Test | Sentinel, la Dormeuse doit se réveiller
15 avr. 2005

Testé par sur
Sentinel

Rarement un jeu vidéo aura été autant en harmonie avec ses créateurs puisque c'est de leurs tombes que les développeurs polonais de Detalion nous envoie Sentinel : Dans l'antre de la Dormeuse. jeu d'aventure de facture classique, Sentinel a pourtant des arguments à faire valoir dans un secteur qui nous habitue plus à des jeux aux qualités graphiques parfois surprenantes et aux énigmes proches du jeu de hasard.

Tomb Raider

Ben a un travail étrange. Son passe-temps à lui, c'est visiter les tombes des autres, de préférence si les occupants sont morts depuis longtemps. Rien d'aussi honnête que le métier d'archéologue toutefois, Ben n'a ni chapeau, ni fouet et ne s'appelle pas comme son chien, Benny est en fait un pilleur de tombe. N'allez pas croire que le garçon est vénal, il fait ça pour le plaisir de la découverte et le défi que cela représente. Enfin, c'était vrai jusqu'au jour où un homme au goût vestimentaire douteux kidnappe sa soeur et ordonne à notre petit voleur de lui ramener un objet de valeur d'une mystérieuse tombe dont pratiquement personne n'est jamais ressortie vivant. Vous voilà donc contraint de partir à l'aventure et à la rencontre de la Dormeuse, mystérieuse gardienne de la tombe et du savoir de la civilisation Tastans. Car évidemment, Ben, c'est vous.

Le MYSTère de la tombe 35

On a connu des gardiens moins acceuillant

Sentinel : Dans l'antre de la Dormeuse se positionne dans le secteur des descendants direct de ce bon vieux Myst. Comprennez qu'il n'est pas question de dialogues loufoques (au contraire, on est plutôt dans la philo façon Matrix par moment), d'inventaire dans lequel on devra réaliser les combinaisons les plus improbables possibles pour avancer. Rien de tout ça ici, vos meilleurs amis et alliés dans l'aventure seront un calepin et son crayon, histoire de pouvoir réfléchir aux énigmes posées un peu partout. Les énigmes justement se repartiront en trois grosses catégories : des puzzles (comme réussir à recréer un chemin vous permettant d'avancer à l'aide de plate-formes pivotantes), des énigmes visuelles ou auditives (et parfois même les deux ensemble) et les épreuves de pure réflexion. Heureusement, et contrairement à nombre de ses concurrents, Sentinel reste la plupart du temps dans le domaine de la logique pure et les quelques énigmes plus orientées sur le principe des essais et des erreurs sont simplifiables avec un bon de logique (le pont lumineux de Tregett en est un pont exemple)

Un jeu sorti de la cuisse de Jupiter

Un monde en une image. C'est petit vu d'ici.

Pour animer tout cela, Detalion nous a ressorti une version encore améliorée du moteur Jupiter qu'on traîne depuis Schzim. On évolue donc dans des environnements en 3D d'un niveau global tout à fait correct même si l'on pourra reprocher le manque d'animation de certains mondes et leurs trop petites tailles. L'utilisation de ce moteur a permis à Detalion de créer des environnements variés. On passera de la tombe, point central de l'histoire, à divers autres mondes parmi lesquels on trouvera un monde suspendu dans le ciel qui rappellera un peu Jules Verne ou un autre, volcanique et perpétuellement secoué par des tremblements de terre. Toutefois, si ces mondes possèdent chacun une identité visuelle, il faut admettre qu'ils ne donnent qu'un aperçu très limité de ce qu'ils auraient pu être et n'offrent aucune véritable possibilité d'exploration. On est malheureusement plus proche d'un monde prétexte à des énigmes que d'un monde à découvrir, à la Myst. C'est d'ailleurs le problème récurrent du titre, on ne s'immerge jamais réellement dans l'histoire, la faute à une histoire sans réel relief et à un manque cruel de background.
Les Plus
  • Les énigmes logiques
  • La Dormeuse est plutôt jolie
Les Moins
  • Les mondes qui n'invitent pas à l'exploration
  • Le manque d'interaction avec l'environnement
Résultat

Sentinel se résume donc à une succession d'énigmes qui devraient ravir les amateurs du genre. Quand à ceux qui chercheraient le plaisir de la découverte, une ambiance ou une histoire prenante, autant être prévenu, c'est le service minimum qui sera assuré ici. On ne devra pratiquement jamais explorer notre environnement pour en comprendre les règles et résoudre les énigmes que l'on ne devra jamais chercher très loin. Quant aux quelques interventions de la Dormeuse du titre, ses dialogues philosophiques tout comme les réponses de Ben manquent d'interactivité pour brancher le joueur. Reste les énigmes, à la difficulté globalement bien dosée, et une prise en main plutôt aisée. De quoi contenter le fan en quête d'épreuves de logique et d'observation, d'autant que le jeu ne demande pas une machine puissante pour fonctionner, malgré son moteur 3D. Un bon petit jeu qui nous aidera à passer le temps lorsqu'on y joue, mais qui manque d'une âme pour qu'on s'en souvienne ensuite.

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