Test | Wild Arms XF : l'épisode de transition ?
30 nov. 2008

Testé par sur
Wild Arms XF

Une décennie après son lancement sur la PlayStation première du nom, la saga Wild Arms débarque enfin sur la portable de Sony. L'orientation tactical-RPG prise lors des précédents volets est plus que jamais d'actualité avec cet épisode PSP qui s'inscrit à part entière dans cette catégorie. La série Wild Arms se démarque des autres productions notamment par son ambiance mélangeant avec brio western et science fiction. Mais avec ce Wild Arms XF (XF pour "crossfire", soit "feu croisé" dans le jargon militaire), la marque de fabrique de la saga pourrait bien ne pas être suffisante, surtout quand la concurrence s'appelle Final Fantasy Tactics : The Wars of the Lions ou Disgaea Afternoon of Darkness.

Wild Wild West

La séquence d'introduction laisse présager du meilleur en terme de mise en scène. Une jolie cinématique vous présente un duel entre la jeune Clarissa et le mystérieux Rupert. L'homme en question ayant dérobé l'Iskender Bay, l'épée appartenant à la mère de Clarissa, cette dernière est prête à tout pour la récupérer. A l'issue de l'affrontement, Rupert réussi à s'enfuir. Avec l'aide de son frère Felius, Clarissa part donc à sa poursuite sans plus tarder. La conquête de l'Ouest ne fait que commencer. Ou pas... Car après cette mise en bouche dynamique, vous sombrez très rapidement dans une narration d'une rigidité repoussante. Les écrans fixes sont légions, ce qui casse le rythme d'une histoire déjà peu innovante à la base. Mais au-delà du classicisme du scénario, c'est surtout la difficulté du jeu qui risque d'en rebuter plus d'un.

Les temps sont durs

Encercler l'ennemi vous donne un bonus d'attaque.

S'il est appréciable d'avoir un jeu qui vous donne un peu de fil à retordre, il est énervant d'en avoir un qui vous dégoûte de par sa trop grande difficulté. Wild Arms XF fait malheureusement partie de ceux-là. Comme dans beaucoup de tactical-RPG, les combats, réalisés au tour par tour, se déroulent sur un damier. Vous déplacez donc vos personnages de bloc en bloc (appelés ici les HEX), la nature de ceux-ci ayant une conséquence directe sur votre rayon d'action. Concrètement, une étendue plate vous permet de bouger vos troupes plus loin que sur un terrain accidenté. Le principe de jeu demeure bien huilé. Dommage cependant qu'il faille souvent s'y prendre à plusieurs fois pour passer un niveau, et ce dès le début de l'aventure. Derrière un semblant de variété (aider un villageois, actionner un interrupteur...), les combats dissimulent une mécanique beaucoup trop scriptée pour être plaisante. Il convient souvent de connaître les déplacements et réactions des ennemis par cœur pour être victorieux. Une progression par l'échec qui devient vite frustrante.

Une touche trop vieille école ?

Les graphismes colorés donnent un certain cachet au jeu.

505 Games peine à trouver un bon équilibre entre la rigidité des productions à l'ancienne et la souplesse propre à certains RPG actuels. Par exemple, l'interface lors des combats est excellente. Précise, agréable, elle vous garantit une expérience de jeu sympathique, d'autant que la caméra est bien gérée. Vous pouvez zoomer et dézoomer selon vos besoins, vous avez la possibilité d'orienter la vue autour du plateau de jeu via les gâchettes L et R pour une lisibilité optimum de l'action. En revanche, la progression globale est linéaire au possible. Vous combattez, discutez avec différents PNJ dans une ville, vous équipez pour le combat suivant, changez de classe selon les besoins, combattez à nouveau... Bref, Wild Arms XF est une grande ligne droite du début à la fin. Heureusement que quelques cinématiques s'intercalent parfois entre deux missions afin d'apporter un peu de fraîcheur quant au déroulement du jeu. A ce propos, les doublages américains n'ont rien d'exceptionnel, mais il est possible d'activer les voix japonaises à tout moment dans les options. Les dialogues, eux, sont uniquement disponibles dans la langue de Skakespeare, au grand dam des non-anglophones.

Une atmosphère séduisante

Le design des personnages est relativement classique.

La bande son est sans aucun doute un autre point fort du jeu. Les vingt thèmes composés pour l'occasion sont de très bonne facture. Certains d'entre eux collent vraiment bien au cachet western propre à la série. Celui de l'écran de démarrage n'est d'ailleurs pas sans rappeler l'épisode avec le cow-boy dans la série d'animation "Cow-boy Bebop" de Watanabe. La bande son est même directement accessible dans les options, ce qui est pratique si vous souhaitez jeter une oreille à tous les morceaux en un clin d'œil. Enfin, le titre de 505 Games jouit d'une énorme durée de vie. Boucler la soixantaine de missions principales est synonyme d'au moins 40 heures de jeu, mais aussi de plusieurs dizaines (centaines ?) de "game over". Vous voilà prévenus !
Les Plus
  • La bande son de qualité
  • La jolie patte graphique
  • Les voix japonaises
  • L'interface des combats, très ergonomique
Les Moins
  • L'extrême difficulté
  • La platitude du scénario
  • Les personnages stéréotypés
  • L'enchaînement linéaire des phases de jeu
Résultat

Wild Arms XF n'est pas un tactical-RPG à mettre entre toutes les mains. Il est à conseiller avant tout aux joueurs acharnés qui n'ont pas peur de recommencer maintes fois un même niveau. Réussi graphiquement et musicalement, le jeu souffre cependant des poncifs du genre : histoire vue et revue, personnages trop caricaturaux... Autant d'éléments qui, en dépit de l'agréable touche western propre à la plupart des épisodes de la série, amènent à considérer ce volet comme un Wild Arms de transition plutôt qu'un véritable épisode à part entière.

Partagez ce test
Tribune libre