Test | Virtua Tennis : le tour d'honneur sur PSP
29 oct. 2005

Testé par sur
Virtua Tennis World Tour
  • Éditeur SEGA
  • Développeur Sumo Digital
  • Sortie initiale 1 sept. 2005
  • Genre Sport

Sega a décidé de recycler ses meilleurs hits sur PSP et Virtua Tennis assure le show. La simulation de balle jaune n'avait donné aucun signe de vie depuis 2002 et la sortie de l'adaptation sur PS2. Rassurez-vous, le messie n'a rien perdu de sa superbe.

Tour du monde

Déjà ébauché dans le premier et le second opus, le Tour Mondial prend une nouvelle dimension dans ce Virtua Tennis portable. Précurseur du mode Carrière de Top Spin et du Pro Tour de Smash Court, le World Tour de Virtua Tennis n'a pas pris une ride ; mieux, il s'est bonifié. On commence par créer ses personnages. En effet, il faudra gérer la carrière parallèle de deux espoirs de la balle jaune sur le circuit pro. Un éditeur permet de créer de A-Z son avatar : coupes de cheveux retro, polo ringard et même les lunettes à la Navratilova ! Avant de se lancer dans les tournois aux quatre coins du monde, il faut s'entraîner. Plusieurs exercices s'offrent à vous. Votre joueur peut perfectionner ses services dans Prize Service, augmenter la précision de ses retours dans le Disc Shooter, améliorer la puissance de ses volées dans le Alien Force et faire progresser son jeu de jambes dans le Stomper. Ces petites épreuves ludiques permettent de gagner de l'expérience et de monter en niveau à la manière d'un RPG.

Le noyau dur du Tour Mondial reste les nombreux tournois du calendrier. Au début de votre carrière, vous n'accédez pas directement aux Open les plus dotés. Il faudra d'abord monter dans la hiérarchie avant de rêver à une victoire dans un grand tournoi. Contrairement à Smash Court, Virtua Tennis propose des tournois en double où vous devrez acheter les services d'une pointure du tennis. Toutefois, le mode n'est pas exempt de défauts. En effet, les Open ne sont pas ceux de la réalité et ne respecte pas forcément le calendrier ATP/WTA. De plus, ceux qui ont déjà fait et refait le World Tour de la version Dreamcast ou PS2 vont très vite s'ennuyer. Un peu d'innovation n'aurait sûrement pas fait de mal.

Mini-Games et Wifi

Un Tetris-like plutôt fun

SEGA a respecté le cahier des charges "imposé" par Sony en incluant des mini-jeux. Bonne surprise pour cet épisode PSP, ils sont inédits et spécialement étudiés pour la portable de Sony. En effet, les parties sont très prenantes mais également très rapides : moins de 5 minutes par mini-jeux (sauf si vous êtes vraiment fort). Rien n'est à gagner ou à débloquer. Les "Jeux de Balle" réveillent le scorer qui sommeille au fond de vos pouces et les High Scores sont plutôt corsés ! Les mini-jeux sont au nombre de quatre. Il y a le "Blockbuster", sorte de tetris-tennis où il faut éliminer les blocs de même couleur. Le "Fruit Dash" vous permet de tester votre jeu de jambes en évitant les balles rouges. Dans "Blocker", vous devez défendre à la volée les attaques des machines. Enfin "Balloon Smash" est axé sur le smash avec des combos à réaliser. Même s'ils ne sont pas indispensables, ces mini-jeux permettent de passer un bon moment devant sa PSP.

Virtua Tennis prend toute sa dimension à plusieurs grâce au mode W/Lan jusqu'à 4 joueurs. Ce mode est très facile d'utilisation. Après avoir crée ou rejoint une partie, il vous suffit de choisir un joueur et de disputer le match. Plusieurs modes sont disponibles : le match "Exhibition" permet d'organiser rapidement un simple ou un double en compétition ou en coopération avec votre ami. Le must reste les tournois en double et en coopération. Jamais un jeu PSP n'a été aussi amusant. L'expérience est différente de la version PS2 ou arcade, chaque joueur ayant son écran avec une bonne vision du jeu. Bien entendu, il faudra que votre ami possède une console et un jeu pour pouvoir connaître les joies du Wifi. Pour les solitaires, il reste le mode "Tournoi", repompe du mode "Arcade" original.

Un plateau exceptionnel

The One est bel et bien là !

