Test | Star Wars: Battlefront (PC)
12 oct. 2004

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Star Wars Battlefront

Star Wars: Battlefront, comme nous l'ont martelé toutes les previews et les interviews précédant la sortie du jeu, a l'ambition affichée d'être un clone de Battlefield 1942 dans l'univers de Star Wars. Mais comme dans la grande saga, il faut se méfier de ce que peut devenir un clone, et avant de rêver à participer à la bataille de Hoth à la première personne, mieux vaut prendre conscience des risques encourus.

C’est Noël pour les fans

Faire coïncider la sortie de Battlefront avec celle des DVD de la trilogie originale, c'est évidemment vouloir surfer sur la frénésie d'achat des fans qui vient immanquablement après avoir revu Luke foncer aux commandes de son X-Wing dans la tranchée de la première Etoile Noire, ou avoir assisté impuissants à l'humiliation des stormtroopers par les vils ewoks. Mais c'est aussi fixer au développeur un ultimatum absolu pour développer le jeu, et ça, quand on connaît les délais habituels de développement d'un jeu, c'est de très mauvais augure. Reste que le calcul de Lucas Arts est simple : overdose de coffrets de DVD et de Battlefront en tête de gondole chez tous les revendeurs, et on croise les doigts pour que les fans empottés fassent d'une pierre deux coups.

Front n’est pas champs

Le principe du jeu est clairement le même que Battlefield 1942. Deux factions s'opposent sur un champ de bataille où il convient de prendre le contrôle de points stratégiques, et engendrant le plus de pertes possible chez l'ennemi tout en limitant les siennes. On commence donc par choisir sa classe parmi les 5 disponibles dans chaque faction, puis c'est une boucherie sur le champ de bataille, parsemé de tourelles fixes et de véhicules aériens et terrestres. Globalement, les graphismes sont simplement corrects, mais remplissent bien leur fonction de plonger dans l'univers aux œufs d'or. Les classes disponibles sont les mêmes pour chaque faction, à l'exception de la cinquième qui est propre à chacune : chez le CSI – l'armée de la Confédération du Commerce – on peut prendre le contrôle des fameux droïdeka, très funs à jouer, tandis que chez les clones c'est un clone avec jetpack, ou encore chez les rebelles un wookie qui peut poser des bombes.

Tout seul dans son coin

Le mode solo est véritablement scénarisé, et permet de prendre alternativement le contrôles des robots et des clones puis des rebelles et des stormtroopers pendant deux campagnes, situées pendant les deux trilogies. On laissera de côté le scénario, qui suit plus ou moins fidèlement les films, et surtout les extraits tirés directement des trilogies et qui n'ont vraiment aucun intérêt. Par contre, on appréciera le fait que certaines races aient été modélisées juste pour le solo, puisqu'on a l'occasion de griller du gungan (un vrai plaisir), mais aussi des soldats de Naboo ou des ewoks courant bêtement dans tous les sens. Au fond, le seul gros hic dans tout ça, c'est que ça se termine très vite et sans vraie difficulté : il faudra à peine une dizaine d'heure au joueur moyen pour s'en débarrasser.

Plus on est de fous… moins on rit

Arrive donc le moment de se lancer dans le mode multijoueur, pillier d'un clone de Battlefield 1942 qui se respecte. Dès l'écran de sélection de serveur, la circonspection est de mise : les informations données sont minimalistes, et surtout, l'immense majorité des serveurs apparaissent avec une unique barre rouge, signe clair d'un ping ridicule. Lorsqu'enfin on parvient à trouver un serveur avec deux barres oranges ou trois barres jaunes – inutile de chercher mieux, ça n'a pas l'air d'exister – on peut se lancer dans la partie… et c'est le drame. D'abord, parce que vous avez 200 de ping, et qu'aucun autre joueur dans la partie n'a moins de 150. Et ensuite, parce que pour compenser le manque de joueur, il y a des bots qui sont rajoutés aux deux camps, qui n'ont forcément pas de ping, et qui se font donc une joie de vous griller. On passe très rapidement au lance-roquette, la seule arme qui a une chance de vous permettre de tuer quelqu'un, et ensuite… on abandonne, dégoûté, et on préfère revenir à Battlefield.
Les Plus
  • C'est du Star Wars
  • On peut participer à la bataille de Hoth à bord d'un AT-ST
Les Moins
  • Impossible de jouer en multijoueur en ligne à cause du lag
  • Le mode solo est vraiment trop court
  • Ca sent la finalisation à l'arrache
Résultat

Dans les deux semaines qui ont suivi la sortie du jeu, les développeurs de Pandemic ont sorti deux patchs correctifs, censés améliorer le navigateur de partie et les temps de latence. Autant dire qu'ils n'ont rien corrigé, et que de plus en plus de joueurs se désintéressent du jeu. Et c'est normal : le mode solo, même s'il procurera quelques bonnes heures de jeu, est très loin de valoir les 55 euros qu'il faut débourser pour acquérir le jeu, puisqu'en l'état le mode multijoueur est inutilisable. Ce qui ne signifie pas qu'il ne peut pas être sauvé : les développeurs ont d'ailleurs récemment annoncé qu'ils sont tout entiers focalisés sur l'amélioration du jeu et l'ajout de nouvelles caractéristiques, et qu'ils restent à l'écoute des joueurs. Mais pour le moment, la consigne est claire, même pour les plus grands fans de Star Wars : ne l'achetez pas.

EDIT DU 22 NOVEMBRE 2004 : grâce à la sortie du patch 1.1 et du programme de serveur dédié, la situation s'est largement améliorée : voyez la news à ce sujet.

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