Prince of Persia fait des bulles
09 févr. 2009

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Depuis 1989, date de création du tout premier épisode, Prince of Persia en a fait du chemin dans le monde du jeu vidéo. La dernière itération proposée par Ubisoft est d'ailleurs tout à fait recommandable (lire le test). Comme souvent avec les licences à succès, le Prince sort petit à petit de son carcan vidéoludique. Avant le film, prévu en 2010 chez les studios Disney, les éditions Dargaud publient une bande-dessinée en deux tomes.

Le projet – ancien – est chapeauté par Jordan Mechner lui-même, le père du Prince originel. Avec cette bande-dessinée, il a souhaité renouer avec la culture persane, et gommer autant que possible les clichés hollywoodiens des Mille et une Nuits. Pour se faire, il a notamment fait appel à un scénariste iranien – A.B. Sina – et un illustrateur français – Alex Puvilland. Le résultat est surprenant sur le plan graphique, avec un style épuré, où gros plans (le découpage apparait très cinématographique par moment), contours grossiers et couleurs marquées se bousculent. Il fallait oser s'éloigner des représentations habituelles. Et c'est plutôt réussi.

Côté scénario, ces ouvrages donnent accès à une histoire pour le moins originale, souvent poétique mais surtout très complexe. Elle se veut la genèse de l'univers Prince of Persia. Même si vous êtes familier des aventures virtuelles du Prince, vous aurez du mal à complètement saisir l'intention des auteurs et à les suivre dans les méandres de cette histoire qui mélange allègrement passé, présent et avenir. Cela dit, l'aventure n'est pas déplaisante mais l'impression de ne pas tout comprendre est omniprésente... Le plus gênant, si vous êtes habitué à la série Prince of Persia, c'est peut-être cette absence de second degré qu'Ubisoft a insufflé dans les derniers volets. En tous cas, l'aspect poétique de l'ensemble est indéniable.

Prince of Persia est disponible en deux tomes cartonnés – 13 € chacun – sur internet (Fnac, Amazon, etc.) et dans les magasins spécialisés.

Tribune libre