission qui se sont prêtés au jeu de l'interview.

Pourriez-vous donner un exemple récent, simple et précis de l'action que vous menez ?
Johan-André Jeanville : Comme exemple très pertinent, nous pouvons parler du plan de formation collectif de Capital Games. Aujourd'hui, il y a vraiment un désert au niveau du jeu vidéo parce qu'il n'y a que des nouveaux métiers. Même s'ils ont plus de 20 ans, ce n'est rien comparé au cinéma ou à d'autres secteurs de l'audiovisuel. Il y a peu de formations pour le jeu vidéo. Donc Capital Games mutualise les financements de formation (que chaque entreprise fait de façon obligatoire dans ses cotisations) et met en place un plan de formation dédié au secteur, avec des formations vraiment adaptées, pertinentes et précises pour accompagner les sociétés. Concrètement, l'an dernier, ça a permis d'accompagner plus d'une vingtaine de sociétés pour former une centaine de personnes, notamment dans le cadre de master class qui ont fait intervenir des enseignants et accompagnateurs de niveau mondial.

Jean-Baptiste Franjeulle : L'intérêt, dans l'exemple que Johan a donné, c'est aussi qu'il y a plein de petites boites qui n'auraient jamais les moyens de payer ces formations assez coûteuses. Et ça permet aux petites structures, en rassemblant tout le monde autour d'un pot commun, d'accéder à des outils de haut vol alors qu'elles n'en auraient jamais les moyens.

Vous parlez beaucoup des petites entreprises. Quel est le parti pris de Capital Games au niveau de la cible ?
Johan-André Jeanville : Il y a peut-être deux niveaux de réponse. Il y a d'abord les adhérents à Capital-Games, donc ceux que nous allons aider concrètement (par exemple, avec le plan de formation), et il y a ensuite le secteur du jeu vidéo en général. Je pense que l'action de Capital Games lui est utile. Quand nous allons voir la Mairie de Paris ou la Mairie de Montreuil pour parler du potentiel du jeu vidéo, ça comprend toutes les sociétés, y compris Ubisoft qui n'est pas forcément adhérent de Capital Games. Ensuite, il y a un besoin qui est plus lié à des tailles, à des échelles ou à des moyens, et là nous y répondons au jour le jour, donc nos adhérents sont plus des PME. Au niveau des métiers, c'est vraiment tous les métiers du jeu vidéo, du middleware en passant par le développeur jusqu'à l'éditeur, y compris des sociétés qui sont prêtes à faire du service pour le jeu vidéo. Ça peut être par exemple du conseil en serious game ou du financement avec Digital-Coproductions. Enfin, au niveau du contenu des jeux, ça brasse de tout, à savoir du jeu core avec Cyanide et Focus par exemple ou du jeu casual avec BulkyPix.

Jean-Baptiste Franjeulle : Par casual on entend tous les genres, aussi bien sur iPhone que sur navigateur, c'est vraiment toutes les plates-formes, tous les types de jeu. Et puis, je vais compléter ce qui a été dit tout à l'heure, parce que c'est vrai que l'action de Capital-Games concerne vraiment tous les types d'entreprise du jeu vidéo sauf les distributeurs : l'édition, le développement, la technologie, le middleware, tous les types de jeu. L'action est limitée à Paris et l'Ile-de-France mais ce à quoi nous croyons, au niveau du cluster, c'est qu'on avance mieux à plusieurs et, forcément, quand on a 60% de l'industrie du jeu vidéo française qui est sur le territoire de l'Ile-de-France, il y a une caisse de résonance qui dépasse le strict statut de la région. Et nous prenons ça en considération quand nous discutons avec les pouvoirs publics.

"Ça motive (..) les autres régions à mettre en commun leurs moyens et à mettre des actions en place"

Capital Games possède évidemment un site internet.

