Test | Giraffe and Annika
03 oct. 2020

Miyazaki Zoo

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Giraffe and Annika

Giraffe and Annika avait tout de la curiosité parfaite : œuvre poétique d'un seul homme, à l'univers d'inspiration ghiblienne, aux mécaniques héritées de la PS1 et soutenu par un éditeur qui a souvent du courage et l'assurance du bon goût (NIS America).

L'histoire

L'histoire s'illustre et se raconte de case en case comme dans un manga. Le précepte archi-convenu du héros amnésique est ici incarné par la très jolie Annika, qui se réveille avec des oreilles et une queue de chat sur l'île de Spica. Elle y rencontre un jeune homme, Giraffe, qui, étant dans l'impossibilité d'entrer dans les donjons de l'île, vous confie la mission de le faire afin de récupérer des fragments d'étoiles, à mesure que votre mémoire vous reviendra.

Giraffe and Annika enfile les égards à Miazacki comme des perles, et le collier à n'en pas douter est séduisant, plein de poésie, mignon à souhait. L'île tout en simplicité, ne jure jamais par la surenchère et la découverte est plaisante... pour peu que vous alliez au bout d'un jeu vraiment désagréable. Puisque l'île morcelée en plusieurs zones ne se donne à voir qu'au cours d'une aventure fastidieuse accrochée aux bonnes clés et aux compétences pourtant naturelles d'un personnage qui va devoir apprendre autant à courir qu'à nager. Pour résumer, si la partie graphique est radieuse et démontre tout le savoir-faire de l'artiste, la partie ludique est une horreur.
Giraffe et Annika enfile les égards à Miazacki

Le principe

Quelques lieux sympas pour prendre des poses.

L'exploration de l'île débouche sur quelques quêtes annexes et sur la traversée de donjons directement venus de l'ère PS1. Dans des décors ridiculement vides, aux chemins rébus et chaotiques, il vous faut emprunter une succession de plateformes mouvantes sur lesquelles vous devez sauter en évitant de vous faire toucher par des boules lancées par des fantômes. Vous l'aurez compris, le level design est atroce, auquel vient s'ajouter le maniement d'un personnage flottant et imprécis qui rend ces phases exaspérantes. En fin de donjons, l'affrontement avec un boss prend la forme d'un jeu de rythme ordinaire où il faut se déplacer à gauche ou à droite en appuyant au moment voulu, sur des musiques discordantes et agaçantes.
Level design atroce et maniement d'un personnage flottant et imprécis

Pour qui ?

Un level design insipide.

Un jeu à destination des amoureux d'animations japonaises ou friands des travaux du monsieur. Au prix qu'il coûte c'est un jeu difficile à conseiller. Une mise en garde est même de rigueur puisque sous ses aspects de jeu pour initier les enfants, il ne l'est pas du tout. Injouable, phases de jeu au rythme bancal, et lecture de l'anglais exigé.
À destination des amoureux d'animations japonaises

L'anecdote

Des choix anecdotiques.

La seule bonne chose finalement c'est une chasse aux trésors qu'on prend plaisir à faire et qui n'offre rien d'autre que le plaisir de contempler des portraits de chats super originaux, rigolos, mignons à croquer et qu'on peut déposer dans le musée local en échange de quelques récompenses. Maigre consolation.
Une chasse aux trésors qu'on prend plaisir à faire
Les Plus
  • Très joli, univers agréable
Les Moins
  • Difficulté mal dosée
  • Level design horrible
  • Maniabilité défectueuse
Résultat

S'il est toujours désobligeant de tirer sur une ambulance, on saluera le travail esthétique, l'univers charmant qui dégage l'impression évidente de vouloir dire des choses sensibles mais incapacitées par un bric-à-brac qui sent le bricolage maladroit. Un jeu disgracieux dans ses mécaniques qui ne fonctionnent pas et qui n'a nullement le sens du jeu vidéo.

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