Test | Monster Hunter s'offre la liberté de chasser
19 juil. 2006

Testé par sur
Monster Hunter Freedom
  • Éditeur Capcom
  • Développeur Capcom
  • Sortie initiale 12 mai 2006
  • Genre Rôle

Avis à la population ! Le chef du village engage les meilleurs chasseurs de la région. Déjà entendu ? Ce n'est pas anodin : Monster Hunter Freedom est le remake de Monster Hunter, sorti en 2005 sur PS2. Encore un portage sur PSP, diront certaines mauvaises langues. Certes, mais pourquoi bouder notre plaisir lorsqu'un très bon jeu sur console de salon débarque en version de poche, traduit intégralement en français. En tous cas, tous les ingrédients du bon action-RPG semblent être réunis.

Un emballage très réussi

Avec l'introduction en images de synthèse, le joueur est prévenu. Monster Hunter est un concentré d'action, d'aventure, de coopération et d'évasion. L'univers du jeu semble hostile avec des monstres gigantesques, les Wyverns, sorte de dinosaures croisés à des dragons moyenâgeux. Après avoir créé votre personnage via un éditeur peu complet mais suffisant, vous entrez à votre tour dans le monde de Gardemine. Premier constat : le jeu est très beau. La version PSP offre un visuel de bonne qualité même si un léger aliasing est visible dans les décors. Votre avatar commence sa vie de chasseur dans le village Kokoto. Cette petite bourgade est animée avec ses petits commerces et ses habitants toujours prêts à vous aider. Le monde de Monster Hunter est composé de plusieurs zones comme le désert, les marais ou la jungle. Là encore, la modélisation des décors fourmillent de petits détails ; peu de zones sont vides et sans vie. Vous faîtes également la rencontre du bestiaire qui peuple les contrées de Gardemine. Si certains s'en sortent bien d'un point de vue esthétique, d'autres ne ressemblent à rien et sont oubliés aussi vite qu'ils ont été tués. Si le jeu lorgne sur un univers plutôt héroic-fantasy, une multitude d'influence se fait ressentir : Préhistoire, mythologie pré-colombienne, Chine du 19ème siècle entre tradition et modernité... Enfin, saluons la bande-son aux musiques épiques et aux bruitages plus vrais que nature. Il suffit de fermer les yeux pour se croire au beau milieu d'une vraie forêt. Bluffant !

L'aventure avec un grand A

Le village Kokoto est le point de départ de votre aventure.

Le début de l'aventure est pensé à la fois pour les néophytes et les connaisseurs. Le novice peut être déconcerté par les mécanismes de Monster Hunter. Heureusement, un long didacticiel vous familiarise avec les activités de chasse et de collecte du jeu. Si vous n'avez jamais touché à la version PS2, l'apprentissage sera progressif. Avant tout, c'est l'aspect combat qui est mis en avant avec plusieurs quêtes d'initiation à la chasse. Puis, vous découvrez esnuite les mécanismes d'exploration, liés à l'observation de votre environnement. Lors de vos premières quêtes, le chef du village vous accompagne en distillant des petites aides très utiles pour progresser dans le monde de Gardemine. Ces conseils sont parfois un peu confus et pas toujours compréhensibles. Les novices seront également déçus par le rythme très lent des premières quêtes et par leur grande facilité. Dans son principe général, Monster Hunter s'apparente à Phantasy Star Online. Vous ne suivez pas réellement un histoire à la manière d'un RPG classique mais vous faites avancer "l'intrigue" en choisissant vos quêtes dans un hall de rassemblement. Une fois, la quête choisie, vous entrez dans le camp de base pour récupérer des objets essentiels (potions, carte...) et commencer l'aventure. Alors que l'on pouvait s'attendre à de vastes environnements, la carte est divisée en une dizaine de petites zones séparées par des chargements. Pas forcément idéal pour l'aventure et le dépaysement. Heureusement, la plupart de ces zones sont riches en surprises et en proies à chasser.

Le bon et le mauvais chasseur

Les Velociprey sont dangereux pour les débutants.

