Test | Tony Stark peut mieux 'fer' dans Iron Man 2
02 juin 2010

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Iron Man 2

Si le fait de créer des jeux vidéo tirés de comics ne date pas d'hier (quel joueur trentenaire ne s'est pas essayé à Teenage Mutant Hero Turtles ou Batman sur NES ?), celui d'adapter un film de super héros pour le marché vidéoludique est quant à lui plus récent. Les titres concernés sont généralement moins de véritables jeux que de vulgaires produits commerciaux, et Iron Man 2 a malheureusement tout pour rejoindre les jeux de cet acabit. Confié à Secret Level Games, le studio californien de SEGA uniquement centré sur les jeux de commande, Iron Man 2 ne vole pas bien haut. Pas étonnant que le studio de développement ait fermé ses portes depuis. Retour sur un jeu pour lequel beaucoup de choses restaient 'à fer'…

L’homme à tout 'fer' ?

A l'image d'un DragonBall : Evolution en rien fidèle ni au manga d'origine ni au film dont il s'inspire, Iron Man 2 est une lointaine adaptation du film éponyme de Jon Favreau, déjà responsable du calamiteux Daredevil. Afin de bien savoir à quoi s'attendre, rien ne vaut un petit rappel des propos d'Avi Arad, le patron de Marvel, au sujet des films de super héros de sa boîte. Vous l'entendez ? « Hollywood va faire pour les jeux vidéo ce qu'elle a fait pour les comics de super héros ». Comprendre : de l'argent, toujours plus d'argent. En clair, si vous comptez vous identifier au héros, ou du moins si vous souhaitez un tant soit peu rentrer dans l'histoire : oubliez tout de suite. Les scènes de dialogues sont catastrophiques. La modélisation à la truelle des protagonistes ne facilite en rien l'immersion dans la peau de l'inventeur milliardaire Tony 'Iron Man' Stark. D'ailleurs celui qui n'a pas vu le long-métrage aura bien du mal à reconnaître Robert Downey Jr ou la sublime Scarlet Johansson. De même, la synchronisation labiale est une honte. Enfin, il serait inhumain de mettre le jeu en français tant les doublages sont au raz des pâquerettes. Préférez donc la langue de Shakespeare qui, même si elle ne rend pas les dialogues entre militaires passionnants, demeure plus crédible. Quoi qu'il en soit, le scénario est tellement décousu qu'il vous désintéresse très rapidement.

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Voler dans des environnements intérieurs est une horreur sans nom

Non content de bénéficier d'un enrobage scénaristique proche du néant, le jeu souffre d'énormes lacunes en termes de gameplay. Le titre de Secret Level Games est aussi bancal dans ses phases de vol que dans ses séquences de combats. Ces dernières tentent de vous faciliter la tâche par le biais d'un auto-lock qui change de cible toutes les deux secondes. Au final, viser correctement ses ennemis tient moins du plaisir que du calvaire. Reste l'option corps à corps, toujours efficace. Certains enchaînements de coups peuvent être achetés afin de rendre les combats rapprochés plus percutants. Mais même ainsi, rien n'y fait : le plaisir de jeu n'est pas au rendez-vous. La faute, entres autres, aux collisions vite énervantes et à l'aspect répétitif des missions. Escortez et protéger un escadron, anéantir un boss, protéger à nouveau... Ce ne sont pas quelques Quick Time Events (B pour activer un mécanisme, alterner Droite/Gauche au stick pour se dégager d'un ennemi) très mollassons qui changent la donne. Par ailleurs, la maniabilité lors des phases aériennes vous laisse elle aussi sur votre faim. Si l'impression de vitesse n'est pas de la partie, il faut reconnaître qu'Iron Man répond correctement dans des espaces ouverts. En revanche, lorsqu'il convient de le diriger dans des environnements plus confinés, le cauchemar débute. La mission 3 en énervera plus d'un à ce sujet puisqu'il faut s'échapper d'un conduit en un temps limité.
Les Plus
  • les doublages anglais, corrects
Les Moins
  • les doublages français, catastrophiques
  • le gameplay bancal
  • l'aspect répétitif des missions
  • les graphismes repoussants
Résultat

Iron Man 2 est définitivement à éviter. Le logo SEGA sur la boîte fait triste figure, surtout pour ceux ayant connu la grande époque 16 bits de la marque. Peu jouable, très répétitif, extrêmement laid graphiquement, cette fausse adaptation du film éponyme est à oublier. Rendez-vous en 2013 pour le jeu tiré du troisième film, en espérant un rendu vidéo ludique de meilleure qualité...

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