Test | WWE Smackdown! vs RAW 2006 : réalisé sans trucage
29 nov. 2005

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WWE Smackdown vs. Raw 2006

Si pour vous, le catch américain n'est qu'une supercherie truquée. Si vous ne connaissez pas les Pedigree, F-U, Spear et autres Power Bomb. Si vous êtes insensibles aux exploits de Shawn Michaels et de Kurt Angle, sachez que cela va changer puisque Smackdown! vs RAW débarque sur PS2 dans une version 2006 relookée et toujours destinée aux amateurs de catch... mais aussi aux autres.

"Start the Game" - Triple H

Après avoir lancé le jeu, un premier constat s'impose : WWE Smackdown! vs RAW 2006 (SVR2006) se veut authentique. Tout a été fait pour plaire aux fans. Le jeu démarre par l'un des deux génériques des shows américains. On y voit les meilleurs gestes de Batista, Triple H ou de Booker T. Directement, le joueur est mis dans le bain : la WWE, c'est du spectacle, des mouvements de folie et des catcheurs prêts à risquer leur vie pour battre leur adversaire. Nous découvrons par la suite une grande fidélité dans le visuel : chaque entrée est reproduite à l'angle de caméra près, chaque arène virtuelle est identique à son homologue réel, chaque mouvement a été calqué sur les vrais gestes des catcheurs... Le moteur graphique est un régal pour les yeux tout comme les commentaires des vrais duos de commentateurs (Jim Ross et Jerry Lawler pour RAW et Michael Cole et Tazz pour Smackdown!). Et bien sûr, il y a le détail qui tue : les fans crient "You Suck, You Suck" sur le thème d'entrée de Kurt Angle. Une offrande pour tous les amateurs de la WWE. Loin de vouloir tout miser sur le visuel, SVR2006 va beaucoup plus loin.

"The Champ is here" - John Cena

Leg Drop de The Undertaker sur Kurt Angle

Jetons un coup d'oeil sur le roster de SVR2006. THQ a fait fort cette année en proposant plus de 70 lutteurs. Bien entendu, on retrouve les têtes d'affiches des divisions Smackdown (JBL, The Undertaker, Rey Mysterio, Booker T) et RAW (Triple H, Shawn Michaels, Chris Jericho, Kane). Les draftés (transferés) du mois de mai ont été pris en compte : Cena est à RAW tout comme le Big Show et Kurt Angle, et Batista a rejoint Randy Orton et Chris Benoit à Smackdown. Des petits nouveaux ont fait leur apparition : Carlito, Eugene, Heidenreich, Christy Hemme et Chris Masters. THQ a de nouveau, augmenté son roster de légendes avec l'arrivée de trois versions de Hulk Hogan (80s, Hollywood période NWO et 2000), de Stone Cold Steve Austin, du British Bulldog et du Million Dollar Man, en plus des habitués comme The Rock, Bret Hart et Mankind.

Cependant, on est déçu par quelques oublis de très bons catcheurs. Exit Bobby Lashley, Matt Hardy, Tyson Tomko, Victoria, les MNM et les Mexicools. D'autres n'ont plus rien à faire dans le roster : à Spike Dudley, Mark Jindrak, Charlie Haas ou Joy Giovanni. De plus, THQ n'a pas assez mis l'accent sur les équipes. A quoi bon mettre The Hurricane lorsque son compère Rosey est absent ? Malgré ces quelques défauts, le roster de SVR2006 dépasse nos espérances.

"Are you talking to me ?" - Batista

Batista est reproduit fidèlement

Déjà présent depuis Smackdown! 4, le mode Saison revient en force avec moult nouveautés. Yuke's a fait évoluer le mode en intégrant une dimension scénaristique plus développée. Ainsi SVR2006 met l'accent sur les nombreuses cinématiques pré-calculées. Elles permettent de dérouler des storylines découpées en chapitre. Bonne nouvelle : tous les catcheurs bénéficient de doublage digne de ce nom. Les phrases s'enchaînent bien et la qualité des storylines rend l'histoire intéressante et les rebondissements crédibles. Les combats sont toujours au coeur du jeu. Sur ce point, SVR2006 déçoit. On aurait aimé que le scénario s'enrichisse durant les combats comme par exemple, un partenaire qui interfère dans un match de championnat, histoire d'alimenter les rivalités. Ces dernières se limitent à des choix peu cruciaux lors des cinématiques. Enfin, il faut plus ou moins compter 4-5 heures de jeux pour remporter la ceinture à Wrestlemania XXII et finir votre saison en apothéose.

