Test | Street Fighter 4 ravive la flamme
10 mars 2009

Testé par sur
Aussi disponible sur
Street Fighter IV
  • Éditeur Capcom
  • Développeur Capcom
  • Sortie initiale 20 févr. 2009
  • Genre Combat

Rappelez-vous. C'était au début des années 90 et vous aviez encore vos barbelés sur les dents. Vous les dévoiliez dans un large sourire dès que vous approchiez de la borne d'arcade Street Fighter 2 du troquet du coin. "Oui maman, promis, seulement deux ou trois parties !". C'était juste après la fin des cours, avant de rentrer faire vos devoirs. Aujourd'hui, après toutes ces années, vous avez les dents bien droites, mais pourtant, c'est exactement le même sourire d'enfant qui se dessine sur vos lèvres lorsque vous pressez le bouton power de votre console. Le DVD de Street Fighter 4 se met à tourner dans le lecteur. L'attente a été longue, mais le maître est de retour...

Un retour aux sources

Grâce à Street Fighter 4, Capcom souhaite faire oublier les décevants épisodes en trois dimensions (série Street Fighter EX) ou les épisodes trop techniques pour le commun des mortels (série Street Fighter 3). Il suffit pour cela de repartir sur les bases qui ont fait le succès de Street Fighter 2 et de toutes ses déclinaisons (Turbo, Championship Edition, etc…) du temps de la Super Nintendo et de la Mega Drive. Vous retrouvez donc l'intégralité des héros de l'époque, de Ken et Ryu à Vega et Blanka, en passant entre autres par Dhalsim et Zangief. Viennent s'ajouter à ces combattants d'autres personnages issus des précédents épisodes, comme Akuma, Rose, Sakura ou Dan. Les véritables nouvelles têtes sont finalement limitées à Rufus, un américain obèse pratiquant le kung-fu, El Fuerte, un cuisinier mexicain adepte de la lucha libre, Abel, un lutteur français, Crimson Viper, une espionne tirant partie de la technologie, et surtout Gouken, le maître de Ken et Ryu. En incluant Seth, le boss de fin, cela porte à 25 le nombre total de combattants. Leurs coups basiques sont une fois encore répartis sur 6 boutons. Il existe deux catégories : les coups de poings et les coups de pieds, possédant chacun trois niveaux de puissance. Le principe des coups spéciaux n'a pas changé et repose globalement sur deux grands principes : les quarts de cercle ou demi-cercles, et les charges (deux secondes en arrière, puis avant). Enfin, vous pouvez combattre en mode "entraînement", en mode "arcade" (contre l'IA), en mode "versus" (contre un joueur humain), ou en mode "multijoueur" sur le Live (en matchs classés ou non).

Mais aussi des nouveautés

Les habituelles cinématiques de début et de fin sont remplacées par de petites séquences manga.

Le menu propose également un mode "défi" séparé en différentes catégories : la "survie" (tuer un maximum d'adversaires à la chaîne), le "chrono" (tuer rapidement les adversaires) et les "épreuves" (réaliser certains combos prédéfinis). Une fois un mode et un personnage sélectionnés, vous entrez au cœur de l'action. Première constatation : c'est beau, très beau. Les graphismes sont vraiment chiadés et les animations bluffantes. Que ce soit les combattants ou les décors, ils sont très soignés et fourmillent de détails, à quelques exceptions près (en particulier le niveau assez vide du volcan). Dommage, par contre, que chaque environnement ne soit plus relié à un personnage particulier comme c'était le cas auparavant (la base militaire était le niveau de Guile, par exemple). Lorsque votre héros encaisse des coups, il remplit une jauge de revanche qui, une fois pleine, lui permet d'exécuter un enchaînement dévastateur : l'ultra combo. L'autre barre visible sur l'interface est la barre de super, qui permet de déclencher des attaques EX – coups spéciaux améliorés – ou un super combo. Le parry system de Street Fighter 3 est pour sa part remplacé par la focus attack. Exécutée en pressant simultanément les boutons "poing moyen" et "pied moyen", elle permet d'encaisser sans dommage un coup unique et de riposter en assommant votre adversaire pour mieux l'enchaîner. Bref, les joueurs les plus techniques peuvent être rassurés : la maîtrise de toutes les subtilités du gameplay va mettre à rude épreuve leurs nerfs et leur dextérité.

Doigts habiles exigés

Madcatz détient l'exclusivité des différents contrôleurs officiels SF4, sous licence Capcom et Microsoft.

