Test | Horizon Zero Dawn
18 avr. 2017

Vivement la fin du monde

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Horizon Zero Dawn

S'appeler Guerrilla, être spécialiste des FPS qui tachent et proposer une toute nouvelle IP dans laquelle la nature pourrait bien avoir le dernier mot, voilà qui n'est pas banal. Horizon Zero Dawn s'annonçait comme le genre d'exclusivité qu'une console peut fièrement mettre en tête de gondole dans son catalogue, pour narguer la concurrence. Verdict après des heures et des heures de jeu : elles sont passées comme des secondes.

L'histoire

Aloy est une jeune chasseuse / cueilleuse. Contrairement à ce que l'on pourrait supposer, elle ne vit pas dans une île du Pacifique mais dans une petite vallée encaissée et sauvage, à l'écart de toute civilisation. Logique puisqu'elle et son tuteur sont considérés comme des parias. En effet, la tribu des Noras qui vit plus bas ne veut plus entendre parler d'eux. À l'aube de sa majorité, Aloy voit son horizon s'assombrir mais surtout s'élargir, à tel point qu'elle va même devenir l'élue, vous savez cette fameuse personne seule capable de sauver l'humanité tout entière.

Au fait, nous sommes environ en l'an 3040 après J.C. et la Terre n'est plus vraiment celle que l'on connait. Pour faire court, disons que la nature semble y avoir repris ses droits. Et côté faune, on peut dire qu'elle s'est nettement sophistiquée... Ambiance post-apocalyptique oblige, vous voila plongé dans un univers sympathique qui, plutôt que de choisir entre un retour aux sources ou un surdéveloppement technologique opte pour un savamment mélange des deux. La petite pointe d'écologie bien pensante – "Mon Dieu, qu'avons nous fait de notre planète ?" – est également présente même si, pour une fois, elle reste tranquillement à sa place.
L'Homme a encore mal fait un truc...

Le principe

C'est l'histoire de la vie / Le cycle éternel / Qu'un enfant béni / Rend immortel...

Horizon Zero Dawn est un open world tout ce qu'il y a de plus ouvert, avec sa quête principale et ses nombreuses missions annexes, ses environnements vivants, ses PNJs amicaux ou non, ses donjons – appelés ici "creusets" – bien corsés, ses innombrables plantes à récolter, ses kilomètres à avaler sans s'en rendre compte tant les paysages sont "Wouaahh, c'est beau quand même hein !"... Plutôt habituée au FPS, l'équipe de Guerrilla s'est parfaitement adaptée au genre. Ils ont dû en passer des heures sur The Witcher 3, Far Cry Primal, mais aussi Uncharted 4 et Rise of the Tomb Raider. Eh oui, vous sentirez ces diverses – et glorieuses – influences dès votre première heure de jeu. Tout ici vous est proposé avec une extrême attention, une délicatesse impeccable, aussi bien l'amélioration de votre équipement que la montée en puissance de votre héroïne. Du RPG pop-corn et sans prise de tête. Bref "ça passe crème" comme disent les jeunes. Si bien que vous ne lèverez les yeux qu'après plusieurs heures d'aventure. Plutôt bon signe, non ?

Une fois les yeux levés et accessoirement votre cerveau récupéré, quelques points moins évidents font alors leur apparition : "Mais en fait, on me ballade d'un point à l'autre de la carte sans arrêt ?!", "C'est quand même toujours la même chose ces quêtes, non ?", "Finalement, ce scénario il est plutôt bateau. Ou alors j'y comprends rien !"... Bref, après une pause biologique bienvenue et un retour à la vie normale, vous voilà très vite rattrapé par une envie pressante : "Ok, j'y retourne. Je dois absolument savoir jusqu'où tout ça va nous mener !" Et vous retombez illico dans l'émerveillement (quels environnements !), l'enthousiasme (quelles quêtes !), la tension (quels combats !) et même la réflexion car figurez-vous qu'une part belle est faite à l'infiltration. Sans compter que votre progression dans le jeu se révèle proportionnelle à votre attachement au personnage d'Aloy. Après des débuts timides, cette rouquine et l'histoire de ses origines ont largement de quoi vous faire basculer dans le "Raaaah mais ce jeu est une drogue !". Au moins, vous êtes prévenu.
Succulent mélange de déjà-vu

L'idée

Le Grand-Cou est inoffensif et se révèle très utile après piratage. Alors, sautez-lui au cou !

