MEGGAS 2021 - Maverick

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Maverick

L'Année du Poulpe

Elden Ring Bandai Namco Entertainment

Après avoir retourné Demon's Souls, mon premier Souls, je suis partagé entre deux envies : essayer Dark Souls III, la référence pour beaucoup de joueurs, et en profiter en 60 fps sur ma PS5 de bourgeois. Ou attendre. Attendre le prochain jeu de la série mythique. Jeu dont on ne sait rien. Enfin, presque rien : ce sera un open world, on pourra le parcourir à cheval. Avec George R. R. Martin en coulisses – et toujours ce pervers sociopathe de Hidetaka Miyazaki aux commandes. Est-ce que la formule va enfin évoluer ? Se renouveler ? Faire mentir mon test de Demon's Souls qui hésitait entre frustration et exaltation ? La faute à des déséquilibres de gameplay (magie trop puissante, armes, glitchs, multi...) qui salissaient la pureté du concept de base – un jeu punitif basé sur l'école du skill. Je l'espère. J'espère être emporté par cette promesse, comme je l'ai été par Demon's Souls. Et revivre ces moments anthologiques où j'ai arraché la victoire à un Flamelurker déchaîné, la peur au ventre – sensation si rare dans les blockbusters fades vomis non stop par les studios.

Diablo IV Blizzard Entertainment

Quels souvenirs mémorables. Un équipement qui occasionne des dégâts quand les ennemis me frappent, au point que les squelettes fragiles explosent en me touchant. Des failles difficiles avec des amis surpuissants en coop alors que moi, trop frêle, peine à les suivre – et que la moindre chauve-souris asthmatique vient one shooter mon héros. Et du loot. Plein de loot. Partout. Le bruit délicieux de ces lutins chargés d'or qui crient en nous voyant. Et qu'il faut se dépêcher de taper pour interrompre leur invocation de portail d'évasion. Oui, Diablo III m'a laissé des souvenirs impérissables, souvenirs que j'ai envie de réactiver avec cette suite. Avec la même bande de copains. Histoire de débarquer dans des donjons lugubres avec mes amis barbares, sorcières et druides. Jusqu'à atteindre le démon Lilith et lui faire la peau. Le tout dans un univers noir, torturé, qui sent bon les flammes et le sang. Je reveux cette dose de plaisir de looteur dans un monde de souffrance. Ma Madeleine du Mal a un nom : six lettres et deux chiffres.

Baldur's Gate III Larian Studios

Des parasites qui vous dévorent petit à petit. Un cerveau qui parle. Qui me demande de le détacher de son corps. Et que par accident je broie de mes mains maladroites. Sans oublier ma petite faiblesse révélée par les geôles putrides de Latria : des poulpes. Des poulpes partout. Des poulpes avec des tentacules qui vous enlacent, vous chatouillent, vous étouffent, dans une étreinte douloureusement voluptueuse... Oui, j'aime les poulpes. J'ai envie de les mordre. De les avaler. Alors quelle chance d'avoir cette early access entamée avec deux amis en ligne – un excellent apperçu de cette suite à Original Sin 2 qui ne dit pas son nom. Certes, je ne retrouverai pas mes amis Imoën ("c'est bon de vous revoir") ou Minsc le simplet. Je ne retrouverai pas non plus le style graphique des premiers épisodes sortis en 98. Peu importe. J'ai Pillars of Eternity pour ça. Là je veux du Larian, des jets de dé, des personnages barrés, des dialogues savoureux. Et de l'horreur, des sacrifices humains, des monstruosités visqueuses qui se faufilent dans les plis de mon inconscient – et pas que. Venez ô Illithids, venez réclamer votre corps consentant ! Prenez-moi, mes amis et moi, et faites-moi vivre mille tourments qui me feront rire et hurler !

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Tribune libre