Test | Assassin's Creed : Mirage
04 déc. 2023

Le DLC devenu khalife

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Assassin’s Creed : Mirage
  • Éditeur Ubisoft
  • Développeur Ubisoft
  • Sortie initiale 5 oct. 2023
  • Genres Action, Aventure, Infiltration, Rôle

Vaut-il mieux partir de grand pour parvenir à petit ? La question ne se pose pas pour Assassin's Creed : Mirage car c'est justement tout l'inverse qui s'est produit pour lui. Initialement prévu comme un simple DLC pour Valhalla, le projet Mirage a rapidement pris une autre dimension. Et quand on voit le résultat final, qui plus est issu d'un studio peu familier de la série, on peut raisonnablement dire qu'on a été très gâté.

L'histoire

Un jeune voleur nommé Basim détrousse les passants dans les rues tortueuses d'Ambar, une cité portuaire proche de Bagdad. Il est plutôt doué pour passer inaperçu mais l'aide de sa meilleure amie Nehal lui est souvent précieuse pour détourner l'attention de ses victimes. Si le jour Basim chaparde, la nuit il cauchemarde. Ses rêves sont hantés par un djinn décharné et grisâtre, dont on ne sait trop quel est le dessein. Celui de Basim est grand : il est destiné à rejoindre la Confrérie des Assassins et chasser l'Ordre, l'organisation secrète malfaisante, de la grande Bagdad de l'an 861.

Pour les habitués de la licence, Mirage se déroule près de 12 ans avant l'action de Valhalla. C'est un vrai plaisir de retrouver le personnage de Basim, plus jeune et ainsi comprendre pourquoi il apparaissait si mystérieux lors de son épopée avec Eivor. Ici, vous suivez son évolution d'apprenti à Mentor, guidé par Roshan, une membre de la Confrérie des Assassins dont la rudesse n'a d'égal que son absence de sourire.
L'ascension d'un petit voleur

L'environnement

La voie des airs vous offre du parkour comme au bon vieux temps.

Au IXe siècle, Bagdad est l'une des plus grandes villes du monde, à l'avancée technologique et culturelle remarquable. La reconstitution de cette cité foisonnante est le challenge le plus réussi de Mirage. En effet, contrairement aux précédents Assassin's Creed, Ubisoft n'avait que très peu de documents sur lesquels s'appuyer car il ne reste presque rien de cette époque. Et pourtant, le résultat est très impressionnant. Le studio a ainsi créé quatre grands quartiers pour définir la ville en se basant sur des textes et autres vestiges archéologiques issus de cités voisines. Chacun de ces quartiers vous permet de parcourir des environnements de jeux différents, entre mosquée majestueuse, centre culturel, marché animé et quartier industriel dense et crasseux. Le tout est savamment étudié pour privilégier le parkour, exactement comme sur les tous premiers volets de la série. Ainsi, vous ressentez un énorme plaisir à parcourir Bagdad, de jour comme de nuit, sans constater de redondances comme ça peut souvent être le cas dans les open world urbains habituels. Si cette reconstitution exceptionnelle de Bagdad se ressent d'un point de vue visuel, c'est aussi le cas au niveau de l'ambiance sonore. Alors, tendez l'oreille : si par exemple vous entendez l'adhan, l'appel à la prière, c'est que vous êtes à proximité d'une mosquée.

Que les plus globetrotteurs d'entre vous se rassurent, vous avez aussi l'occasion de sortir de la cité et vous aventurer dans le désert alentour. Certaines quêtes vous y invitent mais vous pouvez aussi goûter aux joies de la solitude en plein air comme bon vous semble.
La splendeur d'une Bagdad oubliée

Le principe

Toujours à l'honneur, l'infiltration est particulièrement jouissive.

