Test | Le Tiers Age, deux tiers de frustration
19 janv. 2005

Testé par UnexpectedGuest sur
Aussi disponible sur
The Lord of the Rings: The Third Age
  • Éditeur Electronic Arts
  • Développeur Redwood Shores Studio
  • Sortie initiale 12 nov. 2004
  • Genre Rôle

Electronic Arts n'a pas négocié les droits de la célèbre trilogie de Tolkien pour rien, et après deux Beat them all assez réussis (Les deux Tours et Le Retour du Roi), c'est un RPG au tour par tour qui pointe son nez, Le Tiers Age. Malgrè un style de jeu assez différent donc, vous vous dites "Et nous voilà repartis sur les traces de Frondon et de son anneau de malheur...". Oui, tout le monde aurait eu le même réflexe, et aurait fait tout faux.

Quand je serai grand, je serai Rôdeur

Bon, le téléphone est débranché, les volets sont fermés, vous êtes bien assis sur votre fauteuil, quelques noix de cajou à portée de main. La X-Box ronronne, la boîte du Tiers Age traîne négligemment sur la table basse : vous êtes prêts pour prendre votre dose d'héroic fantasy dans le plus célèbre des mondes où s'affrontent le bien et le mal : les contrées de Tolkien. Entre deux cinématiques de présentation, bercés par les envolées grandioses de la trilogie, vous vous sentez Aragorn... Ca fait trois mois que vous ne vous lavez plus les cheveux pour vous sentir Aragorn, car clairement, la tresse blonde de Legolas ne vous sied pas. Ah, ça commence. Vous avez faim, au point de vous enfiler un bon steak de troll des cavernes, bien saignant là. Reste une question, quel héros allez-vous incarner ?

Faites entrer les doublures

Quasimodo fait de la figuration

Fier de vos mèches noires huileuses à souhait, vous vous précipitez dans le menu ad hoc pour y choisir le bellâtre Aragorn. Et là, première surprise de taille, point d'Aragorn. Point de Legolas, non plus, ni de Gandalf, ni de Hobbits, ni même de cette barbe ambulante de Gimli... Et oui, qu'est ce qui est passé dans l'esprit d' Electronic Arts le jour où ils ont décidé que vous ne pourrez incaner que d'anonymes ersatz des héros de la Communauté de l'Anneau ? Il faudra ici vous contenter de jouer un garde du Gondor, un elfe, un rôdeur, un nain, un cavalier du Rohan et une guerrière de la même contrée. Bien sûr, on crie à l'arnaque, on crie "remboursez !". L'avocat d' Electronic Arts a beau se défendre en disant que lors de la partie solo, vous recevrez le soutien salvateur de Gandalf, d'Aragorn, ou d'Eowyn (les vrais) lors de certains combats (qui d'autre que Gandalf peut se faire le Balrog, qui ?), on n'en garde pas moins un léger goût amer au fond de la gorge.

Du Final Fantasy revampé

Karaoké sons&lumières

Passé cette première déception de taille, laissons donc nos anonymes doublures se jeter dans l'histoire. Fini le Hack&Slash, terminé les combos, bonjour le tour par tour. Les afficionados de Final Fantasy ne seront pas dépaysés, Le Tiers Age c'est du gameplay FF calqué sur l'univers du Seigneur des Anneaux. En un peu moins fouillé, le gameplay, me soufflent les puristes des RPG du Soleil Levant. Ici, pas question de jouer le bourrin donc, il faut choisir avec soin ses personnages, et les sorts et attaques qu'on va leur faire faire. Si on commence la partie avec seulement deux personnages, on la fini avec six pseudo-héros, et comme dans chaque combat, on ne peut aligner que trois d'entre deux, il vous faudra, tel un Guy Roux des temps anciens, composer avec justesse entre votre trio sur le terrain et vos remplaçants sur le banc de touche. Vos personnages ont a leur disposition armes et sorts variés, et une fois l'attaque choisié, vous aurez droit à une belle animation de votre tentative de tuerie, avec moults effets de couleurs. C'est mignon, mais ça n'enlève rien à l'impression d'immobilisme inhérent à ce type de jeux.

Du boulot dans de jolis décors

Narta vs Troll, faites vos jeux

Dans Le Tiers Age, bien que l'ensemble des Terres du Milieu semble attendre vos foulées légères, on n'a en fait que le choix de suivre... le chemin imposé. Pas de tourisme donc, interdit de follatrer de-ci de-là, ici on va là où EA en a décidé. Bien que très dirigiste, le jeu en reste néanmoins assez mignon, les décors sont grandioses et très fidèles au film, ce qui renforce le sentiment d'immersion qu'on perd lors des combats Final Fantasy-esques. Les fréquentes vidéos directement issues du film de Peter Jackson font aussi leur boulot, au delta près qu'on y voit les héros qu'on aurait bien aimé être... Beau pour les yeux et immersif, d'accord, mais quid du boulot ? On y fait quoi de beau dans Le Tiers Age ? Et bien, en parallèle de la quête principale qui consiste à suivre les traces de la vraie compagnie en écartelant de l'orc et du troll à tour de hache, de nombreuses petites quêtes annexes égayent le quotidien répétitifs de vos sbires. Sympa, mais rien de révolutionnaire, juste de quoi conférer une durée plus que correcte à la bête en fait. De longues heures de jeu donc, mais avec un manque cruel de liberté, dans un monde vide (où sont les PNJ ?), enfin non, juste rempli de centaines d'orcs.

De la lourdeur dans la gestion ...

Une petite boule bleue bien maniée peut faire des miracles !

Et le moteur, nous direz-vous ? Le moteur des combats est aussi simpliste qu'efficace, même si il finit par phagocyter la quasi-totalité du temps de jeu : on passe beaucoup de temps à jouer à l'inventaire et à répartir des points d'XP, ce qui casse un peu la dynamique de l'ensemble. De même, on arrive assez vite au paradoxe suivant : on grimpe très vite en niveau (c'est assez facile pour tout dire), mais on fini l'aventure sans avoir permis à ses personnages d'aller au maximum de leurs capacités. Frustrant ? Oui, voilà, frustrant, tant qu'à faire le Gros-Bill, autant pouvoir le faire jusqu'au bout.
Les Plus
  • Grande fidélité au film
  • Bonne réalisation dans l'ensemble
  • Sympa les vidéos
Les Moins
  • Pourquoi n'a-t-on pas droit aux personnages originaux ?
  • C'est lent
  • On ne peut pas monter ses personnages jusqu'au bout de leurs capacités
Résultat

Si le mode X-Box live brille par son absence, EA nous a, dans sa grande mansuétude, concocté un mode multijoueur. S'il est assez limité dans les phases hors combat (un jeul joueur se déplace, les autres bouffent les noix de cajou), pendant les bastons on peut trancher de l'Urukai en société, ce qui a des vertus appaisantes connues depuis que Sauron a perdu un doigt dans une bataille pourtant gagnée d'avance. Rien de révolutionnaire cependant.

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