Heureusement, THQ a intégré un tout nouveau mode de jeu qui vous fait rentrer dans la peau d'un General Manager. Comme dans Football Manager mais avec des lutteurs en slip, il faut gérer votre fédération et son show de A à Z. Les possibilités sont nombreuses : vous pouvez par exemple, créer une rivalité entre deux lutteurs, annoncer l'arrivée d'un nouveau catcheur, changer le gimmick des combattants, faire des heel/face turn (devenir gentil ou méchant), etc. Vos choix influeront sur la popularité des lutteurs : si vous mettez en avant Kurt Angle, sa côte auprès des fans augmentera. Le but principal est de battre la fédération rivale au niveau des scores d'audience et des rentrées publicitaires pour remporter le titre de Manager de l'Année. On est étonné et réjoui par la richesse des possibilités. C'est passionnant, bien pensé et forcément indispensable pour tout ceux qui ont, un jour, rêvé de devenir General Manager et marcher sur les traces d'Eric Bischoff.

"I'm a Legend Killer" - Randy Orton

Orton fait passer un sale quart d'heure à l'Undertaker

Si comme Orton, vous avez l'âme d'un tueur de légende, vous allez pouvoir le prouver grâce au mode en ligne qui revient plus complet qu'auparavant. L'année dernière, il faut avouer qu'il tenait plus du gadget qu'autre chose. En effet, seuls les matchs simples et les Bra & Panties étaient disponibles. Du duel sans génie et avec beaucoup de ralentissements. Le mode a bénéficié d'un travail de fond pour le rendre plus attractif et plus passionnant. Tout d'abord, il est désormais possible de jouer jusqu'à quatre simultanément et dans tous les types de matchs (sauf le Royal Rumble). De plus, le serveur garde une trace de vos victoires et de vos défaites et propose de nombreuses statistiques pour vous aider à progresser dans la hiérarchie. Il est également possible d'importer son propre catcheur, histoire de frimer face à vos potes. Reste à savoir si la communauté française saura s'imposer face aux nombreux joueurs américains et anglais qui squattent les serveurs.

Avant de se faire massacrer en ligne par Randy Orton, il faut devenir une légende vivante du catch. SVR2006 pousse le mode Create-a-wrestler (CAW sur les forums US) dans ses derniers retranchements. Tout est personnalisable : visage, vêtements, accessoires, attributs physiques, voix. Libre à vous de choisir votre propre gimmick. Pour crédibiliser votre catcheur, il faudra lui créer une entrée digne de ce nom avec effets pyrotechniques et angle de caméra personnalisables. Puis, il est possible de modifier ses techniques de combats en choisissant son style de lutte et ses prises. Ensuite, vous pouvez le faire intégrer dans une équipe, modifier ses points de compétences, créer son propre Show Pay Per View, élaborer sa propre ceinture, etc. Les possibilités sont nombreuses et les résultats sont convaincants tant les modes mises au point par THQ sont précis et exhaustifs. Dans le rayon nouveautés, il faut également souligner la nouvelle Locker Room (loge) tout en 3D où vous retrouverez toutes vos options.

"Woooo !" - Ric Flair

Chokeslam de l'Undertaker

Fans de catch, réjouissez-vous ! Ce SVR2006 marque le retour des Buried Alive Match ! Présents les années précédent, ces matchs chers à l'Undertaker avaient mystérieusement disparu dans le premier SVR. THQ a amélioré 2-3 éléments pour rendre le match plus palpitant : pour enterrer vivant son adversaire, il faut d'abord gagner des mini-jeux bien pensés. Dans le précédent SD!vsRAW, on connaissait déjà le Backstage et le Parking Brawl ; vous pourrez désormais découvrir le Bar Brawl, sorte de match hardcore dans un bistro. Après les Bras & Panties Match, THQ enrichit son choix de matchs avec les divas en proposant le Fulfill Your Fantasy (Réalise ton fantasme). Ainsi, vous pouvez déguiser les catcheuses en infirmière, en lingerie ou en pom-pom girl. L'intérêt de ces matchs est purement masculin. Ces nouveaux types de matchs viennent compléter les Ladder Match (Match à échelle), les Ironman (match en temps limité), le TLC (Table Ladder Chair), le Heal in a Cell (Match en cage), le Royal Rumble, et bien d'autres.

