Test | Mafia II : Definitive Edition

06 juin 2020

Commencer par l'anecdote, voilà quelque chose qui n'avait jamais été fait sur Gamatomic (je vois déjà le chef râler au loin). Pourtant, il faut que je vous avoue quelque chose : en 2010, Mafia II a été l'un des premiers gros jeux que j'ai testé pour ce site. J'en ai donc profité pour relire cette critique avec un certain intérêt, et celle-ci reste d'actualité à mes yeux. Je vous invite donc à lire ce test si vous voulez entrer en détail dans l'univers du jeu, qu'il s'agisse de son scénario ou de ses musiques. Ici, nous allons plutôt nous focaliser sur ce qui nous intéresse, à savoir cette édition définitive.

L'intérêt de cette édition est évidemment censé résider dans son aspect technique. Et c'est plutôt le cas. Bien sûr, il ne faut pas s'attendre à se retrouver face à des mods PC qui "arrachent la gueule", mais plutôt à une version permettant de passer sans mal sur les installations bénéficiant de la 4K, et en particulier sur des téléviseurs à la taille conséquente. Pour faire simple, nous pouvons différencier les scènes en intérieur et en extérieur. Lors des premières (et durant les scènes cinématiques), Mafia II : Definitive Edition est étonnamment convaincant. Les textures des décors sont fines, tout comme les personnages qui gagnent en détails. Soulignons, au passage, le grain de peau relativement réaliste des protagonistes, mais surtout un travail assez réussi sur les cheveux. Tout n'est pas parfait et les animations – non retouchées – ont parfois pris un petit coup de vieux ; mais force est de constater que le résultat est plutôt réussi.

A contrario, les séquences en extérieur laissent entrevoir les affres du temps. Logique pour un monde ouvert. De ce fait, Mafia II : Definitive Edition manque un peu de détails, les voitures sont étrangement cabossées lorsqu'elles subissent des dégâts, et le début du jeu – se déroulant dans la neige – nous ramène dix ans en arrière (aucune trace de pas). De même, l'éclairage est globalement peu naturel – rappelant celui de The Witcher 3 – dans la mesure où les sources de lumière semblent à la fois omniprésentes et excessives.

Un bilan qui serait en demi-teinte si le jeu ne faisait pas des séquences en extérieur un pan plutôt secondaire. En l'état, la mise à niveau demeure satisfaisante, d'autant que le titre tourne à 60 images/seconde.

Un petit point, tout de même, sur le gameplay du titre. Rien n'a changé depuis 2010, mais il est temps de mettre en avant quelques idées qui sont encore aujourd'hui étonnamment modernes. Les fusillades sont par exemple toujours aussi réussies, notamment grâce à leur côté réaliste que l'on espérerait voir plus souvent aujourd'hui : deux ou trois balles suffisent à mettre à terre un adversaire (et parfois autant pour faire apparaître le Game Over). Cette approche des fusillades est plutôt grisante à une époque où les jeux peinent encore à s'extirper des sempiternelles phases d'action à rallonge. De même, il est appréciable de retrouver les trajets véhiculés nécessitant de faire attention à sa vitesse ou à l'essence (même si cette composante n'est peut-être pas assez exploitée).

Mafia II a-t-il bien vieilli ? Plutôt. Un joueur l'ayant parcouru il y a dix ans pourra retenter l'aventure et se replonger dans un scénario assez exceptionnel. Pour les nouveaux venus, tout est bien sûr une question de recul par rapport à un jeu qui, rappelons-le, est sorti avant le mastodonte Grand Theft Auto V. Mafia II est avant tout un jeu scénarisé plutôt qu'un monde ouvert dans lequel les joueurs pourraient s'adonner à des tonnes d'activités.