Test | Just Cause 4
14 janv. 2019

Un vrai gilet jaune

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Just Cause 4

Dans la famille des révolutionnaires les plus badasses du Jeu Vidéo, le gars Rico Rodriguez se place un peu là. Libérer le peuple de l'oppression des dictatures même les plus musclées, c'est un peu le menu de ses petits-déjeuners. Et ce n'est pas Just Cause 4 qui va chambouler ses habitudes culinaires. Alors, si vous aimez un tant soit peu la caricature et l'action décomplexée, enfilez donc votre gilet jaune, pardon, votre wingsuit et lisez ce qui suit avec attention.

L'histoire

Rico Rodriguez, c'est un grain de sable. Vous savez, celui qui se glisse dans votre pantoufle et vous oblige à l'ôter pour la secouer. Ou encore celui qui fait gripper un mécanisme mal huilé. C'est une gêne à laquelle la plupart finissent par s'habituer. Mais pas Rico. Lui, c'est le Che Guevara du Jeu Vidéo, le sauveur des opprimés qui ne fait partie d'aucune écurie, pas même celle de Marvel ou DC Comics. Oui, Rico n'a pas de supers pouvoirs. Il a juste un équipement très efficace et surtout des testicules grosses comme le poing.

Sa nouvelle aventure se déroule à Solis, un pays fictif d'Amérique Latine sous le joug de la Main Noire. Ce groupe paramilitaire est dirigé par une certaine Gabriela Morales mais celui qui tire véritablement les ficelles s'appelle Oscar Espinosa. Ce dirigeant de Solis souhaite absolument tout contrôler, même jusqu'à la météo. Et c'est justement la foudre, entre autres, qui va lui permettre de protéger sa base retranchée en haute montagne. Oui mais pour combien de temps ?
Haste siempre Che Rico

Le principe

La devise de Rico : si ça existe, ça peut exploser.

Comme ses aînés, Just Cause 4 est un monde ouvert tout sauf liberticide et punitif. Vous pouvez aller partout quel que soit le niveau que vous avez atteint. D'ailleurs, il n'y a pas véritablement de level up dans ce jeu, vous savez ce fameux système qui vous laisse le choix de vos caractéristiques, choix souvent laborieux et parfois même bloquant si vous n'avez pas opté pour la bonne branche. Non, ici tout est instinctif au profit d'un plaisir immédiat : vous progressez sur la carte en libérant les régions une à une, en utilisant la manière frontale et les explosions en chaîne, ou bien plus subtilement l'entrée des artistes.

Pour affaiblir une région et la faire passer dans votre camp, rien de plus simple : faites tomber les bases ennemis. Ok, dit comme ça, ça laisse supposer une certaine redondance dans votre progression. Que nenni ! Les méthodes sont variées, les environnements également et vous agissez selon votre humeur du moment. Certaines missions vous obligent par contre à faire preuve de rapidité. Et là, accrochez-vous à votre grappin pour rester dans les temps. Si sa prise en main est immédiate, sa maîtrise et surtout sa combinaison avec la wingsuit, voire même le parachute demande un excellent timing. Ça, c'est pour vos déplacements (vous disposez d'une liberté toujours aussi grisante). Côté force de frappe, votre grappin bénéficie dans cet épisode d'améliorations sympathiques comme par exemple la possibilité de l'associer à des ballons d'hélium. Un ennemi vous gêne mais vous ne souhaitez pas le tuer : envoyez-le donc faire un tour dans les airs. Un obstacle sur votre route ? Plusieurs ballons le déplaceront en un rien de temps.

Mais la grosse nouveauté de Just Cause 4 (nouveauté mise en avant par la campagne promotionnelle du jeu), se trouve du côté de la météo. Une fois dérobée à l'ennemi, la technologie permettant de contrôler la foudre, la tempête de sable et la tornade vous est accessible. En pratique, le contrôle est très limité : vous déclenchez ces tempêtes grâce à une console dans trois lieux spécifiques et... c'est tout. N'espérez pas les diriger vers une base ennemie pour provoquer des dégâts à la chaîne par exemple. Ce n'est pas prévu au programme. Vous l'aurez compris, il s'agit avant tout d'un gadget.

Par contre, ajout notable de cet épisode : l'apparition de tombeaux. Sans atteindre le niveau d'un Tomb Raider, ces lieux mystérieux apportent une belle profondeur à l'aspect exploration de votre aventure. Vous prendrez un vrai plaisir à les dénicher et résoudre leurs énigmes, même si le niveau de difficulté reste peu élevé.
Du fun immédiat et dans tous ses états

Pour qui ?

Les passages en parachute sont aussi un bon moyen de souffler un peu.

Large monde ouvert, liberté de mouvements, castagnes et explosions en tout genre, les baroudeurs qui se sentent à l'étroit dans les jeux dirigistes seront ici aux anges. Comme souvent sur ce type de licence, Just Cause 4 propose la même chose en plus poussé. Impossible pour les fans de Rico de ne pas répondre à l'appel.

Pour les autres, si vous avez déjà retourné des titres tels que Assassin's Creed Odyssey ou même Red Dead Redemption 2, ce quatrième volet peut vous faire de l'œil. Vous n'y retrouverez pas l'opulence et la magnificence de l'épopée d'Ubisoft, ni même la profondeur scénaristique du jeu de Rockstar, mais la générosité de l'équipe d'Avalanche Studios en matière de plaisir immédiat devrait facilement vous faire oublier ce potentiel manque.
Pour les pro-Rico mais aussi les gringos

L'anecdote

Vous les sentez les regards des révolutionnaires là ?

Si l'acteur Orion Acaba prête sa voix à Rico Rodriguez dans la version originale du jeu, le doublage français de notre héros est assuré par Boris Rehlinger. Jusqu'ici, rien de bien surprenant. Eh bien, sachez que Rehlinger est un nom d'emprunt. Le vrai nom de cet acteur n'est autre que Boris Trouillard. Doubler un personnage aussi badasse avec un nom pareil, avouez que c'est amusant, non ?
Un drôle de coco, Rico
Les Plus
  • Une liberté de mouvement jubilatoire
  • Un plaisir immédiat et une progression non punitive
  • L'exploration accentuée avec l'apparition de tombeaux
  • Un héros badasse à souhait
  • Un parti pris visuel amusant
  • Sans doute le meilleur épisode de la licence
  • Les améliorations du grappin
Les Moins
  • Les tempêtes ne sont pas contrôlables
  • L'aspect libérateur VS dictature un peu moins prononcé que dans l'épisode 3
Résultat

Rico Rodriguez aime mettre son gros grain de sel dans les pâtes des dictateurs véreux. Ce quatrième volet continue donc sur cette lancée révolutionnaire, et ce d'une bien belle manière. Le fun est immédiat, distribué à la louche dans un monde ouvert on ne peut plus libertaire. Ça explose, ça pilote, ça s'infiltre, ça explore, ça rentre dans le lard, ça joue même avec les éléments climatiques, bref ça s'amuse quasiment sans temps morts ni même redondances. Les fans de la licence n'ont aucune excuse pour ne pas replonger. Quant aux autres, pourquoi ne pas lâcher les ténors du genre et leur ronronnante exigence, pour goûter à l'insolence mexicaine qui balaye les murailles d'un revers de la main ?

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