Test | Echo Night Beyond : chérie fais-moi peur
15 déc. 2005

Testé par sur
Echo Night Beyond
  • Éditeur Agetec
  • Développeur From Software
  • Sortie initiale Juil. 2005
  • Genres Action, Aventure

Echo Night Beyond développé par From software et édité par Agetec, est un étrange survival/aventure qui se déroule dans l'espace. Si vous rêvez de marcher sur la lune et aimez vous faire peur, ce jeu est fait pour vous.

Lune de miel

Tout allait pour le mieux. Les astro-hôtesses servaient un jus de tomate pour accompagner les bretzels, l'atmosphère était dégagée, et la température extérieure était proche du zéro absolu. Le couple avait emporté l'indispensable pour passer de bonnes vacances lunaires : scaphandre, combinaison, lampe-torche à pile. Mais voilà, leur projet fut malheureusement perturbé par un alunissage quelque peu catastrophique. Le jeu commence avec le réveil du héros, qui hébété, s'éveille seul dans une navette vide, froide, fantomatique. Sa femme a disparu. Un message énigmatique "Come to the facility" est taggé sur le dos du fauteuil qui lui fait face. S'engage alors une quête jalonnée de flasques de whisky, de cartes d'accès, de portes, et même de lions en peluche. Les esprits qui hantent la station amèneront le cœur du héros à danser aux rythmes effrénés de la Lambada. Dès lors, notre vaillant chevalier à l'armure étanche et molletonnée devra contrôler sa peur pour résoudre le mystère de sa solitude.

Trois en un ?

Première à gauche, puis deuxième à droite

Echo Night Beyond est un jeu d'aventure/survival horror à la première personne. Sur le papier cela semble un beau pari de mixer trois des genres majeurs du jeu vidéo. Mais cela ne se fait pas sans heurt car voila à quoi se résume le gameplay : déambuler dans des couloirs et des pièces afin de trouver des objets qu'on refourguera à des fantômes qui bloquent la route, qui en échange nous donneront des clefs qui ouvriront les portes, qui nous bloquent l'accès aux pièces qui contiennent des portes, des fantômes ou des objets tout en faisant attention aux revenants qui font grimper le rythme cardiaque parce qu'à 303 pulsations par minute, c'est la mort. Si cette énumération est longue et ennuyeuse, le jeu ne l'est pas moins.

Voyage au bout de l'ennui

Un air de déjà vu

En effet, la station spatiale est gigantesque et les énigmes nous obligent à faire de très nombreux allers-retours afin de comprendre ce que l'on doit faire. Pendant ce temps, et plus souvent qu'à son tour, la mort vient nous frapper intempestivement. En effet les fantômes, sources d'informations et d'interactions, sont aussi ceux qui nous contraignent à quitter précipitamment les pièces sous peine d'infarctus. Même si l'idée d'obliger le joueur à rechercher sa propre source de danger est intéressante, elle augmente malheureusement d'autant plus les vains vas et viens. Trajets que l'on redoute tant la vitesse de déplacement est une vraie torture de lenteur, même si elle est justifiée par le scaphandre de cosmonaute.

Veni, vidi, salveri

Souriez, vous êtes filmé

Le gameplay basé sur la recherche est perturbé par les graphismes sombres et monochromatiques. La scène noyée dans le brouillard n'est rendue perceptible que par la lampe torche. Celle-ci n'est utilisable qu'en temps restreint puisque sa batterie est une ressource limitée. La vision à la première personne qui fait toute l'originalité du titre est également son pire défaut. Cela oblige le joueur à errer de pièces en pièces à la recherche du pixel sur lequel il doit cliquer sans lui offrir la possibilité d'une vue globale et la réflexion sur l'ensemble de l'image. Pour tenter de palier à tout cela, des pièces de vidéosurveillance ont été disséminées un peu partout. Elles permettent de repérer les fantômes et d'observer à l'avance les différents lieux où nous devrons nous rendre. Elles contiennent également les points de sauvegarde indispensables pour éviter la crise de nerf.
Les Plus
  • Le petit prix
  • L'ambiance
  • La cinématique d'intro
Les Moins
  • La lenteur du personnage
  • La lourdeur du gameplay
  • Les allers-retour incessants
Résultat

En résumé, Echo Night Beyond est un poil fastidieux. Malgré tout, ce jeu détient indéniablement un style. La cinématique d'introduction de toute beauté donne au titre une certaine noblesse qui poussera le joueur à aller voir plus avant. La bande son est de bonne qualité et les graphismes gris, sombres, énigmatiques, noyés dans le brouillard, frisent l'effet de genre. Si vous avez été fan de la série des Myst et êtes un grand nostalgique des jeux d'aventure ou tout simplement si vous êtes de nature curieuse, vous pourrez tenter l'expérience : d'autant plus que la galette ne vaut que 20 euros. Un bel effort de la part du développeur que l'on souhaiterait voir se généraliser.

Partagez ce test
Tribune libre