Preview | Starcraft 2 entre dans la dernière ligne droite
07 avr. 2010

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Starcraft II: Wings of Liberty

Depuis sa première présentation le 19 mai 2007 en Corée, Starcraft 2 a essentiellement suscité enthousiasme et impatience. Si aucune date de sortie n'a pour l'heure été communiquée – à part bien sûr le traditionnel "when it's done" qui caractérise les productions de Blizzard – nous sommes pourtant entrés dans la dernière ligne droite. En effet, la phase de beta-test permet depuis quelques semaines d'y jouer "pour de vrai", en mode multijoueur en tout cas. Et une chose est sûre : la relève du premier volet est enfin arrivée...

Le même, 12 ans plus tard ?

Starcraft 2 reprend bien évidemment les bases du système de jeu de stratégie en temps réel qui ont fait le succès de son aîné, mais apporte également son lot de nouveautés et d'originalité. D'ailleurs, pour être plus précis, il est découpé en trois épisodes, chacun apportant la campagne d'une race et un mode multijoueur. Le premier, Les Ailes de la Liberté, est réservé aux Terrans, les descendants des humains. Puis viendront Le Cœur de l'Essaim pour les Zergs, la race insectoïde du jeu, et L'Héritage du Vide pour les Protoss, les extraterrestres high-tech de service. Les Ailes de la Liberté propose donc un mode multijoueur complet reprenant un bon nombre d'unités déjà présentes dans Starcraft, comme les marines, les tanks, les zélotes, les porte-nefs, les zerglings ou les ultralisks. Certaines unités ont par contre purement et simplement disparu (Les sapeurs Zergs, hélas) tandis que d'autres font leur apparition. Ainsi, il faudra désormais compter sur les faucheurs et leurs jet-packs ou sur les colosses Protoss tout droit sortis de La Guerre des Mondes. Au final, les trois races disposent chacune d'un gameplay très travaillé et bien spécifique. C'était, il faut le rappeler, une volonté de Blizzard d'accentuer encore l'identité propre de chaque peuple, et c'est une vrai réussite à ce niveau. La touche graphique très soignée abonde dans le même sens. Les Zergs n'ont jamais paru aussi organiques, et le bouclier Protoss est nettement visible lorsqu'une unité ou un bâtiment est attaqué. Au coeur de la bataille, les sensations sont immédiates. Que ce soit en 1 contre 1 ou en 2 contre 2 – les seuls modes disponibles dans cette beta – les parties s'enchaînent avec plaisir. Grâce au système de ligues (bronze, argent, or, etc.), vous n'avez aucune difficulté à trouver des adversaires d'un niveau comparable au vôtre sans que cela tourne systématiquement à la fessée déculottée. Néanmoins, il convient de signaler que Blizzard ne semble pas forcer son talent. Il est nettement perceptible que le célèbre studio en garde sous le coude pour les deux prochains volets. Il est par exemple évident que d'autres unités, notamment parmi celles qui ont disparu depuis Starcraft, feront leur apparition ou leur retour dans Le Cœur de l'Essaim ou L'Héritage du Vide, alors qu'il aurait été tout à fait possible – mais moins lucratif – de les inclure directement dans Les Ailes de la Liberté.

L'équilibre parfait, le Saint Graal ?

La flotte Protoss dirigée par le nouveau Vaisseau Mère est vraiment redoutable.

Cette phase de beta-test fermé permet à Blizzard de tester ses serveurs (stabilité, efficacité du reset, etc.), mais surtout d'équilibrer les trois races du jeu. Et en la matière, il faut bien reconnaître que le suivi de la filiale de Vivendi est tout simplement exceptionnel. Starcraft, pourtant sorti en avril 1998, a été patché plus de 20 fois, la dernière correction en date étant celle de janvier 2009. Les développeurs travaillent donc d'arrache-pied pour qu'aucune race de Starcraft 2 ne soit au dessus des autres. Cela passe par l'analyse des parties les plus significatives, des différentes statistiques et stratégies de combat employées, puis par la modification de certains paramètres pour contrebalancer ce qui doit l'être. Par exemple, les Terrans paraissaient jusqu'à il y a encore quelques jours un peu au dessus du lot, et surtout des rushers hors-pair. Les joueurs avaient en effet un peu tendance à n'utiliser que ce qui sortait des casernes – les marines, notamment – et à délaisser les unités mécaniques. Sans parler de la capacité EMP du ghost, bien trop efficace contre les Protoss. Mais la réaction de Blizzard ne s'est pas faite attendre : il a suffi de patcher la version beta en augmentant de 25 % le temps nécessaire pour former un marine, et en baissant de 33 % le rayon d'action de l'EMP pour s'approcher un peu plus de l'équilibre parfait, ce qui, vous vous en doutez, va nécessiter encore quelques mois de travail avant d'être atteint. Par contre, de petits détails me chagrinent un peu. Je trouve par exemple que le ghost est graphiquement trop proche des marines, ce qui le rend difficilement repérable – et donc ciblable – lorsqu'il est perdu dans un bataillon entier. De plus, le passage des hydralisks du seuil technologique 1 au seuil technologique 2 fait que les Zergs sont la seule race à ne pas disposer d'anti-air dans leurs unités de base, même s'il faut bien avouer que les cafards – qui se sont en fait intercalés entre eux et les zerglings – sont des unités très plaisantes à prendre en main. Heureusement, ces petits chipotages ne pèsent pas lourd devant le plaisir que procure une partie de Starcraft 2, et c'est avec beaucoup d'impatience que j'attends de pouvoir goûter à la version finale, et en particulier à la campagne solo. Tandis que les coréens trouveront bientôt leur nouveau e-sport national...
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