C'était justement l'une de mes questions, enfin plus ou moins. Capital Games concerne l'Ile-de-France et il y a un effet de résonance, mais est-ce qu'il existe beaucoup d'autres associations comme celle-ci dans le reste de la France ?
Johan-André Jeanville : Ce qu'il faut savoir c'est que Capital Games est adhérente du SNJV. Donc en fait, nous participons à des actions nationales menées par des syndicats. Il y a plusieurs types d'associations régionales qui existent : l'une des plus développée se trouve à Lyon avec Lyon Game Imaginove. Mais il y a aussi Bordeaux Games, Game In pour le Nord et la Belgique, Gamesud qui fait maintenant partie du pôle image PACA, etc. C'est clair que Capital Games est la plus importante de ces associations. Enfin, mettons Imaginove à part car ils sont en pôle de compétitivité, ce qui est un peu différent. Ils ne concernent pas seulement le jeu vidéo mais aussi tous les secteurs du numérique, un peu comme Cap Digital sur Paris. Capital Games est donc la plus grosse association régionale uniquement dédiée au jeu vidéo. J'ai du mal à trouver le bon mot mais disons que nous sommes un peu précurseur sur certaines actions qui ont ensuite des répercutions dans d'autres régions. Par exemple, nous nous sommes penchés sur la question des tickets restaurants. Nous nous occupons aussi de ça ! Je pense que ça motive les autres régions à mettre en commun leurs moyens et à mettre des actions en place. Pour revenir au SNJV, Capital Games en est membre et, dans ce cadre, nous menons des actions sur le plan national avec eux. Un exemple très concret : Capital Games a réalisé un référentiel pour définir les métiers du jeu vidéo dans le pôle emploi. C'est une action qui a abouti l'année dernière et qui a été reprise par le SNJV.

Aujourd'hui, en février 2011, Combien y a-t-il de partenaires ou d'adhérents de Capital Games ?
Johan-André Jeanville : Il y a cinquante adhérents à Capital Games et nous sommes en contact avec facilement 80 sociétés de jeu vidéo (sur 120). Pour ce qui est des partenaires, nous sommes donc en liaison avec les pouvoirs publics, c'est à dire la Mairie de Paris, la Région Ile-de-France, les Délégations Régionales du Ministère de l'Industrie, et du Ministère du Travail, de l'Emploi, et de la Formation Professionnelle ; ou certains organismes qui agissent parfois pour le compte de l'État. La deuxième catégorie de partenaires regroupe plutôt des associations et organismes qui, à l'instar de Capital Games, défendent le jeu vidéo, comme le syndicat ou le pôle de compétitivité Cap Digital dont Capital Games est membre fondateur. Et puis pour finir, il y a des partenaires privés qui sont généralement des sociétés prestataires de services comme des agences de communication, des juristes, des avocats, des consultants, des accompagnateurs... Tout cela pour vraiment répondre aux besoins sur des thématiques particulières. Grâce à ce réseau, nous sommes capables de trouver la personne adéquate pour accompagner la personne ou la société qui le demande.

"On commence un peu à sortir de ce cliché (...), on voit que le jeu est clairement au cœur des gens"

Une interview sur un cluster francilien du jeu vidéo ? Une bonne occasion pour rappeler que Beyong Good and Evil HD, jeu français, sort bientôt.

Quel est votre point de vue sur le jeu vidéo en en France et en Ile-de-France
Johan-André Jeanville : Je trouve que c'est vraiment un secteur d'avenir, qui a connu quelques difficultés sur 2009/2010, qui ne s'est pas encore totalement remis de ces difficultés, mais c'est un secteur qui a vraiment du potentiel. Ce sont des sociétés avec des gens très dynamiques et passionnés, qui se consacrent pleinement à leurs métiers et qui sont talentueux. Et ça, c'est très important. Ils sont capables de mener des projets de qualité et originaux. Ce n'est pas un hasard si des studios comme Quantic Dream sortent de tels jeux à succès ou si des sociétés comme BulkyPix réussissent à lever 500 000 euros de de fonds l'année dernière. Il y a vraiment un potentiel. Ensuite, il y a un besoin de continuer à accompagner ces sociétés car les entrepreneurs ont envie de faire des choses. Malheureusement, ils manquent parfois de moyens et doivent faire face à une concurrence qui peut être rude au niveau international. Quand on voit à quel point le jeu vidéo est aidé dans des pays comme la Corée, financièrement mais aussi d'un point de vue politique... La population croit au jeu vidéo et le voit vraiment comme un média, là où en France on a encore quelques limites par rapport à ça, avec certaines personnes qui continuent de le diaboliser (entre guillemets). C'est vraiment dommage parce que c'est un média d'avenir. L'interactivité et l'utilisation de technologie 3D iront en grossissant dans les années qui viennent. Le jeu vidéo est une façon d'aller dans cette direction. Un exemple simple : sur YouTube, on peut désormais interagir avec les vidéos.

