Test | PES 2011 : le retour du 'Messi' ?
25 oct. 2010

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Pro Evolution Soccer 2011
  • Éditeur Konami
  • Développeur Konami
  • Sortie initiale 30 sept. 2010
  • Genre Sport

A chaque fin d'année ses combats vidéoludiques. Cette année, Rock Band 3 vient titiller sérieusement Guitar Hero 6 dans le domaine musical, et c'est sans grande surprise Pro Evolution Soccer 2011 qui fait face à Fifa 11 du côté des simulations de ballon rond. Si l'aspect simulation semble avoir fait défaut au titre de Shingo "Seabass" Takatsuka depuis Pro Evolution Soccer 6, force est de reconnaître que son équipe de développeurs propose enfin un Pro Evolution Soccer digne de ce nom sur consoles HD. Le gazon maudit des précédents volets semble loin derrière. Explications.

PES : Pour une Évolution vers la Simulation

Il aura fallu attendre trois longues années pour que les fans de la série de foot de Konami aient enfin un jeu à la mesure de leurs attentes. Pro Evolution Soccer 2011 ose enfin le changement en terme de gameplay, là où les trois derniers épisodes ajoutaient de la valeur ajoutée davantage sur les modes de jeu et l'ergonomie. Alors concrètement, quoi de neuf manette en main? Et bien une sensation de réalisme encore jamais vue pour la série. Cela se traduit notamment par la gestion des passes bien moins assistée qu'auparavant. L'œil toujours rivé sur le plan du terrain, à vous de bien viser afin d'atteindre le coéquipier voulu. C'est simple, toutes les aides assistées ont été mises au placard de manière à rendre le joueur vraiment maître de son jeu. Il faut toutefois apprendre à maîtriser une jauge plus vicieuse qu'il n'y paraît, aussi bien pour les passes que les tirs. Mais une fois ce petit temps d'apprentissage dépassé, c'est un vrai régal de construire ses actions qui paraissent tout de suite plus crédibles.

«Le ballon, c'est comme les femmes : il aime les caresses.»

Les menus sont sobres et plaisants à parcourir

La véracité des actions est aussi liée à la vitesse de jeu, amoindrie pour l'occasion. Si vous pouvez la changer manuellement (entre une échelle de -2 et +2), il est plus que conseillé de la laisser sur 0. Les déplacements des joueurs semblent ainsi naturels. Impossible, même pour les meilleurs, de sprinter comme des lièvres en deux secondes façon Pro Evolution Soccer 6. Vous pouvez donc oublier les échappées improbables d'un seul homme allant droit au but comme diraient les Marseillais... Meilleurs rythme de jeu et équilibre, voilà qui assure au titre de Konami un avenir radieux. D'autant plus que la défense gère encore mieux l'espace qu'avant. Son placement laisse rarement à désirer, vous incitant réellement à poser votre jeu et chercher une ouverture plutôt qu'à foncer dans le tas en espérant que l'adversaire face une erreur défensive. Pour tromper le joueur adverse, les développeurs ont pensé au kit parfait du footballeur moderne en proposant des dribbles personnalisés. Une bonne trentaine de pirouettes techniques (passements de jambes, roulettes...) peuvent être assignées aux direction de la croix afin de disposer en temps réel des bons outils pour briller vers la surface. Un plus appréciable, surtout que vous sentez vite que vous ne pouvez pas en abuser et faire faire n'importe quoi à n'importe qui.

Visuellement : de la balle

Personnaliser ses stades renforce encore l'immersion.

Le réalisme du gameplay n'a d'égal que celui graphique. Certes, la modélisation du public est encore loin d'être éblouissante, mais les joueurs, eux, affichent un nombre de détails pour le moins impressionnant. Les stades ne sont pas en reste de leurs côtés. Le stade Mohamed Lewis Stadium en Amérique du Sud jouit par exemple de somptueux effets lumineux en plus d'impressionner d'un point de vue architectural. Et comme les choses sont bien faites, il est possible de personnaliser les environnements façon Konami. Barrières Frogger, murs Gradius ou bien encore Castlevania, les plus grands titres de la marque s'invitent dans ce PES, ce qui ne manquera pas de plaire aux nostalgiques des ères 8/16 bits. Les objets à débloquer sont nombreux (fonds d'écran, kits d'extension de modes...) et occuperont les collectionneurs. La durée de vie demeure quoi qu'il arrive colossale si vous aimez le genre, d'autant plus que de nouveaux modes sont de la partie. La ligue officielle Copa Libertadores rajoute ainsi une bonne quarantaine de clubs à la liste. Sympa même si la série ne peut encore guère lutter face à FIFA et ses licences à la pelle. L'autre grand ajout concerne le mode Master League enfin jouable en ligne. Un mode très complet, qui vous fera passer du petit club inconnu au stade de club international si vous gérer bien votre affaire. Enfin, si vous ne peinez pas trop avec le réseau, pas fabuleux pour un jeu de cette stature...

Des points encore perfectibles

Quatre directions pour quatre 'papinades' de derrière les fagots

Oui, les serveurs n'ont pas l'air biens solides comme ceux de Capcom pour Super Street Fighter 4 notamment. Mais il y a plus énervant encore qu'un vieux lag des familles : les commentaires. C'est simple, le tandem Grégoire Margotton/Christophe Dugarry est irritant. Non seulement ce qu'ils racontent tourne vite en rond, mais en plus cela ne colle pas tout le temps à l'action quand celle-ci est un peu trop agitée. Bref, au bout de quelques parties vous coupez gentiment le son ; les musiques incluses dans le soft ne restent pas dans les mémoires de toute manière. A vous la musique de votre disque dur avec les bruitages qui, eux, sont criants de vérité et participent pour beaucoup à l'ambiance sonore. Enfin, au rang des points noirs vient s'ajouter la gestion des coups francs. Il est en effet extrêmement dur de faire ce que vous souhaitez lors de ces phases arrêtées ; à moins peut-être d'avoir le courage de passer par la case entraînement pendant un bon bout de temps.
Les Plus
  • la qualité des animations
  • la caméra par défaut vraiment bien pensée
  • les nombreux modes de jeux
  • la refonte du gameplay
  • la personnalisation et les bonus à débloquer
Les Moins
  • les commentaires vite gonflants
  • le code réseau encore perfectible
  • les coups francs
Résultat

Les amoureux de PES peuvent foncer tête baissée : cet épisode ose enfin affirmer son côté simulation comme il se doit. Alors oui cette orientation ne plaira peut-être pas à tous, mais le jeu mérite qu'on s'y essaie. Beau, doté d'un gameplay qu'il faut réapprendre mais qui se montre d'une richesse toujours aussi affolante, le titre de Konami ne restera pas sur le banc de touche cette année. Manque plus qu'à trouver de vrais commentateurs et à améliorer la partie online pour avoir un PES plus que mastoc.

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