Test | Retour en enfer avec S.T.A.L.K.E.R. : Clear Sky
25 sept. 2008

Testé par sur
STALKER : Clear Sky

Les bons FPS connaissent souvent des suites qui prolongent habilement le succès commercial du premier volet. Ces suites ravissent également les joueurs, heureux de retrouver leur héros ou tout simplement l'univers dépeint dans le jeu. C'est maintenant au tour de S.T.A.L.K.E.R. d'accueillir un petit frère, qui, pour une fois, est un prologue de l'histoire originelle. Si vous souhaitez connaître les évènements qui feront de la Zone ce qu'elle sera au début de Shadow of Chernobyl, enfilez votre combinaison antiradiations, et suivez le guide.

Là où tout a commencé

En septembre 2011, un groupe de Stalkers est parvenu à atteindre les abords de la centrale de Chernobyl. C'est une première depuis les deux accidents nucléaires de 1986 et 2006. Mais cette intrusion a des conséquences inattendues : la zone a commencé à se défendre en produisant des émissions anormales d'énergie qui ravagent toute la région. Les passages autrefois sûrs ont ainsi été transformées en champs d'anomalies mortelles. Au cœur de ces anomalies se forment des "artéfacts", qui attirent la convoitise de toutes les factions d'aventuriers présentes sur les lieux malgré la quarantaine décrétée. L'équilibre précaire qui s'était établi est maintenant menacé. Une guerre entre les différentes factions a éclaté, et, pire encore, la zone toute entière est menacée de désintégration si cet équilibre n'est pas rapidement restauré. Vous incarnez le Balafré, un mercenaire recueilli par les membres du Firmament après avoir mystérieusement survécu à une de ces anomalies. En leur venant en aide, vous allez tenter de découvrir les responsables de cette intrusion afin de ramener un peu de stabilité dans la région.

Quoi de neuf ?

Les améliorations étant coûteuses, des choix sont nécessaires.

L'aventure proposée dans Clear Sky reprend les fondamentaux de Shadow of Chernobyl. L'interface est similaire, avec la carte, le PDA et l'inventaire. Vous devez encore faire attention à votre taux de radiations, à votre endurance ou à l'usure et la masse totale de ce que vous transportez. Il faut toujours veiller à posséder suffisamment de bandages et de medikits pour soigner vos blessures, tout comme de munitions adéquates pour vous débarrasser de vos ennemis. La nouveauté du gameplay est essentiellement due au système d'amélioration de l'équipement. Ainsi, vous avez maintenant accès à une multitude de modifications sur vos armes, mais aussi sur votre combinaison. En vous rendant chez un technicien et en échange de quelques roubles, vous pouvez par exemple ajouter un système de vision nocturne à votre veste, ou alléger votre fusil pour le rendre plus maniable, ou encore modifier le calibre des munitions d'une mitraillette pour qu'elle fasse plus de dégâts.

La guerre des factions

Vous aidez une faction si vous participez à un de leurs raids.

Le jeu repose toujours sur ce subtil mélange entre FPS et jeu de rôle. Vous commencez par remplir quelques missions basiques pour le compte du Firmament, histoire de gagner quelques roubles et de troquer votre simple veste et votre pistolet contre un équipement un peu plus efficace. Il s'agit globalement de les aider à dominer la zone du Marais en affaiblissant au maximum la faction rivale. Ce préambule schématise d'ailleurs parfaitement la "mécanique" du jeu. La région est divisée en plusieurs zones, comme le Marais, le Cordon, la Décharge, etc. Chaque zone est le théâtre d'une lutte d'influence entre deux factions. En choisissant de renforcer l'une des factions, vous bénéficiez de leur aide et progressez petit à petit vers les abords de la centrale de Chernobyl et donc vers la cause de l'instabilité de toute la région. D'ailleurs, cette guerre ouverte entre les factions contribue vraiment à la crédibilité du jeu et participe activement à rendre cette aventure si prenante.

Beau et immersif

Les rayons du soleil sont magnifiquement rendus en début et fin de journée.

Le moteur graphique est une amélioration du X-Ray engine utilisé dans le premier opus, et cela se voit dans le jeu : les environnements sont splendides, les textures sont fines et très détaillées, et la gestion de la lumière tout simplement ahurissante pour peu que vous disposiez une configuration musclée. Quelques effets estampillés Directx10 ont été ajoutés, mais cela reste quand même anecdotique. Les yeux les plus avertis peuvent déceler un léger clipping de la végétation lointaine, mais rien qui ne puisse venir noircir l'impression très positive laissée par les graphismes. D'ailleurs, la grande majorité des cartes que vous traversez sont déjà présentes dans Shadow of Chernobyl même si leur rendu est bien supérieur. Au niveau de la bande-son, les musiques et effets sonores sont eux aussi de qualité, même si le mélange entre les voix françaises (quête principale) et ukrainiennes (discussions entre les Stalkers) peut sembler curieux.

Bienvenue à Bugnobyl

Même avec beaucoup d'entrainement, difficile d'être habile dans le lancer de grenades.

Les développeurs n'ont pas retenu la leçon du premier opus. En effet, Clear Sky souffre lui aussi de nombreux bugs et plantages en tous genres : retours au bureau Windows, redémarrages soudains, corruptions de sauvegardes, scripts qui ne se déclenchent pas, problèmes de collisions, disparitions d'objets ou de textures. Certes, les développeurs de Deep Silver sont plutôt réactifs et ont rapidement proposé un premier patch, puis un second. Cependant, beaucoup des bugs demeurent, et les sauvegardes antérieures aux patchs ne sont plus reconnues. Repousser un peu la sortie afin de proposer un jeu "fini" aurait vraiment été préférable. Enfin, l'autre point qui fâche est l'IA. Lors des combats, vous peinez à repérer l'ennemi et à l'atteindre alors que lui est le roi de la gâchette. Non seulement il vous repère de loin, même dans la nuit noire, mais en plus il vous inflige de gros dégâts en une seule balle et maîtrise le lancer de grenades à la perfection. Ce mauvais réglage rend certains combats assez frustrants, et même en réglage débutant, la difficulté est bien présente.
Les Plus
  • Des graphismes très soignés
  • Un univers immersif
  • Une symbiose parfaite entre les FPS et les jeux de rôle
Les Moins
  • Peu accessible aux néophytes
  • L'IA mal réglée
  • Des finitions à revoir
Résultat

En définitive, S.T.A.L.K.E.R. : Clear Sky est de la même veine que son aîné : imparfait, mal fini, austère, voire un peu frustrant pour les joueurs occasionnels. Pourtant, son ambiance sans égale et ses éléments issus des jeux de rôle le placent indéniablement au-dessus du lot. Si vous avez apprécié le premier volet, il en sera de même avec cette préquelle. Par contre, il est inutile de préciser que les réfractaires à Shadow of Chernobyl n'ont absolument aucune raison de s'intéresser à ce retour dans la Zone. Enfin, si l'univers vous est inconnu et si votre expérience et votre patience sont sans égales, il est peut-être temps de prendre conscience que les FPS modernes ne se limitent pas à Crysis ou Bioshock.

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