Jean-Baptiste Franjeulle : Pour compléter ce que Johan dit sur la place du jeu, c'est vraiment une question culturelle. C'est un peu spécial car, généralement, en France, on aime bien mettre l'accent sur la culture. La différence entre l'Asie et l'Occident au niveau du jeu vidéo, c'est que le jeu n'a pas la même place dans les sociétés asiatiques. Prenons l'exemple du Japon parce que c'est particulièrement flagrant. Le jeu n'est pas perçu comme quelque chose de réserver aux gamins mais est intégré dans la société au quotidien. On le voit aussi dans la place que peut avoir le jeu de hasard ou le jeu d'argent, extrêmement importante en Asie. En France, c'est différent. On commence un peu à sortir de ce cliché parce qu'on voit que le jeu est clairement au cœur des gens, qu'il fait partie de l'apprentissage, qu'il se développe, etc. Le jeu vidéo a un potentiel énorme et la France dispose de jeux vraiment ingénieux et de créatifs de talent. Il y a une volonté politique d'aider le jeu vidéo ailleurs, et les français sont souvent demandés à l'étranger. Ils partent parfois au Québec, au Canada ou ailleurs, là où il y a de l'argent et où on les accueille à bras ouverts. Il y a donc un vrai besoin d'accompagnement des entreprises en France, pour garder nos talents chez nous, pour continuer à faire des jeux sur le territoire et contribuer à la croissance économique et au rayonnement culturel du pays. Ça concerne tout le monde : les entrepreneurs, le système éducatif, les collectivités locales, l'État en général, etc.
Du coup, si on voulait résumer de façon très sommaire le but de Capital Games, on pourrait dire qu'il consiste à apporter du soutien à des petites et moyennes entreprises, et par la même occasion à l'industrie qui, contrairement à d'autres endroits sur la planète, est peut-être moins aidée (même si ça change petit à petit).
Jean-Baptiste Franjeulle : En fait, il y a des associations qui ont le même type d'action que Capital Games dans beaucoup de pays. L'industrie et encore jeune et elle se structure, mais il y a des associations qui existent depuis une dizaine d'années et peut-être même un peu plus dans certains pays. L'idée c'est que c'est un secteur jeune, méconnu et il y a un décalage générationnel entre des élites politiques qui prennent des décisions et des entrepreneurs pas forcément compris. D'où un besoin de faire le lien, de faire monter les doléances, ce qui ne veut pas dire nécessairement se plaindre mais essayer d'exprimer la nécessité d'accompagnement face au changement. C'est pour ça que ce type de structure existe. Et ça existe aussi pour des industries beaucoup plus vieilles. Il y a besoin d'avoir ce regroupement de gens, d'avoir une voix. Capital Games essaye d'être une voix en Ile-de-France, pour les développeurs et éditeurs qui en sont membres et pour le jeu vidéo en général. Nous portons aussi la voix de tout le secteur, parfois malgré nous et il faut en être conscient. Donc Capital Games, comme tous les autres clusters régionaux, que cela soit en France, en Europe ou autre, est une structure nécessaire pour pouvoir travailler avec les pouvoirs publics et les aider à mieux comprendre. Car c'est un marché très changeant, la technologie évolue très rapidement.

