Test | Monster Boy and the Cursed Kingdom
01 févr. 2019

La générosité qui masque les imperfections

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Monster Boy and the Cursed Kingdom

Deux ans après le magistral Wonder Boy : The Dragon's Trap, Monster Boy and the Cursed Kingdom vient lui aussi rendre son hommage. Là où le premier se voulait la copie carbone sur papier chic d'un jeu presque trentenaire, le second se veut plus en phase avec son époque en n'ayant rien perdu de son âme d'enfant. En somme, « faire du neuf avec du vieux », le credo actuel d'une génération qui aime les jeux vidéo fripés mais néanmoins emplis de noblesse.

L'histoire

Jin découvre que son oncle Nabu utilise la magie pour semer le chaos dans le royaume et transformer tout le monde en animal. Seule solution : partir à l'aventure à la recherche des cinq orbes ancestraux.

L'histoire devrait être connue de tous tellement elle est légendaire. Prétexte à l'aventure mais surtout aux multiples transformations, Monster Boy est l'ancêtre des Metroidvania. Chaque nouvel orbe correspond à une nouvelle capacité de transformation qui vous permet de visiter de nouvelles zones, ou de revenir dans celles déjà visitées pour y découvrir des secrets. Le cochon, en reniflant, fait apparaître de nombreux secrets. Le serpent s'accroche aux murs et s'immisce par les trous de souris. La grenouille se sert de sa langue comme d'un grappin et va sous l'eau. Voilà quelques-uns des pouvoirs qui feront jouer différemment et entrevoir les niveaux avec un regard toujours curieux.
Entrevoir les niveaux avec un regard toujours curieux

Le principe

Beau à en pleurer.

La grande nouveauté de cet épisode par rapport à l'épisode original est qu'il n'est plus seulement un jeu d'action-RPG tourné vers l'exploration. Les capacités offertes par les transformations servent dorénavant un jeu de plate-formes mécanique aux parcours et à l'adversité redoutables, qui n'hésiteront pas à mettre vos nerfs à rude épreuve, certains niveaux approchant du "die and try". Il vous faudra une dextérité et une patience de passionné.

Les ennemis font mal, et sans l'armure adéquate, votre barre de vie s'envole. Devant les boss il faut dorénavant analyser, réfléchir avant de taper. Certains niveaux proposent des timings d'enfer, où vous êtes obligé de conjuguer plusieurs pouvoirs, lorsque ce ne sont pas plusieurs transformations. De même que les niveaux prennent l'extraordinaire forme de lieux d'expérimentations : escape games, shoot'em up, variations graphiques...

Vous serez tout à la fois abasourdi et épuisé, trouvant par endroits le jeu éblouissant mais beaucoup trop long et laborieux. Surtout que dans la deuxième partie du jeu, il vous faudra trouver presque à l'aveugle l'emplacement des dernières reliques, et qu'elles vous réservent des épreuves faites de redites fastidieuses.
Vous serez tout à la fois abasourdi et épuisé

Les graphismes

Chaleureux et accueillant.

Les graphismes sont un véritable bonheur, c'est chatoyant de couleurs pastels, bourré de petits détails jusque dans les arrière-plans. Les transformations sont ultra-charismatiques – mention spéciale au cochon (très drôle) et la grenouille (immense bonheur de prise en main). Les ennemis sont magnifiques, un régal de les voir s'animer.
Un véritable bonheur

Pour qui ?

Les diverses boutiques vous permettront de dépenser votre monnaie durement gagnée.

Pour les anciens, ceux qui ont grandi avec la génération 16 bits. Le jeu se révélant parfois redoutable et souvent trop long, il n'y a qu'eux qui sauront apprécier le génie de certains niveaux où tout se joue sur le détail des enchaînements et l'embranchement des parcours. Les autres, qu'ils ne se fassent pas avoir par les graphismes et qu'ils aillent sur le remake de LizardCube s'ils veulent découvrir cette magistrale saga.
Ceux qui ont grandi avec la génération 16 bits

L'anecdote

Une carte du monde qui vous tiendra en haleine de nombreuses heures.

En guise d'ouverture, le jeu propose une cinématique à l'ancienne, avec une sublime chanson. On se dit qu'il aurait été tellement génial que des cinématiques de cette qualité parsèment le jeu ; ça lui aurait permis de trouver une respiration et d'être plus léger.
Magnifique cinématique d'ouverture
Les Plus
  • Magnifiquement beau
  • Plaisir de l'exploration
  • Personnages ultra-attachants
Les Moins
  • Des niveaux mal réglés
  • et qui s'étirent trop en longueur
Résultat

Monster Boy and the Cursed Kingdom est un jeu formidable : beau, jouabilité experte, des passages d'anthologie. On aimerait l'aimer sans condition mais parfois il nous exaspère : trop long, mal maîtrisé, ce qui rend certains passages agaçants. Le travail est tout de même à saluer, car d'une grande générosité. Il ne cesse de réinventer le matériau d'origine et ne se repose jamais sur ses lauriers. Parfois il éblouit, parfois il énerve ; comme nous en somme.

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