Cet épisode PSP n'hérite pas de la vieille tare de la série, à savoir un plateau recyclant retraités et mal classés. Fini les Patrick Rafter, les Jim Courrier et autres Aretxa Sanchez. Place aux jeunes pros de la balle jaune. La tête de série est, bien entendu, l'inévitable Roger Federer, qui gagne tournoi sur tournoi avec une facilité déconcertante. Ensuite, on retrouve des habitués des jeux de tennis : Andy Roddick, Lleyton Hewitt, Juan Carlos Ferrero, Tommy Haas, David Nalbandian, Tim Henman et Sébastien Grosjean, qui délaisse le temps d'un match sa casquette Xbox. Chez les dames, la ravissante Maria Sharapova défend sa place face à Lindsay Davenport, Amélie Mauresmo, Daniela Hantuchova, Venus Williams et Nicole Vaidisova. Deux joueuses fictives Carolina Relandini et Sarah Bailey ferment la marche de ce sublime plateau. Deux autres personnages au look retro sont à débloquer.

Le moteur graphique a subit un lifting pour tenir sur PSP. Le scintillement de la version PS2 n'a pas disparu mais il est beaucoup moins perceptible sur le petit écran. On remarque que certains détails ont été supprimés. Les maillots ne volent plus au vent, le stade bouge un peu moins et les petits nuages de poussière sur la terre battue ont disparu. La modélisation faciale des joueurs et joueuses a perdu en finesse. Mauresmo ou Ferrero sont méconnaissables ! Heureusement, le frame-rate ne souffre jamais même si quelques freeze apparaissent entre chaque point. La fluidité est digne de la version Dreamcast en 60Hz. Enfin, la bande-son garde l'ambiance propre à un Virtua Tennis : les spectateurs font du bruit et acclament vos meilleurs points. La techno de supermarché rappelle la musique agaçante diffusée lors des breaks du Tournoi de Vienne.

Un gameplay au feeling

Un échange d'anthologie entre Federer et Roddick

Si Virtua Tennis est définitivement le meilleur jeu de tennis jamais sorti, c'est surtout grâce à son gameplay simple et accessible mais terriblement prenant. Contrairement à Smash Court, il faut charger son coup, c'est-à-dire appuyer avant de frapper la balle pour donner de la puissance à son coup. S'il peut paraître un peu facile, ce mécanisme se révèle essentiel lors des matchs. En effet, charger son coup permet de vraiment ressentir toute la puissance de votre frappe. Il permet également de sauver in extremis une balle en plongeant. Tout est donc basé sur le réflexe et l'anticipation (au contraire de Smash Court qui mise sur le timing). Ce type de gameplay évite le systèmatisme et la répétitivité des situations. Il n'y a pas de coups qui rentrent à chaque fois et à chaque point, vous devez trouver une nouvelle solution pour gagner.

Mais n'allez pas croire que cette fournée PSP ait définitivement pris le chemin de la simulation. Le gameplay met l'accent sur l'accessibilité. Tennisman ou non, il est possible de s'amuser et de vraiment prendre son pied. Il n'y a que 3 boutons utilisés : "croix" permet d'exécuter un top spin, "carré" sert pour les lobs et "rond" est utilisé pour les slices et les amortis. En fait, tout se joue avec le stick ou la croix directionnelle. Lors de la préparation de votre coup, la direction permet de mettre de la puissance ou de l'effet à votre balle. Ce système est moins mécanique et donc plus fun que le gameplay de Smash Court Tennis. En double, le plaisir de jeu est décuplé : vous pouvez choisir l'orientation de votre jeu, soit porté sur l'attaque, soit replié en défense. La fluidité des échanges est également une des nombreuses qualités de cet opus PSP, qui sur ce point, surpasse la version PS2.

Quelques petits défauts

Attention au passing de votre adversaire !

Le problème ne vient pas du gameplay du jeu mais de l'ergonomie de la console. Ceux qui ont goûté aux joies du stick arcade de la Naomi ou du stick de la manette Dreamcast, vont être déçus. La croix directionnelle de la console portable ne permet pas un déplacement précis du joueur. Pire, il est presque impossible de faire des diagonales. Avec le petit stick, c'est un peu mieux même si cela reste loin des sensations d'antan. On sent peut-être plus les frappes mais les changements rapides de direction manque de précision. La PSP n'est définitivement pas une console de gamers. Quelques autres défauts comme le manque de réalisme de certaines réactions de balles et les problèmes d'IA agacent au bout de quelques matchs.
Les Plus
  • Le mode World Tour
  • Le Wifi à quatre
  • Le plateau de professionnels
  • Le gameplay légendaire
Les Moins
  • La musique techno de base
  • L'ergonomie de la PSP
  • La modélisation des joueurs
  • Les chargements
Résultat

Certes Virtua Tennis a vieilli, mais le jeu de SEGA a gardé l'essentiel : sa fluidité et son accessibilité. Grâce à un World Tour convaincant et à un excellent mode Wifi, le jeu possède un intérêt et une durée de vie conséquente. Pioline & Co. ont enfin laissé leur place à Roddick, Federer et Sharapova. Les grincheux et les mauvaises langues pourront toujours dire que le gameplay n'a pas bougé d'un iota depuis 2002. Et alors ? En attendant la riposte Top Spin, Virtua Tennis s'impose comme la référence de la balle jaune sur PSP.

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