"Plus de deux tiers de la population française joue à des jeux vidéo"

Heavy Rain, un immense succès commercial.

Ne pensez-vous pas qu'il y a un paradoxe dans le fait que, comme vous le disiez, la France et le Royaume-Uni sont des pays qui ont toujours eu une grande importance d'un point de vue créatif dans le milieu du jeu vidéo, et le fait que le jeu vidéo ne soit pas toujours reconnu à sa juste valeur. N'est-ce pas une simple question de culture ? Je pense par exemple à la Corée où le jeu vidéo est vraiment ancré au-delà du simple loisir, plus pris au sérieux. C'est aussi peut-être une question d'habitude de consommation.
Johan-André Jeanville : Plus de deux tiers de la population française joue à des jeux vidéo. Je pense donc que cette culture du jeu, au sens large, comme jouer à des jeux de cartes sur son ordinateur, jouer sur son téléphone, nous l'avons ! Tout ça fait partie de la culture du jeu. Je pense qu'en France on a aussi une part de cette culture. Ensuite, il y a peut-être un conflit générationnel. Il y a des craintes par rapport à l'addiction ou d'autres effets qui n'ont pas été prouvés d'un point de vue médical. Il y a une sorte d'inconnu pour les gens. Je pense que pour ce qui est de notre génération (et quand je dis ça, je veux bien aller jusqu'au moins de quarante ans), on a une culture du jeu, du multimédia et en particulier du jeu vidéo. C'est vrai qu'elle ne prend pas l'ampleur de ce qu'on voit en Corée où le jeu est un sport national avec des compétitions suivies par des millions de personnes à la télévision, mais si on regarde le Canada, je ne pense pas que ce pays ait une culture plus prononcée que celle de la France. Et pourtant, au Canada, le jeu vidéo est plus aidé et les politiques ont vraiment compris l'enjeu fort en terme d'économie et d'emploi. Et aussi d'un point de vue sociétal. Il ne faut pas voir que les dollars et les euros à gagner. Je pense que le jeu vidéo, l'interactivité et le multimédia ont vraiment une place croissante dans nos vies. En tout cas, je crois en cette culture.
Une dernière question, plus légère peut-être : étant joueurs, quels sont les jeux auxquels vous jouez et les jeux français qui vous ont marqué, récemment ou non ?
Johan-André Jeanville : (rires) Je me suis calmé, mais j'ai eu une grosse période addictive sur des jeux Facebook et en particulier sur le jeu My Shops. C'est assez simple de prime abord : on cumule les boutiques. J'avais donc ma boutique de vêtements, ma boulangerie, ma confiserie, etc. J'y est énormément joué !

Jean-Baptiste Franjeulle : (rires) Ce jeu est un bon exemple car Johan prouve que l'on peut jouer à des jeux casuals de manière hardcore. Comme quoi !

Johan-André Jeanville : (rires) Facebook a 500 millions d'utilisateurs actifs par mois, Zynga en a 300 millions et CityVille (qui est le plus gros jeu de Zynga) en a 100 millions. C'est juste gigantesque ! Et il y a énormément de femmes qui y jouent. Donc, voilà pour mon exemple.

Jean-Baptiste Franjeulle : Moi je suis un joueur plutôt hardcore. Je suis très RPG sur consoles et PC, occidentaux comme Mass Effect, Fallout, etc. Et pour ce qui est du dernier jeu français qui m'a vraiment marqué, c'est Heavy Rain de Quantic Dream. Il y a beaucoup de choses à dire sur ce jeu. Il y a du bon, du moins bon mais c'est un jeu marquant. C'est bien que ce jeu existe car il essaye d'amener autre chose. Il a trouvé son public, ça a été un succès critique et commercial, un tour de force. Et il est français, développé en Ile-de-France, en contrat avec un énorme éditeur : Sony. Et plus on aura de jeux de ce calibre, qui essayent d'être innovants, parfois peut-être pas ou on les attend, mais plus on aura des jeux à gros budget de ce type et mieux l'industrie se portera.
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