Test | La stratégie poussée à l'extrême avec Supreme Commander : Forged Alliance
09 mars 2008

Testé par sur
Supreme Commander : Forged Alliance
  • Éditeur THQ
  • Développeur Gas Powered Games
  • Sortie initiale 23 nov. 2007
  • Genre Stratégie temps-réel

Ne nous leurrons pas, Forged Alliance était attendu au tournant. Développé par Gas Powered Games et édité par THQ, il est l'extension stand alone de Supreme Commander, et descendant du très bon Total Annihilation. Chris Taylor nous offre-t-il là encore un nouveau chef d'œuvre ?

Un scénario accessoire

L'histoire de Supreme Commander : Forged Alliance est loin d'être son point fort. Trois factions rivales se disputent la planète lorsqu'un ennemi extra-terrestre, puissant et belliqueux, débarque sur terre. Déterminé à conquérir le monde, l'intrus pousse les rivaux à s'allier pour faire face à cette menace venue de l'espace. Digne des plus mauvais films de science fiction américains, le scénario du jeu ne sert en réalité que de trame de fond à une guerre d'envergure qui met vos nerfs à rude épreuve.

Le nerf de la guerre

Ne perdez pas de vue vos générateurs de ressources.

L'économie tient un rôle critique dans votre développement. Comme dans tout RTS, les ressources du jeu (masse et énergie) sont extraites du sol, mais l'analogie s'arrête là. La construction des bâtiments, leur fonctionnement, leur réparation, tout cela puise dans vos ressources. Vous devez donc veiller à ce que votre production soit supérieure à vos dépenses. Stocker vos ressources est également crucial pour pouvoir répondre aux pics de production des situations d'urgence (et elles sont nombreuses). Prévoyez donc également des entrepôts d'énergie et de masse. Cet aspect du jeu est la première de ses difficultés, tant elle est importante et tant la différence avec les STR plus classiques est grande. Mais cela confère au titre de THQ une dimension nouvelle, et participe à le rendre plus prenant encore.

Dans le grand bain

Le porte avion submersible : expérimental mais efficace.

Ne vous attendez pas à être pris en main lors de vos premiers pas sur le champ de bataille, et encore moins à des débuts en douceur. Dès la première mission, vous êtes sous le feu ennemi, face à des unités évoluées, et vous devez non seulement survivre, mais aussi vous développer et contre-attaquer. La difficulté de Supreme Commander : Forged Alliance est élevée et ne présente pas de réelle progression. L'ennemi est combattif, implacable : il ne vous laisse pas un instant de répit. Entre les vagues d'assaut régulières et les vols de bâtiments, vous apprenez rapidement (et à vos dépends) à solidifier vos défenses et à protéger votre base. Mais s'enfermer dans une base surprotégée n'est pas la solution à vos problèmes. Les cartes du jeu sont vastes et s'agrandissent à chaque objectif accompli, vous obligeant à avancer et à conquérir de plus en plus de terrain.

La stratégie à l’honneur

Le zoom stratégique est un outil indispensable.

Supreme Commander : Forged Alliance n'échappe pas au syndrome de la course à l'armement. Les usines (et unités) du jeu sont réparties en trois niveau technologiques. Atteindre le dernier niveau devient vite indispensable, non seulement pour survivre mais aussi pour pouvoir atteindre le niveau expérimental. Ce dernier propose les unités et bâtiments les plus puissants, capables en tout petit nombre d'anéantir une armée de niveau 3 en un rien de temps. Mais le plus important est de développer votre stratégie. Le jeu vous offre les outils pour y parvenir. Groupes d'unités, déplacements en formation et attaques simultanées sont autant de possibilités accessibles d'une simple combinaison de touches. Un zoom stratégique vous permet de voir l'intégralité de la carte. Grâce à lui, vous pouvez appréhender d'un seul coup d'œil la configuration du sol, la situation de l'ennemi et choisir des chemins précis pour l'avancée de vos troupes, grâce à la définition de points de passages. Idéal pour contourner l'adversaire. Malgré tout, l'arme nucléaire reste bien entendu l'arme ultime permettant de conclure agréablement une partie acharnée.

Une réalisation soignée

Le jeu est beau, mais gourmand.

La réalisation de Supreme Commander : Forged Alliance est correcte, sans être impressionnante. Les bâtiments et unités sont bien modélisés, l'environnement agréable et les différents effets graphiques agrémentent efficacement le jeu. Profiter de tout ce potentiel demande une machine musclée, mais il est bien sûr possible de régler les options graphiques comme vous le désirez. D'un autre côté, une partie se joue majoritairement sur la vue stratégique, où vos unités sont représentées par de simples icônes, et où les détails et autres effets graphiques n'ont pas réellement d'importance.

L’épreuve du feu

Préparez vos troupes, la bataille sera disputée.

La partie multi-joueurs de Supreme Commander : Forged Alliance est certainement son intérêt principal. Si le solo est prenant, passionnant et difficile, le multi offre une expérience vidéo-ludique encore plus intense et, il faut l'avouer, encore plus difficile. Les premières parties en ligne sont courtes, et se terminent immanquablement par l'anéantissement total de vos troupes. Mais plus vous apprenez, plus les parties se font palpitantes, et vos premières victoires sont des instants de pur bonheur. Cela demande néanmoins du temps, de la volonté et de la patience.
Les Plus
  • Le zoom stratégique, utile et bien pensé
  • Le gameplay complet et prenant
  • Un excellent mode multi-joueurs, offrant un réel challenge au joueur
  • Une durée de vie quasi-illimitée
Les Moins
  • Le scénario bâclé
  • Nécessite une machine musclée pour en profiter pleinement
Résultat

Supreme Commander : Forged Alliance est une belle réussite. D'abord déroutant, voire rebutant pour les néophytes, le jeu devient rapidement prenant et passionnant. Et si la partie solo offre de longues heures de combats acharnés, le multi quant à lui est définitivement le point fort du jeu et dote le titre d'une durée de vie impressionnante. Digne descendant de Total Annihilation, Forged Alliance confirme la signature Chris Taylor comme gage de qualité.

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