Ryse : Son of Rome

04 déc. 2013

Mon (beau) légionnaire

Testé par sur
3
  • Éditeur Microsoft
  • Développeur Crytek
  • Sortie initiale 22 novembre 2013
  • Genre Action

Si on parle parfois de films de commande, Ryse : Son of Rome est le penchant vidéoludique de cette appellation. Développé par Crytek, ce jeu vous mettant dans la peau d'un légionnaire romain est surtout destiné à faire office de vitrine technique pour Microsoft et sa Xbox One. Un choix logique mais qui favorise, de ce fait, des raccourcis un brin réducteur. Beau mais c'est tout ?

L'histoire

Ryse : Son of Rome vous place dans la peau de Marius Titus, un légionnaire romain dont la famille a été exterminée. Sans grande surprise, c'est d'une quête de vengeance dont il est question ici. Pâtissant d'un background ridicule, le jeu ne brille définitivement pas par son univers (au secours les personnages secondaires !),mais plutôt par ses graphismes et sa direction artistique. Très beau, voire parfois impressionnant, Ryse est assurément l'un des fers de lance techniques de la Xbox One. La bande originale n'ayant rien à envier aux meilleures productions cinématographiques, il convient de voir le jeu de Crytek comme un blockbuster ludique, qui vise uniquement à divertir en flattant les sens.

Grâce à Kinect, vous pouvez ordonner à vos archers de tirer en pleine action.

Le principe

Pout ajouter du spectacle, Ryse : Son of Rome se devait de proposer un gameplay sans fioritures. A vrai dire, le jeu est convenu puisqu'il reprend le système de combat des derniers Batman : des coups légers, des coups lourds et des contres en pagaille. On ne peut faire plus simple, même si des actions contextuelles pour achever les adversaires sont présentes. Spectaculaires et mettant en valeur les graphismes, ces exécutions ne sont jamais pénalisantes, au point que les ratés n'entrainent aucune sanction pour le joueur. En réalité, elles servent surtout à accroitre l'expérience gagnée en cours de route, tout cela dans le but d'acheter des améliorations pour votre héros. Bien que quelques phases annexes sont présentes (tir, formations stratégiques romaines), le gameplay n'est pas assez varié pour avoir de réelles prétentions. Centurion avide de vengeance, Marius ne pense donc qu'à tuer ; et c'est sûrement ce qu'ont essayé de retranscrire les développeurs. Il avance, la soif de sang comme moteur, telle l'épée de Damoclès qu'il représente. A côté, le level design des chapitres apparaît extrêmement simplistes, dépourvus d'interaction et contenant de nombreux murs invisibles. C'est certainement le plus gros problème du jeu, celui qui vous prive d'une expérience plus immersive.

Le multijoueur se déroule dans des arènes, avec un avatar personnalisable.

Le multi

Ryse : Son of Rome propose également un mode multijoueur, à travers des arènes jouable en solo ou en coopération. Incarnant un gladiateur personnalisable, vous enchainez les défis pour récupérer de l'équipement. Plutôt anecdotique, ce mode de jeu vaut surtout pour son challenge corsé. Pas de quoi laisser un souvenir impérissable, mais c'est mieux que rien.

Ryse est franchement beau par moment.

Pour qui ?

La réponse n'est pas compliqué : Ryse peut éventuellement convaincre les joueurs du dimanche, ceux à la recherche d'accessibilité et de grand spectacle. Évidemment, ces personnes devraient aussi trouver en Ryse : Son of Rome une belle vitrine technique pour leur Xbox One.

Les combats contre les boss ne sont pas vraiment palpitants.

L'anecdote

Petite particularité : le jeu sauvegarde automatiquement certains affrontements, notamment les combats contre les boss. Il vous suffit alors de vous rendre dans l'application Upload pour regarder vos exploits.
Les Plus
  • Beau voire très beau
  • La mise en scène des exécutions
  • Une faible durée de vie qui évite le dégoût
  • Le mode annexe qui a le mérite d'être pésent
  • Des thématiques et une narration intéressantes
  • Une BO excellente
Les Moins
  • Des personnages secondaires ridicules
  • Le level design
  • L'impression d'un jeu sorti trop tôt
  • Quelques problèmes de mixage sonore
Résultat

Par son statut de jeu de lancement, Ryse : Son of Rome est particulièrement dur à noter. Contrairement à ce qu'affirment certains, il serait idiot de penser que l'aspect graphique ne compte pas lorsque l'on achète une nouvelle console. De ce point de vue, Ryse : Son of Rome impressionne. Le souci, c'est qu'il pâtit également d'une certaine fainéantise, notamment en matière de level design et d'écriture. C'est dommage, car le jeu dispose de quelques idées bien vues, qu'il s'agisse de la violence en adéquation avec la thématique ou des rares utilisations de Kinect. Globalement, Ryse manque un peu d'ambition. Espérons pourtant que le jeu trouvera son succès, tant l'idée de base est intéressante. En effet, Ryse : Son of Rome possède finalement les défauts communs au démos techniques, un peu comme Gears of War en son temps (faible durée de vie, bestiaire rachitique, scénario post-it, répétitivité, etc.) Une belle démo technique, au goût de film hollywoodien. Vous aimerez ou détesterez, mais une suite serait sûrement la bienvenue.

À propos de l'auteur

Titulaire d'une licence en langues, littératures et civilisations anglo-saxonnes obtenue à l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, Mathieu Lallart a poursuivi ses études à Paris, durant deux ans, à l'École Supérieure d'Études Cinématographiques (ESEC). En 2018, il s'auto-édite et sort Jeu Vidéo et Cinéma : Une question de point de vue. Deux ans plus tard, il publie La Saga GTA : Transgressions et visions de l'Amérique chez Third Éditions.

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