Test | Ruiner
16 août 2020

Les Cavernes d'acier

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Ruiner

Pour vous sortir de la torpeur de l'été où le moindre mouvement est compliqué et vous fait suer, rien de mieux que Ruiner pour vous défouler tout en restant confortablement allongé. Ce twin-stick shooter vous emmène dans un monde dystopique futuriste où la vitesse est une dimension à part entière. Laissez-vous tenter par l'aventure nerveuse proposée par les Polonais de chez Reikon Games, vous en ressortirez essoufflés sans même avoir quitté votre hamac.

L'histoire

Bienvenue à Rengkok, en l'an de grâce 2091. Vous incarnez un des millions de citoyens de cette mégalopole cyber-punk tentaculaire, contrôlée par l'entreprise HEAVEN. Corrompue à tous les niveaux de son organisation, le conglomérat HEAVEN a bâti sa fortune et son empire sur la Virtualité, un outil de réalité virtuelle permettant à la population de Rengkok d'échapper à leur quotidien. Au sommet de la pyramide se trouve le Boss, personnage qui règne en maître sur la ville et que vous vous apprêtez à assassiner dès les premières minutes du jeu. Un pirate se cachant derrière le pseudonyme du Sorcier vous a en effet hacké le cerveau pour pouvoir vous diriger à distance. Juste avant d'atteindre le bureau du Boss, vous retrouvez néanmoins le contrôle de votre personne grâce à votre amie Elle qui a déjoué l'attaque du Sorcier sur vos cellules grises. Elle vous révèle que ce dernier vous a piraté à ses propres fins et qu'il détiendrait des informations sur la localisation de votre frère, kidnappé il y a plusieurs semaines et retenu dans un endroit secret de la ville.
Once Upon a Time... in Rengkok

Le principe

Boostez l'hyper-accélération pour aller toujours plus vite, toujours plus loin, toujours plus fort.

Ruiner est un jeu d'action et de tir, un twin-stick shooter dans la plus pure tradition, nerveux, intense et exigeant qui vous demandera une maîtrise des déplacements et assez rapidement si vous ne souhaitez pas vous retrouver dans un remake d'Un jour sans fin mais version cyber-punk et dystopique. C'est dans cette dynamique que le jeu va vous faire affronter plusieurs vagues d'ennemis à chaque niveau, de plus en plus nombreux, jusqu'à conclure par un ou deux boss. Vos combats se déroulent dans des arènes souvent étendues et assez pauvres en murs de protection. Dans Ruiner, le mouvement est synonyme de survie et vous devrez apprendre très vite à bien gérer vos déplacements d'humain augmenté. Votre cerveau étant criblé de puces en tout genre, cela vous permet d'augmenter vos capacités naturelles. Un arbre des compétences assez riche vous donne donc l'occasion d'améliorer par exemple votre suramplificateur (l'équivalent d'un mode berserk), votre amplificateur de réflexes (sorte de bullet time), votre hyper-accélération (vitale pour les esquives et les déplacements ultra-rapides) ou encore votre bouclier énergétique. En plus des aptitudes physiques, votre condition d'augmenté comprend aussi la production d'un arsenal de grenades paralysantes et explosives et de barrières cinétiques. Au total, cette petite dizaine de compétences, améliorables grâce à l'expérience et au karma que vous cumulez, se révèlent nécessaires aussi bien pour vous adapter à toutes les situations que pour éviter toute monotonie dans les combats.

Dans l'ensemble, le gameplay de Ruiner est très bien huilé et se conjugue parfaitement avec la difficulté qui va crescendo tout en restant bien dosée.
De la perfection du jeu de jambes

Pour qui ?

Votre cerveau est fréquemment sujet à des piratages par des flashs subliminaux.

Si Ruiner ne se distingue pas par l'originalité ni la profondeur de son scénario, il a le mérite de développer un univers riche et empruntant à diverses œuvres de SF telles que Total Recall, Blade Runner, Akira, Ghost in the Shell ou encore Ubik. La ville ultra technologique de Rengkok, grouillant d'une faune variée de hordes de mercenaires, de robots tueurs, de punks assoiffés de sang ou encore de soldats fanatiques, possède une ambiance bien à elle. L'univers dystopique dans lequel l'action prend place est convaincant et chaque salle ou niveau permet d'imaginer un peu plus à quoi ressemble la ville dans son ensemble, à savoir une ville-usine froide et sans âme servant de vaisseau pour tous ces corps cherchant à fuir leur réalité sordide et déshumanisée.

L'aventure peut se boucler en 7-8 h, un peu moins pour les plus doués et un peu plus pour ceux qui flirtent un peu trop avec la mort. Il n'y a pas de mode multijoueur et la seule rejouabilité réside dans les modes de difficulté supérieurs. Pour les amateurs de collectibles, quelques objets à ramasser sont éparpillés à travers les niveaux mais ne représentent pas un réel challenge.
Une once d'Akira, un zeste de Blade Runner, une poignée de Total Recall et mélangez le tout

L'anecdote

10 ennemis fauchés en deux mouvements, qui dit mieux ?

Pour les besoins de ce test, des captures d'écran ont dû être réalisées. Or, comment ne pas dénaturer l'essence du jeu qui repose sur un mouvement nerveux, inlassable, continu, vif, en perpétuelle (r)évolution ? Comment faire pour donner l'impression d'un monde survolté, surexcité, suramplifié et en surrégime permanent, telle une machine industrielle infernale qui ne peut être arrêtée et qui ne survit que grâce au mouvement perpétuel ? Tout cela pour dire que si les photogrammes choisis peuvent donner l'impression d'une action un peu figée, il ne faut pas s'y fier, car l'une des plus belles réussites du jeu est de n'être que mouvement.
Capturer le vif
Les Plus
  • Le rythme
  • Les combats ultra nerveux
  • L'architecture de Rengkok et son esthétique
  • Le level design
  • Le gameplay : un challenge jouissif à maîtriser
Les Moins
  • Une caméra un peu rigide par moments
  • Des couloirs qui se ressemblent parfois trop et qui nous perdent
  • Pas de multijoueur et 7-8 h de durée de vie maximum
Résultat

Là où Ruiner réussit franchement, c'est qu'il ne lasse pas. L'aventure, qui se boucle assez rapidement mine de rien, n'est jamais rébarbative et ne possède quasiment aucun temps mort. Le rythme est soutenu, et le gameplay suit ce rythme enlevé. Niveau originalité, le jeu ne remporte pas la première place mais il a le mérite de rester jouissif jusqu'au bout, avec son ambiance bien à lui et ses combats d'une nervosité crescendo. Il y a une certaine élégance qui se dégage de Ruiner, aussi bien dans son level design que dans son esprit, et c'est avec un plaisir non déguisé que nous nous laissons emporter par son tourbillon de violence.

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