Test | Wolfenstein : le super-soldat arrive en ville
23 sept. 2009

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Wolfenstein

Wolfenstein 3D est un mythe. Apparu en 1992 grâce aux développeurs d'ID Software, c'est lui qui a initié le genre du jeu de tir en vue subjective sur PC. Sa suite, Return to Castle Wolfenstein, a d'ailleurs contribué à démocratiser ce genre sur console en sortant sur la Xbox de Microsoft fin 2001. Inutile donc de dire que ce troisième volet, sobrement intitulé Wolfenstein, est attendu au tournant…

Blazkowicz fidèle au poste

Vous êtes à nouveau dans les rangers du soldat d'élite américain BJ Blazkowicz. En pleine seconde guerre mondiale, vos supérieurs vous envoient dans la ville allemande d'Isenstadt pour enquêter sur les sombres agissements des sbires d'Hitler. En effet, les nazis ont poursuivi les expériences occultes amorcées au début de la série Wolfenstein. Ils tentent de profiter de l'énergie maléfique du « Soleil Noir » pour s'approprier des pouvoirs surnaturels, et ainsi être en mesure d'asservir le monde entier. Heureusement pour vous, vous trouvez sur place des alliés de choix : une poche de résistants appelée le « Cercle Kreisau », et surtout les membres de l' « Aube d'Or ». Cette organisation secrète surveille de près les expériences paranormales des troupes allemandes, et vont vous apporter tous les éléments nécessaires à la réussite de votre mission. En sauvant l'un de ses membres, vous récupérez même un médaillon Thule, sorte d'amulette capable de vous octroyer quatre capacités hors du commun au fur et à mesure de votre enquête.

Pouvoirs paranormaux

Des conseils vous sont régulièrement donnés pour tirer la quintessence de l'amulette occulte.

La première de ces capacités est de pouvoir pénétrer dans une dimension parallèle, le Voile. Cette réalité alternative vous permet entre autres de traverser certains murs, de voir dans le noir ou même de percer les points faibles des ennemis les plus coriaces. Viennent ensuite le contrôle temporel, sorte de bullet-time à la F.E.A.R., le bouclier, qui vous protège des agressions nazies, et enfin l'ultra puissance, idéale pour vous débarrasser des soldats les plus efficacement protégés. L'utilisation de toutes ces compétences supranormales consomme de l'énergie qu'il est nécessaire de régulièrement recharger. De toute façon, elles ne servent que de soutien à votre légendaire habileté au maniement des armes à feu. En l'occurrence, il s'agit d'un F.P.S. avant tout, donc il faut bien sûr vous attendre à avoir entre les mains un arsenal conséquent. A ce niveau, les classiques MP 40, Kar98k ou lance-flammes côtoient d'autres armes plus exotiques, à l'image d'un canon à particules très efficace.

Customisation

Selon les modifications choisies, BJ peut la jouer bourrin ou au contraire infiltration.

D'ailleurs, tous ces pouvoirs et tout cet arsenal ne sont pas figés. En effet, vous pouvez acheter des améliorations pour les faire évoluer. Ces améliorations sont d'une part débloquées au fil des différentes missions, puis ensuite proposées à la vente sur le marché noir d'Isenstadt. Il est donc nécessaire de bien fouiller jusqu'au moindre recoin de chaque niveau afin de ramasser tous les sacs d'argent qui y ont été disséminés. Attention, il vous faut également faire des choix puisqu'il est impossible de posséder toutes les améliorations simultanément. Heureusement, aucun choix n'est définitif puisqu'il est possible de revendre celles dont vous n'êtes pas satisfait pour en obtenir d'autres. Du coup, vous pouvez ajouter à votre fusil préféré un chargeur plus grand, un silencieux, une baïonnette ou même une lunette de visée. Au niveau des pouvoirs, votre bouclier peut, par exemple, gagner la capacité de renvoyer les balles sur vos ennemis.

Fausse liberté mais vraie linéarité

La carte permet de ne pas se perdre dans la ville.

La ville d'Isenstadt est divisée en plusieurs quartiers. Vous êtes libre de vous y déplacer pour choisir les missions que vous voulez réaliser, que ce soit pour aider les résistants ou pour épauler l' « Aube d'Or ». Le problème, c'est que cette pseudo-liberté que vous accorde le jeu se fait au détriment de temps de chargement très fréquents (à chaque changement de zone, aussi petite soit-elle), et surtout d'interminables allers et retours. Vous passez ainsi beaucoup de temps à parcourir les mêmes endroits, qui ne servent en fait que de passages forcés entre deux niveaux, et à éliminer les mêmes ennemis qui ont entretemps réapparu (comme c'est déjà le cas dans la savane de Far Cry 2). Notez d'ailleurs que ces ennemis ne sont pas excessivement variés ni particulièrement intelligents, l'I.A. étant clairement à pointer du doigt. Il en résulte une certaine facilité dans toutes les épreuves que vous avez à traverser, d'autant plus que les munitions pullulent et que les pouvoirs du médaillon Thule sont on ne peut plus efficaces, à défaut d'être originaux.

Techniquement dépassé

Lorsqu'ils sont à couvert, les ennemis aiment laisser poindre leur tête pour que vous les aligniez tranquillement.

D'un point de vue technique, Wolfenstein est plutôt dépassé. Les textures sont relativement sommaires, même si les décors s'en tirent mieux que les personnages. Un moteur physique est certes présent, permettant de détruire quelques objets de-ci de-là, mais ces effets sont quand même loin, très loin, du niveau de Battlefield : Bad Company, par exemple. Pire encore, en mode multijoueur, les graphismes sont encore dégradés. En parlant de ce mode de jeu, il convient de préciser qu'il n'apporte, hélas, pas grand-chose de plus au jeu tant il est minimaliste et inférieur à ce que propose la concurrence. Les musiques sont quant-à-elles très communes. De plus, vos ennemis allemands n'ont, dans le feu de l'action, que deux ou trois tirades qu'ils rabâchent sans cesse et qui finissent fatalement par vous taper sur le système. Par contre, les commandes sont bien pensées, notamment grâce à l'affectation des quatre pouvoirs spéciaux sur le pavé directionnel de la manette Xbox360.
Les Plus
  • Les pouvoirs du médaillon Thule
  • Un arsenal varié
  • L'amélioration des armes et pouvoirs
Les Moins
  • Une I.A. à revoir
  • Très classique et linéaire
  • Techniquement dépassé
Résultat

Au final, Wolfenstein est un jeu très moyen. Le mélange entre la seconde guerre mondiale et la science-fiction prend difficilement, et les promesses de liberté s'estompent vite pour déboucher sur une inexorable linéarité. Mais ce qu'il manque surtout au titre de Raven Software est un souffle épique, rythmé de scènes d'anthologie, là où il ne propose qu'un gameplay on ne peut plus classique. Malgré la présence du médaillon Thule, l'aventure demeure insipide et prévisible, et ne parvient malheureusement pas à convaincre.

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