Test | Battlefield : Bad Company 2 explose la concurrence
18 avr. 2010

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Battlefield : Bad Company 2

Après un premier volet – exclusif à la XBox 360 et à la PS3 – plutôt réussi, le quatuor de Battlefield : Bad Company revient pour de nouvelles missions, et étend même son champ de bataille au PC. Et cette fois, les développeurs suédois de DICE se sont clairement inspirés de ce que proposait la concurrence, notamment du côté des FPS d'Activision. Ainsi, Battlefield : Bad Company 2 marche ouvertement sur les platebandes de Modern Warfare 2, et il le fait plutôt bien...

Quatre bidasses charismatiques

La campagne solo de Battlefield : Bad Company 2 vous remet dans les rangers de Marlowe. L'escouade que vous constituez avec les chamailleurs Sweetwater et Haggard est une fois encore placée sous le commandement du sergent Redford qui, semble-t-il, n'a toujours pas pris sa retraite. L'histoire est dans le prolongement du premier épisode : la Russie et les Etats-Unis sont en guerre, et une mystérieuse arme secrète menace de donner l'avantage à vos ennemis. C'est là que vous intervenez, puisque ce qui n'était au départ qu'une simple reconnaissance de routine ne va pas tarder à se transformer en une haletante course contre-la-montre afin de sauver votre pays. Si l'aventure se révèle beaucoup plus linéaire que celle de Battlefield : Bad Company, le charisme des héros donne par contre beaucoup de crédibilité à l'action, qui se révèle en définitive très orientée "grand spectacle". De plus, les missions sont bien ficelées et surtout très variées : infiltration, couverture, utilisation de véhicules variés, etc. Le scénario est assez solide et plausible, bien plus que celui de Modern Warfare 2 d'ailleurs, pour lequel la narration était assez poussive. Ici, les développeurs ont tout fait pour que vous vous sentiez partie intégrante de l'histoire, notamment en soignant particulièrement les phases de transition par le biais de cinématiques.

Un rythme un peu haché

Les armes sont nombreuses et variées, et se débloquent au fur et à mesure de la campagne.

Pourtant, en pratique, l'incorporation de ces cinématiques à la campagne est globalement raté. En effet, en l'état actuel, elles cassent vraiment trop le rythme de l'action. Le changement de format (avec apparition de bandes noires) et une certaine lenteur à démarrer les rendent par exemple ultra-prévisibles. De plus, il y a de curieux enchaînements du type cinématique/jeu/cinématique où la phase de jeu ne se réduit qu'à faire quelques pas ou à tuer une seule sentinelle par un coup de couteau bien placé. Ce qui dure en tout et pour tout moins d'une minute. Il aurait été nettement préférable de remplacer ces enchaînements par une unique cinématique et de donner une vraie consistance à toutes les phases de jeu. Heureusement, l'aventure demeure très plaisante malgré tout. Les graphismes sont tout à fait corrects, la bande-son et le doublage assez réussis, et la durée de vie honnête. Environ 6 heures de jeu sont nécessaires pour boucler l'histoire – c'est la durée de vie moyenne des FPS actuels – mais la recherche de toutes les armes à découvrir, et de toutes les installations à détruire, amène une certaine rejouabilité à l'ensemble.

Destruction massive

Votre ennemi a même pris feu lors de l'explosion de sa cachette !

Mais le gros plus de Battlefield : Bad Company 2, c'est le Frosbite Engine. En effet, le moteur du jeu développé par DICE propose une gestion physique très poussée et nettement en avance sur la concurrence. Ainsi, à quelques exceptions près, tous les décors sont destructibles. De la simple palissade en bois déchiquetée par les balles à l'abri de fortune qui vacille à cause des grenades, vous êtes plus que jamais en danger si vous restez immobile. Même une immense bâtisse ne va pas vous protéger indéfiniment, puisqu'elle peut finir par s'effondrer sous les assauts ennemis. Si vous ajoutez à cela une gestion très poussée des particules (fumées, débris en tous genres), vous obtenez ce qui se fait de mieux en immersion. Vous êtes au cœur de la guerre, et cela se voit : après votre passage, il ne reste généralement que des ruines fumantes. Par contre, les ennemis possèdent un peu trop de lance-roquettes à mon goût. Que ce soit les snipers sur les miradors ou les soldats qui descendent en rappel d'un hélicoptère, beaucoup en sont équipés, sûrement pour mettre en valeur les possibilités du Frosbite Engine. Seulement voilà, le trouffion qui l'utilise pour tirer en plein milieu de son camp alors que ses petits copains y sont et cherchent à vous déloger de votre cachette à la mitrailleuse, ce n'est pas très réaliste. Dommage, car à part ce petit détail, l'IA est plutôt convaincante.

Un mode multijoueur sans égal

L'utilisation du drone est assez déterminante en multijoueur.

Comme la beta l'avait déjà laissé entrevoir, le mode multijoueur constitue le mode essentiel de Bad Company 2, en tout cas celui qui offre la plus grande rejouabilité. Les quatre classes sont bien équilibrées – du soldat à l'ingénieur en passant par le médecin et l'éclaireur – et proposent un gameplay spécifique. Vous affrontez vos rivaux sur dix cartes réparties en quatre mode de jeu. Les deux modes les plus réussis et les plus joués sont les modes "Conquête" et surtout "Ruée". L'expérience de jeu se révèle vraiment très réussie. La maturité acquise par DICE depuis les précédents jeux de la saga Battlefield se ressent pleinement. Bien sûr, comme à l'accoutumée, l'idéal est vraiment de jouer avec vos amis et non avec des inconnus sur le Live. C'est en effet la garantie de ne pas rencontrer d'adversaires ou de coéquipiers qui font un peu n'importe quoi. J'entends par là que bon nombres de joueurs du Live frisent le grotesque voire l'antijeu. Certains par exemple usent et abusent du lance-roquettes ou du fusil de sniper pour tuer tout le monde comme s'ils étaient encore à la belle époque de Quake 3, au lieu de jouer les objectifs. D'autres encore sont adeptes du spawnkilling/baseraping qui consiste à squatter gentiment la base adversaire pour tuer les soldats dès qu'ils réapparaissent, ce qui n'est vraiment amusant pour personne.
Les Plus
  • Un scénario en béton
  • Un quatuor charismatique
  • De l'action variée et non stop
  • Une gestion de la physique sans rivale
  • Un mode multijoueur de rêve
Les Moins
  • Des cinématiques mal intégrées
  • Un peu trop de lance-roquettes dans la campagne solo
Résultat

Au final, Battlefield : Bad Company 2 est un très bon jeu. Face à son plus grand rival, Modern Warfare 2, il fait match nul au niveau de la campagne solo, mais remporte haut la main la victoire en ce qui concerne le mode multijoueur. Il est réellement indispensable pour tout amateur de FPS, surtout si vous jouez entre amis sur le Live. Et pour l'année en cours, sa place de numéro 1 ne semble plus pouvoir être menacée que par le prochain Medal of Honor, qui je l'espère, signera le renouveau de la célèbre série d'Electronic Arts.

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