Test | Stolen ou le manuel de l'imparfaite petite voleuse
01 août 2005

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Stolen

Au voleur ! Au voleur ! Il est parti par là. Heu, non par là. Enfin par ici... Stolen vous met dans la peau d'une voleuse de talent, Anya Romanov, qui aidée par des gadgets technos en tout genre et une combi en cuir moulant, trouve son bonheur dans le vol à haut risque. Déja sorti sur console (Xbox et PS2) avec un succès mitigé, les petits nouveaux de Bink52 adaptent cette fois-ci leur premier jeu phare sur PC. Saura t'il en tirer tous les avantages et apporter un peu de nouveauté au genre ?

Au voleur ! Au voleur !

Dans Forge City, rien ne va plus : un maire qui ne fait que des promesses, des crimes qui n'en finissent plus, des vols un peu partout. Et en plus il pleut. Mince alors, il ne manquait plus que ça. Quoi de plus glauque que des mûrs gris, une pluie ruisselante et un univers qui semble chaotique ? Le décors est posé. Qu'a cela ne tienne, vous êtes Anya Romanov, sexy et athlétique, voleuse de talent, maîtrisant arts martiaux et armes les plus sophistiquées et high-tech. Rien que ça. Votre mission : vous emparer d'un diamant inestimable, conservé dans le musée le plus sécurisé de la ville. Une mission facile en perspective. En perspective seulement. En biais ou de travers, à vous de voir comment arriver à bout de votre mission.

Tout vient à point à qui sait attendre

Des menus extrêment simples

D'emblée et avant même la partie, les soucis commencent : le jeu se montre saccadé et la souris en décalage avec nos mouvements. Ça laisse présager la suite. La vidéo d'introduction reste entrainante, la musique bien choisie, à l'image d'un téléfilm américain. En revanche, les menus sont simples mais avec quelques illogismes. Quinze bonnes minutes, c'est le temps qu'il nous faudra pour s'apercevoir qu'après plusieurs réglages et optimisations diverses, stratagèmes et fourberies, ça ne change en rien la fluidité du jeu. Même le système et la bécane sont passés en revue. Rien n'y fait : ça saccade toujours autant. Tout ceci pour finir par se dire qu'il y a sûrement un patch quelque part pour améliorer ça. Et là, bingo ! Après recherche et installation du dernier patch disponible, ça rentre à peu près dans l'ordre. Nous allons pouvoir commencer à profiter du jeu. (Télécharger le patch)

On m’aurait volé mon Joystick ?

Un des mini jeux : trouver le garde

Durant la partie, vous êtes guidés dans l'action par un bête écran bleu (vous comprendrez pourquoi) qui vous donne les directives et vous cache une partie de l'écran (ça y est, c'est dit). Très agaçant. Dès que vous approchez d'un élément interactif, vous aurez le droit soit à l'écran, soit à une petite note d'action. Notre amie Anya est tout aussi belle que difficilement contrôlable : les actions et commandes sont loin d'être simples à exécuter et les manoeuvres sont pénibles. Voila où le fameux écran bleu devrait pouvoir nous aider mais il n'en est rien. Il n'est présent que pour vous déstabiliser un peu plus. Il faut donc se rabattre sur la configuration des touches, mais comme pour pas mal de réglages, il faut quitter la partie en cours. Avec les chargements entre chaque sortie, c'est lassant. De plus, à chaque modification suit une sauvegarde des paramètres. Du coup, on passe plus de temps dans les menus à essayer de rendre le jeu jouable. Et n'espérez pas retrouver votre configuration en reprenant plus tard, il vous faudra repasser par le menu pour valider de nouveau vos réglages. Pour rester dans les menus, de bonnes idées à la carte, notons les jeux gadgets comme l'e-pass, le piratage, la découpe de chalumeau et le crochetage de coffre qui apportent un aspect plus réaliste et immersif au jeu et une vraie nouveauté dans leur conception. D'une manière générale, si vous pensez pouvoir mener Anya au bout de la première partie, il va falloir vous accrocher et tenir bon. Parmis les commandes et actions classiques, nous aurons droit à de bon points comme le picpocket, le sonar et la vision nocturne.

