Test | Soldier of Fortune : Payback ne s'en sort pas vivant

10 mars 2008

Première surprise : le héros de cet épisode n'est plus John Mullins, le mercenaire ayant réellement existé et qui avait servi de personnage central dans les précédents volets, mais un certain Thomas Mason, qui lui est complètement fictif. Vous incarnez donc Mason, l'archétype même du héros américain, bien décidé à se venger de la trahison de l'un de ses équipiers tout en acceptant, en parallèle, quelques contrats de lutte antiterroriste. Ces contrats permettent à Mason de poser le pied dans pas mal de pays, et donc de décors différents, mais sans lui laisser le temps de faire du tourisme. En effet, la progression est linéaire et les niveaux sont très courts, ne garantissant à la campagne qu'une durée de vie ridicule de 6 heures. La plupart des niveaux sont de longs couloirs, entrecoupés de quelques corridors, le tout sans aucune liberté de mouvement. Ne comptez pas vous rattraper sur le mode multijoueurs : il s'avère dénué de tout intérêt, tant il est frustrant et manque cruellement de joueurs. Dans ce dernier par exemple, votre personnage apparaît sur la carte avant même que vous ayez pu choisir votre matériel. Et puisqu'il n'est pas rare de commencer à découvert, il arrive souvent de mourir pendant le choix des armes...

Niveau armes, Mason est plutôt bien équipé. Les munitions ne manquent pour ainsi dire jamais, puisqu'il est possible d'en récupérer sur les ennemis au sol. Pour en trouver donc, il suffit de suivre le couloir, ou plutôt, le déroulement du niveau, dans lequel des vagues d'ennemis se jettent sur vous sans aucun effet de surprise. Vos adversaires ne vous blessent que très rarement au point de vous forcer à vous mettre à couvert pour reprendre des forces, puisqu'ils visent très mal. Pire encore, ils sont complètement stupides, et se lancent parfois sur vous pour attaquer à coups de crosse en plein milieu d'une rue. Leurs chefs, qui font office de boss de fin de niveau, ne sont guère plus intelligents, à tel point que les combats deviennent anecdotiques. Il suffit en général de se placer derrière un grillage ou n'importe quel autre élément de décor, là ou le boss n'arrive pas à vous tirer dessus, mais d'où vous, par contre, vous pouvez l'atteindre, et de tirer sans même prendre la peine de vous déplacer, pour terrasser l'ennemi et sortir victorieux du "combat". Heureusement, les démembrements sont toujours de la partie. Ils permettent de palier légèrement au manque de plaisir des phases d'action, même si cela ne fonctionne qu'un temps.

Côté réalisation, Soldier of fortune : Payback est largement dans la moyenne, proposant des graphismes de bonne qualité et une ambiance visuelle plaisante et relativement immersive. Petit bémol sur certains modèles, notamment au niveau des armes, qui manquent de précision et de réalisme. La fluidité est elle aussi au rendez-vous, avec néanmoins quelques ralentissements lorsque la fumée ou la poussière sont trop présentes. A l'opposé, l'ambiance sonore est beaucoup trop répétitive et pas assez creusée pour renforcer l'immersion. Ce qui par contre, semble nettement moins normal et plus que douteux, c'est qu'il n'y ait pas une ligne de Français dans le jeu. Les dialogues sont comme souvent en Anglais, et à la surprise général les textes le sont aussi. Il n'est absolument pas possible de bénéficier de sous-titres ou de briefings dans la langue de Molière, ce qui, d'une certaine façon, devrait rallonger quelque peu la durée de vie pour les non anglophones...