Test | The Regiment : entre adrenaline et crise de nerfs
06 avr. 2006

Testé par sur
The Regiment
  • Éditeur Konami
  • Développeur Kuju
  • Sortie initiale 17 févr. 2006
  • Genre Action

Quelle surprise de la part de Kuju ! Après une pléthore de jeux sans aucun rapport entre eux, les voici lancés dans la course aux Rainbox Six et consorts. Les précédents titres n'ayant pas rencontré de véritable succès, voyons ce que l'alliance Konami-Kuju nous a réservé cette fois ci avec The Regiment. En tous les cas, le chemin sera long et semé de vétérans.

British Special Air Service : la dernière solution

Quizz : quel est le rapport entre le TGV, l'Eye-Toy, MetalGear, et finalement Rainbow Six ? Vous avez trouvé, il s'agit bien de The Regiment. A priori, rien d'évident. Mais, vu de près, ça se précise très vite : action vitesse grand V, stress et grosse fatigue, infiltration, et pour le dernier, c'est "la référence" à dépasser dans le domaine. Pour être bref, vous allez intégrer l'équipe des British Special Air Service (SAS) qui oeuvre pour le gouvernement britannique. Votre rôle : exécuter des missions d'assaut diverses et variées (libérer des otages, désamorcer des bombes, etc.) contre des terroristes. Pas grand chose de neuf de ce côté mis à part qu'il s'agit de l'unité anti-terroriste la plus crainte au monde. Bien évidement, pour les missions, le studio KUJU s'est largement inspiré auprès des vétérans du groupe, tels que Mr John MacAleese. Il sera là, avant chaque briefing de mission, sous forme de témoignage vidéo, pour vous mettre dans l'ambiance de l'époque. Les mots d'ordre : infiltration, vitesse, précision. Avec une IA au top, des scénarios historiques et un côté simulation très poussé, The Regiment nous promet de vraies sensations.

Va, cours, tire, et nous venge

Des missions variées, comme ici, sur les toits

Avec une finition globale très claire, rapide et soignée, le menu nous laisse présager de bonnes choses. Mais déjà, rien qu'à l'entraînement, ça commence à se gâter : avec des explications sommaires et des statistiques de fin trop vagues, impossible de savoir quelles sont vos lacunes pour réussir les premiers tests ! À noter qu'un patch officiel est déjà disponible, rectifiant de beaucoup le gameplay général. Sans lui, le stock de patience s'épuise, et il devient urgent de passer directement à l'action. Quatre cartes de jeu divisées en trois missions chacune, c'est peu, mais le temps reste la difficulté principale du titre. Rajoutez à cela des objectifs assez obscurs sans guidage radar (comme dans la plupart des FPS), et vous voilà obligés de refaire une mission plusieurs fois pour la réussir. Niveau gameplay, il peut être résumé à foncer, tirer sans pitié et mémoriser l'emplacement de chaque ennemi. D'autres subtilités sont aussi présentes comme diriger ses collègues à l'assaut (très basique et pas très efficace), neutraliser les terroristes ou récupérer des données. Effectivement, cette restriction générale est calquée sur la réalité des missions SAS, mais pour ce type de jeu, il en faudra bien plus. Pour la partie animation, l'ensemble est déplorable, qu'il s'agisse de vos équipiers, des terroristes, ou des otages. Les réactions humaines sont mal coordonnées et poussées à l'excès : les personnages bougent dans tous les sens en saccades, vous bloquent, se placent très mal, et finalement, agacent plus qu'autre chose. Heureusement, il est possible de finir quelques missions sans son équipe au complet... Comme le diraient nos petits Worms : "Vengeance ! ".

La claque graphique dans l'autre sens

Graphiquement, Kuju s'est un petit peu embrouillé

Doté de graphismes assez moyens et rappelant vaguement les premières versions de Rainbow Six, The Regiment prend un léger coup de vieux pour un titre de 2006. Les textures sont sans charme et les personnages assez anguleux. Ce ne seront pas non plus ses effets graphiques qui viendront le sauver, exceptés quelques lumières ici et là. Etrange, d'autant plus que ce titre est animé par le moteur graphique d'Unreal. Il souffre également de quelques grosses saccades toujours gênantes en pleine action. Lorsque la rapidité est plus que nécessaire pour finir les missions, ce manque de souplesse est une comble. Un bon point tout de même pour la partie sonore. L'XFI est supporté, ce format tendant à devenir le nouveau standard audio pour les jeux futurs. Par contre, rien n'empêche les voix ridicules de tous les personnages, d'une façon globale, en fonction de l'action. Si elles semblent adaptées et efficaces dans les premières minutes, elles finissent par tourner en boucle. Avec le stress des missions, l'énervement n'est pas très loin : incohérences totales (hurlements dans une salle vide par exemple), timing très mauvais et un doublage... québécois.
Les Plus
  • Vidéo avant chaque mission
  • Menu très réactif et propre
  • La notion de Timing, calquée sur la réalité
Les Moins
  • Graphismes en retrait
  • Une bande sonore pas au top
  • Besoin d'installer un patch pour rehausser le gameplay
Résultat

The Regiment, quelle claque ! Que ce soit au niveau des graphismes, de l'ambiance, des missions ou de l'IA, c'est le même constat. A force de se disperser dans tous les domaines, difficile de produire des titres corrects : l'animation est en retrait, le moteur graphique est inexploité et parfois buggé, et la partie sonore est incohérente et agaçante. Nous sommes clairement à la limite d'un jeu bâclé, sur certains aspects. C'est bien dommage pour KUJU et Konami, car il y avait là un réel potentiel. Pour sauver les meubles, l'intérêt du titre pourrait se résumer à son coté simulation. En effet, il a tout de même l'avantage d'avoir soulevé la question du timing, qui dans la réalité, est assez serré. L'autre bon point, les bonus vidéo à débloquer, et un mode multijoueur – tout de même –, mais sans grande originalité. Une certitude : seuls les acharnés en viendront à bout. Décidément, jusqu'à présent la plateforme PC ne sourit pas vraiment à Konami.

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