Test | Wanted rate la cible
14 avr. 2009

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Wanted

Sorti en juillet 2008 dans les salles obscures, Wanted : Choisis ton Destin a davantage relevé de l'anecdote estivale que du film qui marque durablement les esprits. Neuf mois plus tard, les développeurs de GRIN accouchent de Wanted : Les Armes du Destin, un portage qui échappe pour une fois au traditionnel copier-coller de l'intrigue cinématographique. Est-ce pour autant synonyme de succès ? Rien n'est moins sûr...

Tel père, tel fils

Wanted : Les Armes du Destin apporte des éclaircissements sur l'histoire des différents protagonistes du long métrage. En l'occurrence, les faits relatés dans le jeu se déroulent à la fois avant et après ceux du film. En effet, vous incarnez tour-à-tour Wesley Gibson, le héros principal, mais aussi Cross, son père. Tous les deux sont des tueurs qui ont œuvré, à des moments différents, pour la Fraternité – sorte de confrérie d'assassins – avant de se retourner contre elle. Après avoir démantelé sur grand écran l'une des ramifications américaines de cette organisation, Wesley se retrouve, cette fois-ci, principalement aux prises avec la branche française qui a placé un contrat sur sa tête. En cherchant à en savoir plus, il va se rendre compte que le point de départ de la traque dont il fait l'objet est la mort de sa mère, qu'il va devoir éclaircir et surtout venger. L'intrigue concernant Cross, quant à elle, a également un lien avec la mère de Wesley et cette mystérieuse branche française, mais plusieurs années auparavant, lorsque le jeune homme n'était qu'un bébé.

A couvert !

Lorsque la silhouette est blanche, c'est que l'angle que vous avez choisi permet d'atteindre l'ennemi.

Le gameplay repose sur deux phases principales distinctes : se mettre rapidement à l'abri des tirs de vos ennemis, puis riposter au bon moment pour vous en débarrasser. Le système de couverture est bien pensé et bien plus dynamique que celui de Gears of War, par exemple. En appuyant sur le bouton adéquat, Wesley (ou Cross) se met à couvert derrière un mur, un meuble, une caisse ou tout autre élément qui se trouve à proximité. Ensuite, vous pouvez soit le faire surgir de son abri pour tirer sur les ennemis, soit progresser de cachette en cachette pour le faire se rapprocher d'eux. Par contre, il arrive que, malgré vos tentatives d'approche, vos adversaires restent hors de portée. C'est là qu'interviennent vos capacités spéciales. En effet, en tuant vos ennemis, vous remplissez différents niveaux d'une jauge d'adrénaline que vous pouvez ensuite utiliser pour courber la trajectoire de vos balles, tout comme dans le film. En progressant dans le jeu, vous obtenez même un autre pouvoir inspiré du traditionnel bullet-time, qui vous sert à aligner tranquillement les méchants en mode "ralenti" lorsque vous progressez d'une cachette à une autre.

Une réalisation technique inégale

Rien de tel qu'un tir de suppression pour faciliter votre approche.

Le jeu est ponctué de nombreuses scènes cinématiques qui cassent parfois un peu le rythme de l'action. Si celles réalisées en images de synthèse sont de qualité satisfaisante, il n'en est pas de même pour celles qui reposent sur le moteur du jeu. Ainsi, leur piètre qualité n'est pas sans rappeler l'époque de la première PlayStation, tranchant nettement avec le reste de la réalisation technique. En effet, les graphismes sont globalement satisfaisants même si aucun paramètre ne peut être modifié. En fait, le seul choix qui s'offre à vous concerne la résolution de l'affichage, et sur ce point, le panel proposé est relativement large, allant du format 4/3 au format 16/9, en passant par le 16/10. La bande-son est quant à elle très moyenne, et les voix sont affreusement rendues. Tous les dialogues principaux sont en anglais sous-titré. Par contre, les interventions de vos ennemis français sont dans notre langue. Ceci dit, ne vous attendez pas à des phrases construites, puisque seuls les jurons et les insultes les plus infâmes font partie de ce que débitent inlassablement les membres français de la Fraternité. A croire que la langue de Molière ne se limite qu'à ça pour les anglophones.

Répétitif et lassant

Wesley dispose du même pistolet pendant 90% de l'aventure.

L'un des gros points noirs du jeu est sa faible durée de vie, quatre heures à peine. Cependant, vous parvenez quand même à vous ennuyer pendant ces quatre heures. Le jeu souffre en effet de gros problèmes de linéarité et de répétitions. Les ennemis sont véritablement clonés. Sûrement pour ne pas avoir à modéliser de visages différents, les développeurs ont fait le choix de munir les tueurs adverses de cagoules, casques ou foulards. Vous ne voyez donc quasiment jamais à quoi ressemblent vos inexpressifs adversaires. En outre, l'IA qui gère leur comportement est vraiment loin de faire des prouesses. Les environnements sont, pour leur part, peu variés et moyennement rendus malgré la présence d'objets pourvus de physique. Par exemple, l'éclairage est souvent exagérément amplifié. De plus, une fois passée la découverte des mécanismes du jeu, plus rien ne vient créer la moindre surprise. Pourtant, certaines phases de snipe ou certaines cinématiques interactives (au cours desquelles vous ne dirigez que le viseur) ont été ajoutées pour tenter de varier un peu le gameplay. Malheureusement, c'est insuffisant pour parvenir à égayer une expérience ludique bien trop terne et monotone.
Les Plus
  • Des graphismes agréables
  • Un système de couverture bien pensé
Les Moins
  • Une durée de vie bien trop courte
  • Un gameplay très répétitif
  • Deux types d'armes seulement
  • Des ennemis clonés
  • Nécessite d'avoir vu le film pour comprendre l'histoire
Résultat

En définitive, Wanted : Les Armes du Destin est exactement comme son aîné sur grand écran : une expérience anecdotique et insipide. Le gameplay est répétitif et lassant, et la durée de vie ridicule. De plus, il est nécessaire de connaître l'histoire du long métrage pour comprendre celle du jeu, sous peine de devoir faire une croix sur le semblant de scénario. Si vous êtes fan de jeux de tir, je ne saurais que vous aiguiller vers les vieux classiques du genre, tels Virtua Cop ou The house of the dead, tout aussi courts mais bien plus défoulants. Si, en toute connaissance de cause, vous souhaitez tout de même vous essayer à ce jeu-Kleenex, il est fortement conseillé d'attendre une baisse de prix.

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