Faut-il rappeler le principe d'un Assassin's Creed ? Dans le cas de Mirage, ça peut être utile car il opère si ce n'est un virage, au moins un véritable retour aux sources. D'abord au niveau du parkour, comme nous l'avons vu plus haut, mais également dans la simplification du roleplay. Ce n'est pas un mal car depuis Origins et, pire, Odyssey, il avait une propension à se complexifier, rendant l'expérience moins fluide. Ici, le système de jeu ne repose plus sur une progression basée sur l'XP, l'évolution de votre personnage est maintenant linéaire et suit l'intrigue principale. Plus vous progressez dans l'histoire, plus le rang d'Assassin de Basim augmente. Cette progression vous offre de nouvelles possibilités de missions, tenues et outils. Une fois améliorés et personnalisés, ces outils vous permettent des tactiques de jeu souvent intéressantes voire même inattendues. N'hésitez pas à tester.

Notez qu'une fonctionnalité fait son retour dans cet opus : la teinture. Comme à l'époque d'Assassin's Creed 2 et Brotherhood, elle vous permet de modifier les couleurs de certaines tenues. D'accord, ce n'est que cosmétique et ça n'apporte rien en terme de gameplay, mais au moins vous aurez le loisir d'adapter votre tenue à votre humeur.
Du pur jus concentré

Les combats

Certains ennemis, même seuls, nécessitent une approche à revers pour éviter la casse.

En concentrant les armes de Basim sur l'épée et la dague (à l'instar d'Altair du tout premier épisode), Ubisoft a rendu le contrôle du personnage durant les combats plus intuitif qu'auparavant. Les affrontements apparaissent ainsi beaucoup moins systématiques que ceux d'Eivor dans Valhalla par exemple. Les coups et mécaniques spécifiques à Basim soufflent un vent de fraîcheur bienvenue.

Mais la grosse nouveauté reste la concentration de l'Assassin qui vous permet de planifier une série d'éliminations en ralentissant le temps. C'est assez grisant et surtout bien pratique lorsque plusieurs ennemis sont regroupés et difficile à disperser. Car oui, Basim a beau être un assassin particulièrement doué, il n'en reste pas moins vulnérable lorsqu'il doit affronter plusieurs ennemis à la fois. Lorsque ça arrive (et ça arrivera !), l'utilisation d'outils s'avère primordiale pour vous extraire de ces situations délicates.
Intuitifs et chorégraphiés

Pour qui ?

Basim vise la lune, ça ne lui fait par peur.

Fans de la première heure, vous serez ravis de retrouver une approche plus concentrée de ce qui a fait le succès originel de la série, sans pour autant renier les apports des derniers volets. Vous qui avez apprécié la toute première aventure Assassin's Creed en Palestine, parcouru les rues procédurales de Damas et Jérusalem, vous retrouverez ici une ambiance familière mais incroyablement surmultipliée et sans commune mesure sur tous les points.

Du côté des petits nouveaux, Mirage peut être un excellent point d'entrée de part son accessibilité et son histoire moins alambiquée que les précédentes.
Un club loin d'être select
Les Plus
  • Enfin une Bagdad grandiose dans un jeu vidéo
  • Les contes de Bagdad, quête annexes éclairantes sur les sujets culturels de l'époque
  • Un roleplay et des combats délestés du superflu
  • Le codex transformé en base de données sur l'histoire de la ville
  • Une cité cosmopolite loin des clichés habituels
Les Moins
  • Une IA toujours perfectible qui entraîne des situations parfois cocasses
Résultat

En mettant de côté le superflu qui commençait dangereusement à se voir sur les précédents volets, Assassin's Creed : Mirage revient à l'essence même de la série : le parkour, l'infiltration, un héros attachant, une ambiance et des environnements absolument splendides. Lorsque l'on pense à Bagdad, on imagine des paysages désolés et poussiéreux comme ceux auxquels nous ont habitué les FPS se déroulant dans la région. Mirage permet de redonner à cette cité d'antan le prestige qu'elle mérite et rien que ça, c'est un excellent prétexte pour vous plonger dans l'épopée captivante de Basim.

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