Monster Hunter Freedom se distingue par ses phases de chasse où vous êtes amenés à utiliser votre arsenal. Le système rappelle les hack'n slash. A l'approche du gibier, il vous suffit de dégainer votre arme et d'attaquer à l'aide de triangle et de rond. Au début de l'aventure, peu de combos sont à votre disposition. Les monstres à tuer sont de petite taille ou inoffensifs et quelques coups d'épée suffisent à les terrasser. Progressivement, vos armes et votre armure montent en puissance afin de chasser des proies de plus en plus grosses et dangereuses. Deux types d'armes sont utilisables pour deux types de compétences. Vous pouvez devenir épéiste en préférant manier les armes au corps à corps. Ceux qui préfèrent les armes à feu peuvent être artilleurs et bénéficier de munitions spéciales. D'autres moyens de chasser existent comme les pièges ou les bombes. Cela témoigne d'une volonté d'apporter de la profondeur au gameplay du jeu. En dépit des idées intéressantes, la maniabilité des phases de chasse aurait mérité un meilleur traitement. Capcom a voulu chercher la difficulté en satisfaisant avant tout, les puristes. Ne cherchez pas de verrouillage des ennemis à la Zelda dans Monster Hunter Freedom. Votre avatar se retrouve souvent à donner des coups d'épée dans le vent. La gestion des angles de vue est catastrophique. Le bouton L vous permet de la replacer derrière le dos du héros mais cela ne suffit pas à garder le contrôle de votre action. Avec les armes à feu, la visée intérieure est difficile à maîtriser et peu pratique. La maniabilité frustrante de Monster Hunter nuit au gameplay intéressant des phases de combat.

Un RPG captivant

Ces deux chasseurs sont montés en grade.

Au-delà des phases de chasse, Monster Hunter Freedom apporte un vrai vent de fraîcheur au RPG. Votre personnage monte en classe et en grade au fil des quêtes, comme dans tout bon jeu de rôle. Ici, vous possédez un rang de chasseur, qui permet d'accéder à des quêtes de votre niveau. Il est également possible d'obtenir des talents en fonction de vos actions et de vos achats. La partie RPG se combine intelligemment à l'aspect exploration du titre. En effet, certaines armes et armures peuvent être créées à partir d'objets récoltés lors de vos quêtes. A vous donc de casser des cailloux pour trouver des minerais, de fouiner les racines des arbres pour récolter des champignons, et de chasser pour recueillir les peaux ou les os de vos abats. C'est également le rôle de la ferme qui permet de pêcher, de cultiver et de récolter des minerais. En outre, il faudra trouver les combinaisons qui permettent d'obtenir des objets spéciaux en associant deux objets communs. Le gameplay paraît plus profond après plusieurs heures d'initiation. C'est là tout l'intérêt du concept de Monster Hunter Freedom. La progression se fait à votre rythme : libre à vous de choisir d'aller vite en choisissant des quêtes difficiles ou d'avancer lentement en privilégiant l'exploration. Toutefois, il faut reconnaître une certaine linéarité dans le déroulement des missions. Une intrigue plus étoffée aurait certainement permis une plus grand implication du joueur. En dépit de l'aspect chasse assez rudimentaire, Monster Hunter Freedom offre un aspect RPG convaincant et fascinant.

Un oubli de taille

A quatre, la chasse devient plus facile.

Dans la version PS2 de Monster Hunter, la partie solo n'occupait que 50% du jeu. La durée de vie était effectivement allongée par un mode en ligne de très bonne facture, et fréquenté par des joueurs passionnés. Malheureusement, n'espérez pas continuer l'aventure de Monster Hunter Freedom avec des joueurs du monde entier. Présent dans la version japonaise, le mode en ligne a tout simplement été supprimé de la version européenne. Il faudra se contenter d'un mode ad hoc, pas forcément pratique surtout que le jeu ne gère pas le partage d'UMD. Si cela a le mérite d'améliorer la communication entre les joueurs, la série perd quelque peu de sa magie. Le mode "collecte de trésor" se joue à deux et est axé sur la coopération. Il est également possible de faire des quêtes jusqu'à quatre. N'hésitez pas à vous déplacer dans des lans PSP où les adeptes de Monster Hunter sont nombreux et expérimentés. Enfin, sachez qu'il existe un moyen détourné de jouer en ligne. L'installation est plutôt complexe et ne remplace pas un vrai mode en ligne.
Les Plus
  • Le bestiaire de Gardemine
  • L'aspect RPG bien pensé
  • Un gameplay profond
  • La bande son de qualité
Les Moins
  • Problème de maniabilité
  • Pas de mode en ligne
  • Certaines quêtes très difficiles
Résultat

Avec Monster Hunter Freedom, Capcom prouve sa maîtrise de la PSP. Toutefois, le jeu cumule des défauts handicapants. Au premier abord, le jeu paraît difficile et élitiste. L'aspect chasse est sommaire et souffre de gros problèmes de caméra, en dépit d'idées intéressantes. Sa progression linéaire en solo peut rebuter certains joueurs novices peu familiers au jeu de rôle. De plus, ses nombreuses trouvailles ne font pas oublier l'absence déplorable d'un vrai mode en ligne. Heureusement, le gameplay est sauvé par un aspect RPG ingénieux et captivant. Après plusieurs heures de quêtes épiques et rondement menées, le jeu se révèle profond et plaisant. Intelligent bien qu'un peu bourrin, Monster Hunter Freedom est un bon RPG à conseiller aux amateurs du genre.

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