Un bon simulateur de Vol

Jouer à cash$ cash$ est le jeu favori d'Anya

On nous annonçait une IA au top ? Voici ce qu'il en est : des gardes qui marchent comme sur des roulettes, des déplacements extrêmement prévisibles, seules quelques mimiques de traque semblent rehausser le tout. D'ailleurs, une jauge est présente pour vous indiquer le degré de visibilité d'Anya, ce qui est bien pratique. Un mauvais point : lorsque vous attirez l'attention des gardes, si vous êtes accroupi dans l' obscurité, ils peuvent passer à coté de vous sans vous voir. Un comble ! Tant que nous sommes dans les distances, la caméra s'y met aussi et n'en fait qu'a sa tête, se place où bon lui semble et nous cache systématiquement la vue. Embêtant lorsque vous êtes à découvert et que ceux-ci ne sont pas visibles sur l'écran. Avec la souris, ça ne s'arrange pas plus et... un réglage s'impose encore. On pourrait presque parler de "simulateur de vol" : piloter Anya ou un Boeing, le choix est vite fait. Les scènes de combat font penser à du Punching-Ball tellement c'est mou et irréaliste. D'ailleurs, c'est contre votre souris que vous vous battrez le plus, afin d'obtenir enfin un bon angle de vue. En tout cas, une chose est sûre : il ne faut jamais baisser les bras, l'obstination finit par payer et lorsque les premières étapes sont passées, le jeu se dévoile et commence enfin à se révéler digne d'intérêt.

PC VS Console : Le come back

Des effets de lumière, un brin de trop

Graphiquement pâlaud et aux textures très ternes, Stolen devient rapidement frustrant visuellement. Ces textures sont d'ailleurs tellement floues que, finalement, ce n'est pas plus mal que l'action se déroule de nuit et dans l'obscurité. En revanche, quelques effets de lumière tenteront de sauver l'ensemble. Mais, là encore, rien d'exceptionnel. On s'attendait à mieux, surtout pour un jeu récent. Tout ceci nous donne un ensemble aux teintes trop homogènes. Les décors étant relativement vastes, ça rend la perception de l'environnement difficile. La bande son est satisfaisante et entrainante. Les musiques se placent bien en fonction de l'action, comme dans un film. Juste un regret pour les gardes qui meuglent et grognent sans raison, ce qui les rend incompréhensibles et à la limite de la folie.
Les Plus
  • L'héroïne
  • La combinaison cuir
  • Les mini jeux
  • L'intro et la musique
Les Moins
  • Les graphismes. Peut mieux faire
  • IA des ennemis moyenne
  • Extrême difficulté de prise en main
  • Injouable dès l'achat : une honte
Résultat

"Soupir", tel est le mot qui caractériserait le mieux Stolen : une maniabilité difficile, un graphisme sur la limite, ce jeu a pourtant beaucoup de bonnes idées. Mais, au final, elles n'ont pas été exploitées par le passage sur PC. Dommage. L'introduction et la bande son nous laissaient présager le meilleur. Pourtant une frustration s'installe dès le début : personne ne vous obéit, ni Anya, ni le jeu (bugs sur la prise en compte des réglages, angles de vue bizarres, saccades, ralentissements, etc.). Dans ces conditions, la lassitude se fait vite sentir. Notre première pensée : rager le tout. Puis on y revient pourtant avec espoir, parce que tout de même, les idées sont là et ça donne terriblement envie d'y jouer. En fait, il faut s'acharner, le jeu ne se découvre qu'en ayant passé réellement les premières étapes. Armez vous d'une bonne dose de patience. En tous les cas, le message est passé : Bink52 a porté ce titre sur PC afin de se diversifier uniquement. Stolen, c'est le parfait exemple de ce qu'il ne faut pas faire, à savoir un simple portage. Ni plus, ni moins. Ceci aurait pu permettre de corriger les défauts et d'améliorer beaucoup de choses, notamment sur la partie graphique et la jouabilité. Nous ne pouvons nous empêcher de faire tomber le verdict : Stolen rentre parfaitement dans la liste des titres qui auraient dû rester sur console. Du moins, jusqu'à la sortie d'un titre PC vraiment dédié. Un jeu qui, assurément, laisse sur sa faim.

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