Preview | Battleforge vous donne les cartes en main
09 févr. 2009

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Battleforge

Contrairement aux studios qui jouent la prudence commerciale, Phenomic aime les mélanges des genres et l'innovation. Après avoir déjà marqué les esprits en 2003 avec Spellforce – croisement audacieux de stratégie en temps réel et de jeu de rôles – les développeurs allemands tentent de récidiver avec Battleforge. Ce titre est une fois encore un mariage de plusieurs concepts : la stratégie en temps réel et le jeu de cartes inspiré de Magic : L'assemblée, le tout dans un univers heroic fantasy. Alors, bonne pioche en vue ?

Une pincée de cartes à jouer

Le point de départ de l'expérience est votre deck. Il s'agit d'un groupe de 20 cartes maximum subtilement choisies par vos soins parmi une vaste collection. Elles sont divisées en quatre familles élémentaires. La première est celle du feu, tournée vers les dégâts, la seconde, celle de la glace, privilégiant la défense, la troisième, celle de la nature, portée sur les soins, et la dernière, celle de l'ombre, reposant sur l'affaiblissement. Chaque famille de cartes est décomposée en trois types : les cartes d'unités, les cartes de bâtiments, et les cartes de sorts. Vous pouvez créer plusieurs decks pour vous adapter à chaque situation, mais vous devez n'en choisir qu'un seul avant de commencer une partie. Vous disposez d'une cinquantaine de cartes aléatoires à la création de votre profil afin de réaliser vos premiers decks. Pour en obtenir davantage, vous pouvez tout d'abord acheter des "boosters packs" de 8 cartes grâce à des "Battleforge points" alloués au fil des missions. L'autre moyen à votre disposition pour améliorer votre collection est de procéder à des échanges avec d'autres joueurs par le biais d'une sorte de marché directement implémenté dans le jeu. Il vous est ainsi possible de vous débarrasser de vos doubles ou de troquer les cartes que vous ne souhaitez pas utiliser. La valeur de chaque carte est directement liée à ses caractéristiques (l'invocation d'une unité puissante est plus prisée que l'invocation d'une unité de base) mais surtout à sa rareté. Certaines cartes sont en effet communes puisque dans la collection de chaque joueur, alors que d'autres sont très rares car distribuées au compte-goutte.

Un zeste de stratégie

La forge permet de tester l'efficacité de n'importe quelle carte en votre possession face à toutes sortes d'ennemis.

Une fois sur le champ de bataille, la partie peut commencer. Ici, pas de ressource au sens propre du terme. Le seul semblant d'économie repose sur l'énergie et sur les orbes. L'énergie est obtenue en construisant de petits générateurs sur des champs de pierres disséminés sur la carte. Plus vous avez d'énergie, plus vous pouvez utiliser de cartes. Les orbes sont obtenues en construisant des structures sur des monuments répartis eux aussi sur la carte. Plus vous avez d'orbes, plus vous pouvez jouer de cartes puissantes. Par exemple, pour invoquer une troupe de six "Northgards", vous avez besoin de contrôler une orbe de glace, et il vous en coûte 50 d'énergie. Par contre, pour construire une "Tower of flammes", vous devez contrôler trois orbes dont au moins une de feu, et vous séparer de 120 d'énergie. Lorsque vous débutez, vous avez un peu tendance à privilégier l'invocation d'un maximum d'unités au détriment d'une production plus réfléchie. Si cette stratégie s'avère payante dans les premiers scénarios, notamment avec le deck "tutorial" proposé par le jeu, elle montre vite ses limites par la suite. C'est la raison pour laquelle il ne faut pas négliger la phase de constitution de votre deck. Bien sûr, une partie peut parfois sembler gagnée d'avance si votre deck est bien équilibré et doté d'atouts forts. Pourtant, les cartes ne sont que les outils. Ce n'est que dans des mains expertes, rodées à la stratégie, qu'elles peuvent exprimer la quintessence de leur pouvoir. Ainsi, un sort puissant est plus dévastateur si vous le lancez en fin de partie sur une armée d'unités regroupées plutôt que contre un ennemi isolé en début de partie.

Une recette simple mais savoureuse

A la fin de chaque scénario, vous gagnez des améliorations de cartes existantes ou même de nouvelles cartes.

Le jeu est jouable via divers scénarios en PvE (joueurs contre l'environnement) ou en PvP (joueur contre joueur). Si le mode solo (mais tout de même en ligne) est cependant possible, les développeurs ont vraiment mis l'accent sur le mode coopératif en PvE. Pour réussir ces missions, vous allez devoir vous aider mutuellement, mais surtout adapter vos decks pour qu'ils soient complémentaires les uns des autres, puisque ce n'est qu'en jouant de concert que vous avez une chance de triompher. Par exemple, il n'est pas très judicieux de vouloir utiliser un deck orienté nature si un de vos équipiers dispose déjà d'un deck de ce type. Ce genre de partie est vraiment jouissif si vous parvenez à bien vous entendre avec les autres joueurs, encore plus si vous les connaissez. Ainsi, il semble déjà crucial pour la pérennité de Battleforge qu'une communauté se forme rapidement autour du jeu et surtout que les développeurs soient parfaitement à l'écoute de ses attentes pour éviter de la décevoir. En l'état, Battleforge semble très prometteur malgré quelques réserves. La principale concerne le système économique choisi par les développeurs. En effet, des micro transactions d'argent réel sont déjà opérationnelles pour acheter des cartes. Quel investissement pécuniaire sera nécessaire pour maintenir son deck compétitif ? N'y a-t-il pas un risque que les joueurs soient pris pour des "vaches à lait" une fois qu'ils ont mis le doigt dans l'engrenage ? Il ne reste qu'à attendre la sortie définitive fin mars et les quelques ajustements promis par Phenomic pour être fixé. Une attente patiente mais aussi prudente : la frontière est parfois mince entre un succès et un fiasco.
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Tribune libre