Test | Sword of the New World : à la conquête du Nouveau Monde
09 oct. 2007

Testé par Floralie sur
Sword of the New World
  • Éditeur K2 Network
  • Développeur imcGAMES
  • Sortie initiale 10 juil. 2007
  • Genres Massively Multiplayer Online, Rôle

Développé par les créateurs de Ragnarok Online, Sword of the New World est un MMO atypique qui s'est déjà forgé une réputation en remportant le titre de Jeu de l'Année 2006 en Corée. Il espère aujourd'hui convertir les joueurs occidentaux par ses nombreux arguments, dont le moindre n'est pas sa gratuité. Mais la concurrence est rude. A la conquête de nouveaux horizons, Sword of the New World a-t-il tous les atouts pour faire de l'Occident sa nouvelle Terre promise ?

Qui a dit qu’on ne choisissait pas sa famille ?

Fuyant la guerre qui fait rage entre les différentes nations d'Orpesia, vous décidez d'aller chercher gloire et fortune à l'autre bout du monde. Bienvenue à Granado Espada, où tout n'est que fastes et splendeur baroque au temps d'un XVIIème siècle hypothétique. Pour faire vos premiers pas sur cette terre fraîchement découverte, vous êtes paré de toilettes à faire pâlir Marie-Antoinette ou Louis XIV. La panoplie des costumes de Sword of the New World est vaste et diffère selon le sexe et la classe sélectionnée : guerrier, sorcier, scout, mousquetaire ou élémentaliste. C'est hélas tout ce que vous pouvez personnaliser, ne vous étonnez donc pas si vous croisez quelques sosies. Lien de sang ou appât de l'or ? En tout cas, vos frangin(e)s ont décidé de vous accompagner. Choisissez leur une classe en complémentarité avec la vôtre. Il est possible de créer jusqu'à neuf personnages par famille, même si vous ne pouvez vous faire assister que de deux à la fois. Il ne vous reste plus qu'à baptiser ce beau monde d'un patronyme commun. Une fois débarqué, ne manquez pas d'aller saluer le Gouverneur, qui a tôt fait de vous envoyer prendre l'air à l'extérieur de la ville, histoire de vous familiariser avec la faune locale.

Simple...

Rien de tel qu'un petit échauffement.

Même si votre famille ne parle pas la langue locale (l'anglais), cela ne vous pose pas vraiment de problème tant tout est fait pour rendre Sword of the New World extrêmement intuitif. La caméra, les déplacements, les combats, tout est géré à l'aide de la souris. Mais si vous tenez à utiliser le clavier, vous pouvez attribuer des raccourcis aux différentes actions de jeu. Pour contrôler votre trio, deux modes de contrôle s'offrent à vous : "select all" pour gérer les trois personnages comme un groupe (même déplacement et même cible à l'attaque) ou bien "select individual" pour contrôler chaque personnage séparément. Vous passez de l'un à l'autre en cliquant sur ledit personnage, et la caméra s'ajuste automatiquement. Pratique pour s'occuper de spots différents, même s'il vaut mieux rester groupé face aux hordes de bestioles qui pullulent. Quand il s'agit de passer à l'action, trois modes vous aident à en faire le moins possible pour gagner le plus possible : "Assault mode" pour faire un carnage dans la zone désignée ; "Defend mode" pour rester dans un coin et attaquer tout ce qui s'approche trop près de vous. Enfin, le plus utile lorsque vous aurez occis une bonne vingtaine de bestioles et que le sol sera jonché de drops en tout genres (minerai, objets consommables, armes ou armures...) : faites un petit clic sur "Harvest mode" pour récolter le fruit de votre dur labeur.

...mais pas simpliste

Vous n'avez pas le temps de souffler entre deux assauts.