On reste dans les nouveautés de cet épisode 2006 avec deux changements majeurs dans le gameplay. Désormais, il faudra gérer son état de fatigue. La jauge descend au fur à mesure des prises et il faudra l'augmenter pour continuer à lutter. Le système est déroutant. On avait pris l'habitude d'enchaîner les Moonsault et les mouvements les plus risqués sans jamais faiblir. En fait, il ajoute une dimension stratégique au combat. Il va falloir faire des choix : plus le combat avance, plus la jauge descend rapidement. Il faut donc savoir ménager ses efforts. Deuxième innovation importante, le Momentum System est au demeurant inutile et peu novatrice. Pourtant, après quelques combats, ce système prend toute sa dimension. C'est une jauge qui augmente selon les coups que vous portez. Lorsque votre jauge est à fond, vous pourrez déclencher votre prise de finition. Pour augmenter sa jauge, il faut exécuter des mouvements spectaculaires genre un Diving Leg Drop du haut d'une échelle. Ce nouveau système propose également plus de retournements de situations que dans les précédents épisodes.

"I'm your Papi" - RIP Eddie Guerrero

Diving Head Butt du haut de la cage

Après avoir détaillé les nouveautés, voyons comment ces dernières ont été appliquées. SVR2006 propose grosso modo la même disposition de touche que le précédent épisode. "Croix" sert toujours à porter divers coups au corps comme des atémis ou des kick. "rond" est toujours utilisé pour les prises au corps comme les Suplex ou les Slam. Les projections dans les cordes ont changé de place : il faudra appuyer sur "triangle" pour les placer mais il est désormais possible de doser la vitesse. Avec "carré", vous pouvez prendre des objets et vous en servir comme arme. Seulement quatre touches de combat ? Oui, mais cette simplicité apparente cache une complexité étonnante. Pour les prises au corps, vous avez 20 possibilités en combinant "rond" avec une direction. Il est également possible de faire une dizaine de coups au sol, de tenter des prises aériennes du haut du coin du ring ou d'utiliser les cordes pour slammer votre adversaire. Cette complexité ravira les fans mais pourra au contraire, rebuter certains novices.

Manette en main, la maniabilité impressionne par sa souplesse. Certes, les catcheurs sont moins rapides qu'auparavant, mais les prises sortent toujours aussi facilement et font des dégâts. Ces derniers sont représentés par un corps humain avec quatre parties du corps et sont en quelque sorte votre barre de vie. Le jeu laisse plus de places aux esquives et aux contres réalisables avec "L2" et "R2". Toutes les prises peuvent être retournées à votre avantage. avec un bon timing. Rien n'est plus jouissif que de transformer un Pedigree en Low Blow ou de contrer une Batista Bomb fatale en DDT. THQ a également mis l'accent sur les mini-jeux. Pour se dégager d'une prise de soumission, il faudra soit bourriner "croix", soit arrêter une flèche dans une jauge. Les Sleeper Hold (prises du sommeil) à la Rowdy Piper sont désormais possibles. Le lutteur qui la subit doit tenter de se réveiller pour ne pas s'évanouir et être compté comme KO. La mise en scène est parfaite. On regrettera juste quelques soucis d'IA et un arbitre souvent hors du coup. Heureusement, ces défauts n'altèrent pas le plaisir de jeu singulier que procure WWE Smackdown! vs RAW 2006.
Les Plus
  • Fidèle à la réalité
  • Le roster quasi-complet
  • Une animation à tomber par terre
  • Les nombreux modes de personnalisation
  • Le gameplay complexe
Les Moins
  • Difficile pour les non-fans
  • Peu de vraies nouveautés
  • Mode Carrière un peu court
Résultat

Comme HBK, SVR2006 s'auto-proclame l'icône incontestée dans le monde du catch vidéoludique. Grâce à son exhaustivité et à son gameplay complexe, il est indispensable pour tous les fans de la WWE qui veulent revivre les exploits des shows sur consoles. Il sera très difficile pour Yuke's et THQ de faire mieux après ça. Que ceux qui ont des préjugés sur le catch l'essayent, il pourrait définitivement attraper le virus... et se mettre à crier "Wooooooo" à longueur de journée.

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