La maniabilité est un point crucial de Street Fighter 4. La réalisation de certaines manipulations (combos élaborés, ultras, etc.) s'avère en effet très exigeante à la fois pour votre pouce mais aussi pour le contrôleur de jeu. Ainsi, beaucoup de combats voient poindre leur dénouement à la suite d'un coup spécial raté, comme un saut en avant à la place d'un "Sonic Boom". Il s'avère donc crucial de pouvoir compter avec fiabilité sur votre capacité à effectuer le coup voulu à l'instant voulu. A ce titre, la manette officielle Microsoft n'est pas la meilleure des alliées. La croix directionnelle se révèle relativement mauvaise, car mal placée et mal conçue. En utilisant le stick analogique gauche, les coups sortent de manière un peu plus naturelle, mais ce n'est pas la panacée. Si vous êtes peu regardant et ne jouez que de manière ponctuelle, comme à l'occasion de soirées entre copains, cela n'est pas un gros problème. D'autant plus que le gameplay est assez permissif, puisque que le double appui sur la diagonale-bas et d'un bouton de poing, en lieu et place de la manipulation réglementaire, suffit par exemple à déclencher un "Dragon Punch". Par contre, si vous êtes un puriste, l'achat d'un stick est indispensable si vous êtes un tant soit peu familiarisé au maniement de ce type de périphérique. Mais si votre habileté ne se traduit qu'à travers l'utilisation d'un pad, le choix ne se résume pratiquement qu'à une seule référence étant donné la parcimonie avec laquelle Microsoft accorde ses licences, à savoir le FightPad de Madcatz.

Un équilibrage à revoir ?

Dans le mode "arcade", une option permet à n'importe quel adversaire du Live de venir vous affronter en lieu et place de l'IA.

Quelle que soit la difficulté choisie, le challenge en mode "arcade" est assez fluctuant selon les adversaires rencontrés. De plus, le jeu pose aussi de petits problèmes d'équilibre lorsque vous jouez contre des opposants humains. D'une part, il existe des affrontements où l'un des deux joueurs est fortement avantagé (Zangief contre parfaitement Balrog, par exemple). Du coup, certains adversaires ont pris l'habitude de vous laisser sélectionner votre combattant en premier, puis de choisir le personnage qui, potentiellement, peut vous poser le plus de problèmes. Cependant, il suffirait que Capcom propose, dans un éventuel patch, une option permettant de cacher le choix des joueurs pour régler ce problème. Ensuite, au cours des matchs avec classement, vous rencontrez à faible niveau un nombre incalculable de Ken (ou Ryu) qui ne maîtrisent qu'une seule technique : le spam de "hadouken" et "shoryuken". Ces oppositions ne proposent au final que frustration – le temps de comprendre comment vaincre ces joueurs – et surtout lassitude, puisque rencontrer en permanence le même stéréotype ne présente pas beaucoup d'intérêt. Ce phénomène est dû à la grande disparité de maniabilité entre les différents protagonistes de Street Fighter 4. En effet, des personnages comme Dhalsim, Vega ou Guile requièrent une certaine dextérité et surtout un entraînement beaucoup plus poussé par rapport à Ken, Ryu ou Akuma, très faciles d'accès, qui ont, en apparence tout du moins, un peu tout pour eux. A haut niveau, ce n'est guère mieux, puisque c'est avec une tripotée de M.Bison, abusant du surpuissant "Head Stomp", ou avec une armée de Sagat qu'il faut en découdre.
Les Plus
  • Des graphismes et animations somptueux
  • 25 combattants variés
  • Un gameplay à la fois accessible et technique
  • Une durée de vie colossale
  • Pas de ralentissement lors des combats en ligne
Les Moins
  • Certains personnages et décors moins réussis que d'autres
  • Un équilibrage perfectible
  • La manette Xbox 360 pas très adaptée
Résultat

A la fois beau, accessible mais aussi très technique, Street Fighter 4 constitue le nouvel étalon des jeux de baston en deux dimensions. Certes, il n'est pas parfait, notamment en termes d'équilibre des personnages. Néanmoins, il se révèle bel et bien comme le messie attendu par les adorateurs du genre. Un messie doublé d'un évangéliste, puisque ce nouvel épisode de la série de Capcom parvient également à séduire le néophyte, en apportant à une toute nouvelle génération la bonne parole du "hadouken".

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