Test | CivCity : Rome le faux ami
03 déc. 2006

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CivCity : Rome

La série des Grands Bâtisseurs rendait déjà hommage à de nombreux personnages et époques de l'histoire. Entre Caesar IV, Pharaoh et Zeus, l'antiquité était déjà bien représentée. Ce style était une chasse gardée de Sierra Interactive, jusqu'à ce que le plus grand bâtisseur de tous les temps vienne s'y incruster. Firaxis surfe ici sur la licence des Civilization IV de Sid Meier, pour nous proposer un remake de Caesar, un mois à peine avant la sortie du quatrième opus de ce dernier. Voyons donc si ce remake arrive à la cheville de l'original, où s'il ne s'agit que d'une pâle copie.

L'histoire est un éternel recommencement

CivCity : Rome, bien que son nom contienne "Civ", n'est en rien un dérivé de Civilization. Développé de façon totalement indépendante par Firefly Studios (Stronghold), le jeu nous plonge dans l'histoire de l'Empire Romain qu'il couvre sur plusieurs siècles, voyant ainsi passer de nombreux régents et de nombreuses guerres. Firaxis oblige, le jeu comporte une encyclopédie – appelée ici aussi "Civilopédie" – décrivant de façon très complète les différents bâtiments, coutûmes et techniques de l'époque. Vous y retrouvez également des éléments historiques, notamment sur les différents personnages rencontrés au cours du jeu, notables romains, souvent empereurs ; une très agréable et complète plongée historique en somme. CivCity : Rome, comme ses congénères, est un jeu de construction ; habitations, production de lin, de vignes ou oliveraies, commerces, hôpitaux, bains et aqueducs, mais aussi forts de fantassins, cirques et colisées sont les bâtiments les plus en vogue des vos cités. L'ensemble reste très cohérent et s'applique très bien au contexte historique, jusqu'à l'organisation des jeux du Cirque à Rome, où il vous faut entraîner vos gladiateurs, et dompter les lions et les éléphants qui feront la joie de vos citoyens.

Et si Rome était en Suisse ?

Rome ne s'est pas bâtie en un jour...

CivCity : Rome propose deux modes de jeu principaux : une campagne et des scénarios. La campagne est l'idéal pour débuter, puisqu'elle offre des missions à difficulté croissante. Les scénarios, quant à eux, sont des défis plus complets, proposant, la plupart du temps, de relever une situation ou de prendre en main une cité déjà bien avancée, à l'instar de ceux de SimCity. Le soucis, comme dans tous les jeux du même type, c'est que peu de joueurs verront un jour la fin tellement le rythme est lent : comptez plusieurs heures pour les premières missions, et jusqu'à plusieurs jours entiers pour les plus avancées. Certaines aimeront voir leur ville prospérer, le temps que les ressources s'accumulent – lentement – et que leurs sujets s'affairent – tout aussi lentement – à leurs longues tâches quotidiennes. Alors que d'autres préfèreront sans doute rapidement passer à autre chose. S'ajoutent à ça des soucis au niveau de la gestion et de la répartition des travailleurs. Ces problèmes mènent parfois à des situations où vous vous retrouvez à attendre désespérément qu'un habitant veuille bien devenir menuisier, pour fournir les maisons alentours en lit, afin que celles-ci grimpent d'un niveau de luxe. Ou encore que quelqu'un veuille bien prendre le poste de docker, afin de charger enfin le navire de commerce affrété depuis plusieurs heures sur le port, et ce, alors que des centaines de citoyens se disent mécontents du taux de chômage. Incohérent, n'est-ce pas ?

A la guerre... comme à la guerre !

L'huile d'olive était une denrée importante de l'Empire.

Au delà de la partie construction, CivCity : Rome propose de développer et de prendre le contrôle d'une armée entière. Une caserne, des mines de fer, quelques forgerons et voilà vos bataillons partis pour mener quelques campagnes pour l'Empire. En fait, faire la guerre dans ce jeu est plus un divertissement passager qu'une véritable fin en soi. Tout n'est qu'une question de temps et de patience, à attendre que les rouages de votre ville soient suffisamment graissés pour produire les armes nécessaires. L'une des fonctionnalités les plus intéressantes du jeu est sans doute l'arbre de technologies. A la manière d'un Civilization, vous pouvez choisir un domaine à développer, afin d'améliorer vos productions de matières premières, augmenter vos revenus ou encore accélérer le déplacement de vos citoyens. Pour le reste, tout est très classique : le Sénat romain fait des demandes de matières premières ou de produits manufacturées, qu'il faut honorer de façon récurrente, et pour lesquelles il est sans doute nécessaire d'ouvrir des routes de commerces avec d'autres villes, ou développer une chaîne de production efficace. Une recette classique, mais qui fonctionne tout de même assez bien finalement, et surtout, qui permet de rythmer un peu un ensemble assez mou.
Les Plus
  • Le jeu est très bien documenté, grâce à la Civilopédie
  • L'ensemble reste classique, mais très cohérent
Les Moins
  • Rien de vraiment original à proposer face à son grand rival
  • Les parties sont très longues
  • Des bugs résiduels génants empêchent une progression agréable dans le jeu
Résultat

Côté ergonomie, difficile de ne pas reprocher à CivCity : Rome sa surabondance de menus et autres barres d'options. Vous vous y perdez assez rapidement, même si, et heureusement, tout est très graphique. Cela dit, il n'est pas rare de se tromper de bâtiment lors de la phase de construction de la ville, surtout que certains, notamment les boutiques, ont la fâcheuse tendance de se ressembler. Aussi, le jeu n'est malheureusement pas exempt de bugs, dont quelques uns très gênants. Ainsi, dans toute résolution supérieure à 1024x768, le curseur a une fâcheuse tendance à ne pas viser exactement à l'endroit où il pointe, ce qui rend certaines actions, comme la destruction de bâtiments, ou simplement leur sélection, dignes d'une véritable prouesse d'acrobate de la souris. Un autre soucis, tout aussi handicapant, est la pure et simple disparition de certaines textures, ou lettres dans les nombreux textes qui parsèment les écrans du jeu, les rendant illisibles... Au final, CivCity : Rome arrive sans doute à point nommé, juste avant son grand rival Caesar IV, mais malgré une réalisation correcte, son manque d'originalité risque de le mettre à genoux face au tenant du titre, sauf peut être chez les débutants du genre.

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