Les combats s'enchaînent sur un rythme frénétique, car la faune de Sword of the New World ne laisse aucun répit aux intrépides qui s'aventurent hors des villes. Les monstres en tout genre pullulent, mais cette chair à canon n'est pas de trop, car les zones de jeu ne sont pas "instanciées". Vous avez même parfois l'impression que le nouveau monde se fait déjà trop petit pour accueillir ses colons : certaines zones particulièrement fréquentées ont des allures de champ de bataille. Il est d'ailleurs vite fait de penser que ce titre n'est qu'un shoot'em up déguisé, d'autant que les compétences de vos personnages paraissent inutiles au début. Elles ne commencent en fait à peser sur l'issue des combats qu'aux alentours du niveau 20. Chaque classe possède plusieurs sous-classes qui permettent de spécialiser son avatar dans un domaine de compétences précis. Le système est classique : vous vous améliorez dans un domaine en utilisant les compétences associées. Rien ne vous empêche d'en changer mais les points investis dans les compétences le restent. Vous pouvez donc jongler entre plusieurs sous-classes, mais au détriment d'une plus grande puissance. Sword of the New World offre en tout cas un panel de compétences nombreuses et variées, et des possibilités d'évolution intéressantes.

Je m’éclate ou je t’éclate ?

Entre deux expéditions, la noblesse frime dans les rues de la ville.

Sword of the New World est un titre résolument orienté vers le PvE, à savoir l'éradication ininterrompue de monstres. La plupart des quêtes qui vous attendent consistent à tuer une ou deux centaines (sic !) de créatures de la même espèce. Les récompenses ont beau être motivantes (cartes d'expérience ou cartes "de pose", qui apprennent à vos personnages des postures particulières), le manque de variété et de qualité des quêtes peut lasser à la longue. Il existe bien un système d'artisanat, qui permet d'améliorer son équipement à partir de matières premières trouvées sur les créatures, ainsi qu'un (désormais incontournable) système d'enchères. Mais si vous voulez tromper l'ennui, rien de mieux que de s'adonner aux joies du PvP. Le jeu vous propose des duels entre familles ou entre clans, ou encore des événements opposant deux factions (les royalistes et les républicains) dans des modes du type "dernier survivant" ou "capture du drapeau". Difficile pour autant de juger de l'intérêt du PvP tant (cause ou conséquence ?) les candidats aux affrontements sont peu nombreux. Au contraire d'un Guild Wars, le mode PvP de Sword of the New World n'a pas été pensé dès le développement initial du jeu.

Un Nouveau Monde tout en beauté

Ah ! la beauté ineffable d'un coucher de soleil.

Sword of the New World propose aux joueurs un cadre d'une grande richesse visuelle. L'architecture des villes flatte la rétine dès le premier coup d'œil ; les extérieurs sont d'une qualité largement équivalente à celle d'un Guild Wars ; les donjons sont particulièrement réussis, bien que peu variés. Les personnages, au design typiquement asiatique, ont bénéficié d'un souci du détail certain, et parachèvent une dimension graphique d'autant plus incritiquable qu'elle est accessible aux configurations les plus modestes. La réalisation sonore n'est pas en reste. Les bruitages se font plutôt discrets, à la faveur de compositions musicales entraînantes qui surprennent autant par leur qualité intrinsèque que par leur étonnante diversité de genres. Elles participent grandement au fun procuré par le jeu. Ne vous étonnez pas si vous restez quelques minutes à écouter le solo de piano qui accompagne vos premiers pas dans le port de Granado Espada. L'expérience procurée par Sword of the New World est en somme caractéristique de la culture asiatique, à mi chemin entre action frénétique et recul contemplatif.
Les Plus
  • Le contrôle simultané de trois personnages
  • La simplicité et le fun immédiat
  • La présence de sous-classes variées
  • La réalisation graphique au top
  • La musique entraînante
Les Moins
  • Le gameplay répétitif
  • La pauvreté des quêtes proposées
  • Le mode pvp très accessoire
  • L'absence de traduction française
Résultat

Depuis peu, Sword of the New World s'est aligné sur sa version coréenne (Granado Espada) : téléchargeable gratuitement, il vous offre en contrepartie la possibilité de verser quelques euros dans l'Item Shop, afin d'obtenir objets et costumes supplémentaires. K2 Network ne cherche pas à rivaliser avec ses concurrents payants, c'est un fait. Sword of the New World les égale pourtant largement au niveau de la réalisation, mais il est difficile d'en dire autant du gameplay, qui reste assez limité et vite répétitif. Il est donc difficile de s'y impliquer autant que dans d'autres titres du genre. Le leitmotiv de Sword of the New World est bien le fun avant tout, mais sur des sessions de courte durée au risque d'une indigestion en bonne et due forme.

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