Test | Burnout Paradise
25 févr. 2008

Hors des sentiers battus

Testé par matthew sur
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Burnout Paradise

Difficile d'y échapper, c'est comme si un jour ou l'autre tous les développeurs devaient se confronter à cette question : faut-il faire tomber les barrières et proposer un jeu ouvert ? Choisir librement ses objectifs, se balader d'un lieu à l'autre selon son bon vouloir, dans la catégorie des jeux de course, Test Drive Unlimited l'a déjà fait. Mais vous imagineriez ça dans un Burnout ? Selon Criterion, ce serait la définition du paradis. Du coup, ils appellent ça Burnout Paradise. Prêts à prendre Saint Pierre en auto-stop et à lui procurer le grand frisson ?

Dans le futur

Rappelez-vous, il y a quelques années, les prédicateurs tenaient plus ou moins ce discours : "Dans le futur, les jeux vidéo seront encore plus réalistes. Il sera impossible de différencier les graphismes de photographies, les sons envelopperont le joueur comme s'il y était, les protagonistes seront aussi intelligents qu'humains. Vous vous y déplacerez comme bon vous semble et vous serez libre de faire tout ce que vous souhaitez. Les jeux n'auront pas de limite, tout comme le monde, ou presque. Bref, attendez-vous à avoir plus, toujours plus. Jusqu'au jour où vous confondrez le jeu et la réalité." Mais voilà, vous vous en êtes probablement aperçu : le monde réel n'est pas si amusant que ça. Pour qu'il y ait jeu, il faut circonscrire un espace, fixer des règles qui indiquent ce que vous pouvez faire mais surtout ce que vous ne pouvez pas faire. Comment les jeux du futur résoudront-ils ce paradoxe : donner toujours plus mais garder un aspect ludique ? Ils trancheront probablement dans leur richesse pour se concentrer sur leur principe ludique.

Nouvelle génération

Il est rare que les voitures soient en si bon état.

Prenez Burnout Paradise par exemple. En tant que premier épisode pensé exclusivement pour des consoles de génération actuelle, Criterion se devait de mettre le paquet. Pas une ligne de code des versions antérieures n'a été réutilisée pour ce vaste chantier. Et même attendu au tournant, Paradise ne déçoit pas. Du moins techniquement. Il suffit de faire rugir son moteur, de foncer à travers les rues encombrées et de se cracher violemment dans un mur pour s'en convaincre. Comme attendu, les chocs sont un régal pour les yeux, la tôle se pliant délicieusement dans un feu d'artifice de verre, de métal et d'étincelles. Mais si vous parvenez à éviter les accidents et à vous faufiler parmi le trafic, le spectacle est encore plus impressionnant. La ville de Burnout Paradise, Paradise City, est entièrement ouverte. Dès le départ, vous pouvez décider de visiter chacune des rues, chacun des recoins sans avoir à accomplir la moindre course. Tout cela sans chargement perceptible.

Objectifs personnels

Les dérapages sont plus faciles à placer que jamais.

En pensant à Burnout, un environnement ouvert n'est pas la première chose qui traverse l'esprit. Les épreuves traditionnelles sont bel et bien présentes, mais il vous faut vous rendre à la ligne de départ pour les lancer. A chaque croisement de rue se trouve une épreuve que vous pouvez activer en freinant et en accélérant en même temps. La véritable nouveauté au programme, ce sont les épreuves de cascades. Enchaînez les sauts, dérapages, accélérations et même les vrilles et rotations aériennes pour réaliser un gros score en un temps limité. Le score à atteindre dans un premier temps est plutôt simple : une série de rampes est souvent proche, ce qui vous aide considérablement. Mais à chaque nouvelle épreuve la difficulté augmente, et pour peu que vous ne trouviez pas de quoi partir dans les airs vous stagnez avec des scores à ras les pâquerettes. Les "Road Rage" eux ne posent pas de souci dans cet épisode. Vous devez toujours envoyer les adversaires dans le décor à coups de queues de poisson et consort. Mais pour ce qui est des courses, c'est une autre affaire.

Sens de l'orientation recommandé

Les banderolles indiquent la ligne d'arrivée, à franchir dans n'importe quel sens.

Nombreux sont les joueurs à s'être plaints des rambardes de sécurité irréalistes apparaissant sous formes de grosse flèches au milieu de la route dans les précédents épisodes. Criterion les a entendus et a retiré ces indications. Et puisque la ville est ouverte, si vous prenez la mauvaise sortie sur l'autoroute en pleine course, pas la peine de vous dire que vos chances sont maigres. Pour pallier à ce problème, une carte miniature et un système de navigation sont censés vous venir en aide. Mais à pleine vitesse sur une voie encombrée, vous avez d'autres chats à fouetter que de garder les yeux rivés sur les indications en bord d'écran. Au final, les courses mettent plus à l'épreuve votre capacité à utiliser un GPS que votre maîtrise du volant. Cela met en relief les limites de la ville ouverte : vous préfèreriez avoir moins de liberté. Si vous n'arrivez pas en première place, il n'est pas possible de recommencer instantanément : vous devez retourner à la ligne de départ, qui se trouve à l'autre bout de la ville.
Les Plus
  • Les crashs toujours aussi impressionnants
  • Pas de chargement visible
  • Les cascades vertigineuses
  • La simplicité du multi
  • La prise de risque de la série
Les Moins
  • Les épreuves paraissent répétitives
  • Plus un jeu de navigation que de courses
  • Les trajets entre les épreuves parfois pénibles
Résultat

En déboulonnant les glissières de sécurité et en laissant les joueurs arpenter les rues de Paradise City en tous sens, Criterion a pris un risque qu'il faut saluer. Malheureusement, l'immédiateté et la sauvagerie que chacun est en droit d'attendre d'un Burnout Paradise est en demi-teinte. Navigation complexe, répétitivité des missions moins camouflée : Test Drive Unlimited n'a pas été un exemple suffisant pour ne pas essuyer les plâtres d'une direction vers la course en milieu ouvert. Le multi en ligne s'en sort bien par contre, en deux pressions de bouton vous rejoignez d'autres camarades lassés de la progression laborieuse pour des parties où le maître mot est la liberté. Objectifs improvisés, challenges ouverts, c'est à plusieurs que Burnout Paradise prend véritablement son sens. Ce sont les joueurs qui créent leurs parties, et le jeu au sens général. Un peu comme apparaissent les jeux dans le monde réel : des amis se retrouvent ensemble, se lancent des défis, fixent des règles et s'amusent. Burnout Paradise est presque trop riche : c'est aux joueurs de trancher dedans pour y trouver leur compte et peut-être même y passer d'excellents moments.

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