Test | Project Zero 3, le retour des revenants
13 avr. 2006

Testé par sur
Project Zero 3

La série Project Zero trouve son accomplissement dans ce troisième volet intitulé The Tormented. Tecmo offre ici le plus beau safari fantôme qui soit, mais n'offre pas plus que les épisodes précédents. Avez-vous le courage d'y retourner ?

Dans la tourmente

Tourmentés. Comme si une tempête intérieure faisait rage. L'adjectif décrit pleinement la série Project Zero, et le genre survival horror en général. Il y a la peur évidente lors de la rencontre avec l'ennemi : zombie, démon ou revenant. Mais la sensation la plus insidieuse, celle qui vous fait mouiller votre pad, c'est l'angoisse des couloirs vides et des instants de silence. Même s'il n'y a personne à l'écran, les fantômes sont bien dans votre cervelle. Le moindre signe, un souffle ou une lumière qui vacille suffit à injecter dans votre esprit l'image d'une créature bien plus terrible que celle que vous pourriez rencontrer. Project Zero 3 joue avec vos nerfs comme jamais : ce n'est que lorsque vous avez les apparitions dans le viseur de votre appareil photo que vous êtes rassuré. Si la créature disparaît de l'écran, alors les choses vont mal.

Portrait de famille

Attendre jusqu'au dernier moment pour prendre le cliché

Project Zero 3: The Tormented perpétue la tradition de la série en vous mettant dans la peau d'une jeune photographe japonaise affrontant des fantômes. Rei Kurosawa vit dans la culpabilité du deuil de son petit ami Yuu. A travers ses rêves elle réunit les éléments pour reconstituer le mystère de sa mort, en visitant une maison hantée. Miku Hinasaki, l'héroïne du premier épisode vit avec elle dans une maison qui n'est pas sans rappeler l'appartement de Silent Hill 4: The Room. Véritable antichambre du rêve, vous y développerez les photos prises dans le monde onirique et y recueillerez des informations. Les deux personnages sont jouables, ainsi qu'un romancier nommé Kei Amakura spécialisé dans les légendes urbaines. Mais la véritable héroïne de l'histoire reste la « camera obscura », l'appareil ésotérique renvoyant les esprits à leur repos.

Cliché fatal

Il existe de nombreux fantômes cachés à découvrir

Tout comme avant, une jauge se met à vibrer à l'approche des fantômes. D'une représentation à la troisième personne, on plonge en vue subjective à travers l'objectif pour scruter les environs. Si un esprit apparaît, cinq symboles s'illuminent progressivement tandis que le revenant approche. Ils représentent les dégâts qui lui seront occasionnés. Si les cinq symboles sont illuminés et que l'esprit est tout proche, prendre une photo permet d'effectuer un cliché fatal endommageant grandement l'ennemi. Une nouvelle fonctionnalité de ce volet permet d'enchaîner une autre photo juste après pour doubler les dégâts, ce qui rajoute au dynamisme des combats. Malheureusement, cela ne suffit pas à retirer l'impression de se battre avec la manette pour prendre le cliché voulu. Les combats sont laborieux, comme dans la génération de survival horror précédant Resident Evil 4.

Le labyrinthe de l'ennui

Le monde réel où vous pourrez enquêter sur les mystères de la nuit

De la même façon l'exploration des niveaux requiert des allers-retours intempestifs qui vous donnent l'impression de ne pas avancer. Les paliers de progression sont représentés par des blocages magiques qui ne disparaissent qu'en fonction des combats menés, sans autre forme de justification scénaristique. Le surnaturel ne justifie pas tout : l'immersion s'en trouve dégradée. Rien de plus barbant que d'avancer dans des couloirs sans objectif à long terme, sans comprendre véritablement ce qu'on y fait et pourquoi on est là. Vous êtes mené par le bout du nez et ce n'est plaisant que si vous êtes fan de maisons hantées de fêtes foraines, que vous traversez en attendant que l'on vous fasse peur.
Les Plus
  • Les divers fantômes
  • L'ambiance efficace
Les Moins
  • Les allers-retours
  • Trop répétitif
  • La maniabilité imparfaite
Résultat

Si vous acceptez ce principe, vous serez servi. L'image désaturée colle parfaitement à l'ambiance, les fantômes sont délicieusement effrayants, les sons suffisent à vous faire imaginer le pire. En un mot, la réalisation est impeccable, ce qui constitue l'atout principal de Project Zero 3. Par contre, le manque de réelle innovation peut lasser les fans qui ne trouvent dans ce titre qu'une belle conclusion à la trilogie, un peu trop cohérente pour ceux qui souhaitent diversifier leurs expériences de jeu. Oui, The Tormented continue de faire peur. Tecmo par contre préfère jouer la sécurité, en proposant une recette éprouvée. Si la sauce peut prendre chez certains joueurs, d'autres ne se remettront à la photographie que lorsqu'il y aura de nouveaux paysages à découvrir.

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