Si Horizon Zero Dawn emprunte beaucoup à ses glorieux aînés, et ce avec un talent certain, il met aussi en avant une excellente idée : un bestiaire 100% original. En effet, la majorité de la faune du jeu est constituée de machines. Elles reprennent la forme d'animaux plus ou moins familiers (bisons, buffles, aigles, fauves, autruches, girafes, crocodiles...) mais également celle de créatures plus anciennes telles que les dinosaures (avec souvent des proportions impressionnantes). Ces bêtes sauvages 2.0 sont dotées d'une résistance conséquente alors n'hésitez pas à viser des parties spécifiques de leur carcasse pour leur infliger un maximum de dégâts. Vous pouvez faire apparaître ces points faibles en surbrillance grâce à un précieux scanner.

Quant à leur force de frappe, vous vous doutez bien qu'elle est à leur image : "Hum, je vais peut-être faire un détour du coup". Ainsi, cracher du feu ou de la glace, lancer des grenades, générer des ondes électriques, balancer des rayons laser à tour de bras, rien ne semble les effrayer. Au contraire de vous qui devrez souvent ruser pour en venir à bout. D'ailleurs, question ruse, Guerrilla vous propose une autre excellente idée : puisque ces bestiaux sont finalement des robots, pourquoi ne pas tenter de les pirater ? Régalez-vous à retourner un féroce adversaire contre ses congénères. Ou alors, profitez-en pour vous en faire une monture et ainsi accélérer vos déplacements.
Défier les machines – Céline Dion in "Je sais pas"

Pour qui ?

Profitez des hautes herbes pour vous faufiler entre les machines.

Si vous aimez voir votre chevelure onduler au gré du souffle de la grande aventure, alors n'hésitez pas une seconde. Si en plus, vos cheveux sont roux, c'est incompréhensible que vous ne soyez pas déjà plongé dans Horizon Zero Dawn. Sans rire, cette grosse production réunie toutes les qualités d'un The Witcher 3, Far Cry Primal, Uncharted 4 et Rise of the Tomb Raider. Vous n'avez joué à aucun de ces titres là ? Votre surprise sera d'autant plus grande.
Les rouquin(e)s aux cheveux longs et... tous les autres

L'anecdote

C'est plus fort qu'elle : Aloy a le syndrome de la grimpette.

Vous me connaissez, je suis probablement le fan mondial N°1 de Tomb Raider. Ok, exceptés ceux qui s'adonnent au colsplay ou qui achètent absolument tout ce qui se rapporte à la licence. Eh bien, figurez-vous qu'en jouant à Horizon Zero Dawn, j'ai eu plusieurs fois l'impression d'être devant une suite spirituelle du dernier Tomb Raider. C'est flagrant notamment durant les phases de plateformes où Aloy se comporte exactement comme une certaine Lara Croft. Alors, de là à dire que Crystal Dynamics devrait garder un œil sur Horizon Zero Dawn pour éviter une comparaison qui jouerait en la défaveur de la suite de Rise of the Tomb Raider actuellement en production...
Aloy, c'est la Lara du futur
Les Plus
  • Le meilleur de l'open world
  • Les machines : entre stress et fascination
  • Visuellement impeccable
  • Les différentes approches possibles
  • Les descentes en rappel
  • Nil et ses répliques à double sens
  • Le piratage d'un Grand-Cou
Les Moins
  • Au début, vous allez pas mal courir (pensez au pack de déplacement rapide illimité)
  • Un poil fainéant sur les bords : pas de véritables surprises
Résultat

Horizon Zero Dawn a beau être une repompe de ce qui se fait de mieux en matière d'open world (sans tenter un seul instant de réinventer la roue), cette traduction est faite avec une telle maîtrise qu'elle ne vous laisse qu'une seule alternative : en profiter à fond, sans vous poser de questions. Servi par un emballage de premier choix et cette idée absolument réjouissante qui consiste à vous confronter à une faune cyber-dinosaurienne impressionnante, la superproduction de Guerrilla fait mouche. Elle s'offre même le luxe de vous réserver des moments de grâce, où contemplation et réflexion pourraient bien vous cueillir... Voilà une exclusivité PlayStation qui risque de faire parler d'elle un bon moment. Jusqu'en 3017 ? Qui sait ?

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