Test | Viva Piñata : Pocket Paradise, des heures de fête dans la poche
08 déc. 2008

Testé par sur
Viva Piñata : Pocket Paradise
  • Éditeur THQ
  • Développeur Rare
  • Sortie initiale 17 oct. 2008
  • Genre Inclassable

Chef-d'œuvre passé relativement inaperçu sur Xbox 360, Viva Piñata tente sa chance sur la console de prédilection des bébêtes virtuelles à élever ou collectionner. Si le jeu s'adapte fort bien à sa nouvelle interface double-écran/stylet, il perd une partie de son charme visuel et s'autorise quelques concessions plus ou moins judicieuses.

Paradis artificiel

Récipients en forme d'animal que les enfants tentent de briser avec un bâton pour libérer les bonbons contenus à l'intérieur, les piñatas viennent traditionnellement du Mexique. Mais pour les Anglais de Rare, les piñatas naissent et vivent sur l'île de piñata d'où elles sont envoyées aux quatre coins du monde pour répandre rires et chants. Malheureusement, l'île n'est pas au mieux de sa forme naturelle et aurait bien besoin d'un bon jardinier pour s'occuper des piñatas et les faire prospérer. Ce jardinier, c'est vous. Au début équipé d'une simple pelle, vous devez déblayer un terrain jonché d'ordures pour y semer du gazon et ainsi attirer des piñatas vers de terre. A condition de leur construire une maison, elles pourront alors s'accoupler, mais leur présence attire également des piñatas oiseaux. Dans le même temps, un vieux jardinier vient visiter le jardin et vous offre vos premières graines qui, une fois plantées et arrivées à maturité (à condition d'être bien arrosées), attireront d'autres types de piñatas.

Gestion et un peu d'action

Le jeu offre quelques séquences cinématiques malheureusement non traduites.

Le principe de base est simple mais le jeu est d'une part extrêmement riche et d'autre part conçu selon un rythme qui incite à ne jamais lâcher la console. Généralement, le moindre évènement – provoqué ou non – du jardin en entraîne un autre ou le rend possible. Chaque type de piñata a en effet besoin de certaines conditions pour visiter le jardin, puis d'autres conditions pour décider d'y rester et enfin pour s'accoupler. Vous devez donc surveiller régulièrement ce qu'il se passe, en prenant garde par exemple aux piñatas piquantes, qui peuvent faire des ravages dans le jardin. Méfiez-vous également des incompatibilités d'humeur entre deux espèces. A vous d'essayer de réunir toutes les conditions pour le bien-être des piñatas en aménageant le jardin de plantes, arbres, plans d'eau et accessoires divers, sachant également que certaines piñatas doivent en manger d'autres. C'est donc un véritable écosystème qui évolue sous vos yeux, dont l'équilibre repose sur votre bonne gestion du jardin. Au cours de votre progression, de nouveaux facteurs rentrent en compte comme l'agrandissement du jardin, l'évolution de votre matériel ou la possibilité d'acheter des piñatas domestiques qui produisent divers produits (miel, lait, laine, etc.).

L'art délicat de l'adaptation

Vous verrez l'écran de l'encyclopédie moins souvent que sur Xbox 360.

Viva Piñata est donc un jeu de gestion assez complexe qui trouve en la DS un support idéal en terme de jouabilité. Cultiver le jardin au stylet est tout naturel et la présence d'un deuxième écran permet d'éviter les nombreux aller-retour dans les menus rencontrés sur Xbox 360. Cela étant, Rare a effectué quelques aménagements sur cette version, manifestement destinés à rendre le jeu plus accessible. Le personnage de Leafos qui vous guidait dans la version d'origine disparaît ici au profit de didacticiels indépendants du jeu principal. Ceux-ci vous révèlent notamment de nombreux secrets qu'il fallait auparavant trouver tout seul par l'expérimentation voire la chance. D'autres personnages disparaissent, sans doute dans un soucis de ne pas multiplier les sous-écrans et menus. Malheureusement, l'aspect scénaristique du jeu original (discret mais néanmoins présent) n'est plus de la partie non plus. Surtout, le changement le plus contestable vient des "bonbons d'amour" que vous récoltez par paquet en envoyant les bonnes piñatas dans les fêtes. Sur Xbox 360, ils servaient à gagner du temps pour accoupler deux piñatas déjà réunies selon les conditions fixées. Ici, ils permettent de passer outre et il devient donc très facile d'accoupler des piñatas qui demandent normalement certains efforts. L'équilibre du jeu s'en trouve un peu faussé.
Les Plus
  • L'univers original et réussi
  • Un jeu long et très prenant
  • Un joueur moins livré à lui-même que sur Xbox 360
Les Moins
  • Un enchantement visuel qui en prend quand même un coup
  • Certains ajustements qui rendent les choses trop simples
  • Les voix non localisées
Résultat

Ne pouvant évidemment pas lutter sur le terrain visuel avec une console de salon haute-définition, Viva Piñata DS se rattrape de belle manière grâce à son interface optimisée pour la portable de Nintendo. Les actions au stylet sont très souples d'utilisation et la présence d'informations sur l'écran supérieur s'avère très pratique en cours de jeu. Viva Piñata reste donc ce jeu unique de stratégie en temps réel sans violence, d'une richesse folle et d'un principe plutôt addictif. Seule réserve : en donnant aux plus jeunes la possibilité de simplifier considérablement les accouplements de piñatas, Rare a pris le risque de fragiliser l'équilibre admirable du jeu original.

Partagez ce test
Tribune libre