Test | Brelan d'as pour Rainbow Six Vegas
22 janv. 2007

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Tom Clancy’s Rainbow Six : Vegas

Les héros solitaires sont de plus en plus rares. Comme au cinéma, le goût du jour veut que les héros soient accompagnés. Or s'il est un jeu où l'équipe est au centre de tout, c'est bien Rainbow Six. Pour la première incursion de la licence Tom Clancy sur 360, Ubisoft a choisi Las Vegas comme cadre des opérations. La capitale du jeu a-t-elle porté chance à une série qui commençait à s'essouffler ?

Rien ne va plus

En tant que membre du Rainbow Six, vous n'avez pas le temps de vous interroger sur les tenants et les aboutissants de votre opération. Vos interventions sont rapides et efficaces, comme la balle qui traverse le crâne de votre ennemi. Aujourd'hui, les terroristes menacent d'utiliser une arme aussi sournoise que dévastatrice : une bombe à micro-ondes capable de brûler la cervelle des touristes de Las Vegas. Il vous faut traquer leur mystérieuse dirigeante et libérer les innocents retenus en otage. Mais en fin de compte, seules les particularités topologiques du terrain vous importent, les terroristes et leurs stratagèmes sont toujours les mêmes. Les casinos de Las Vegas offrent des espaces clos dans lesquels vous pouvez profiter des couvertures que constituent les machines à sous, les tables de jeu, etc. Les grands hôtels alternent longs couloirs et salles de banquets. Même si le développement des opérations peut vous mener dans des environnements plus ouverts, vos deux coéquipiers vous permettent toujours d'occuper l'espace de façon stratégique. Contournements, attaque de flancs, tirs de couvertures, passage en force dans les pièces cloisonnées : Las Vegas l'étincelante est votre meilleure alliée. Cependant, vous ne le lui rendez pas, vos charges de C4 et vos balles perdues dévastent ce décorum dans un feu d'artifice de billets de banques incandescents.

Un pour tous, tous pour un

A tout moment, vous pouvez aggrandir la carte tactique pour suivres les mouvements ennemis.

Certains jeux sont excellents. D'autres font dire de leurs développeurs qu'ils excellent dans leur domaine. Rainbow Six Vegas fait encore mieux : il vous donne l'impression d'atteindre vous-même l'excellence. La vue à la première personne présente les avantages de la précision du tir et de la perspicacité pour repérer tout mouvement ennemi. Mais dès que vous vous approchez d'un mur, d'une voiture, vous pouvez vous mettre à couvert, la caméra passant à la troisième personne. La transition d'un point de vue à un autre colle étroitement à l'action, rythmant votre progression de phases offensives et défensives. Mais ce n'est pas parce que vous êtes à couvert que vous ne faites rien : c'est l'occasion de diriger votre équipe en désignant leurs destinations, leurs cibles. Et le plus impressionnant, c'est de constater combien ils vous obéissent au doigt et à l'oeil. A peine leur donnez vous l'ordre de pénétrer dans une pièce qu'ils neutralisent toute menace mineure et se positionnent de façon intelligente. C'est d'autant plus utile que les bandits que vous affrontez à Las Vegas sont loin d'être manchots. Si l'un de vos coéquipiers est blessé, les jeux sont faits, vous avez une chance sur deux d'y rester. Du coup, jamais ne vous êtes vous senti aussi proche de vos partenaires, jamais une confiance mutuelle n'a été aussi nécessaire. Vous n'êtes pas un agent d'élite dirigeant une équipe de spécialistes. Vous êtes une équipe.

Plus on est de fous...

La combinaison fumigènes/vision thermique est toujours aussi efficace.

Curieusement, le jeu en ligne vous ramène assez brutalement à votre condition d'individu. En premier lieu, tout vous encourage à peaufiner votre image. La fonctionnalité Live Vision de la caméra Xbox 360 permet de coller votre bouille sur la tête de votre avatar. Le résultat est impressionnant pour peu que vous n'ayez pas une pilosité hors normes. Ensuite un système d'expérience vous incite à faire du score afin de débloquer des grades, des armes et des options. Vous pouvez ainsi faire la différence entre une jeune gâchette et un baroudeur aguerri rien qu'à son apparence, au son de son arme. Cela a d'autant plus d'importance que lorsque vous vous retrouvez dans l'une des dix cartes proposées égarées au milieu de seize joueurs, il est vital de savoir sur qui vous pouvez compter. Le type de jeu le plus prisé est le mode Attaque et Défense, dans lequel un groupe doit récupérer une mallette tandis que l'équipe adverse tente de l'en empêcher. Cette mallette doit être rapportée jusqu'au point d'extraction, et reste là où les attaquants l'échappent lorsqu'ils périssent sous le feu ennemi. Evidemment, la coordination des attaques comme de la défense requiert un travail d'équipe solide. Malheureusement, il est rare de voir cette alchimie émerger, et vous avez plus l'impression de trouver une somme de mercenaire ayant un but commun qu'une équipe d'élite. D'autres modes vous sont proposés, mais c'est le mode coopératif qui ranime l'esprit d'équipe : toute la campagne peut être jouée jusqu'à quatre joueurs en même temps. Les terroristes n'ont qu'à bien se tenir.
Les Plus
  • Une mécanique de jeu parfaitement huilée
  • Des coéquipiers ultra-efficaces
  • Un mélange de tactique et d'action explosif
  • Le jeu en ligne complet
Les Moins
  • Des checkpoints trop punitifs
  • Las Vegas ne brille pas de mille feux
  • Une durée de vie trop courte
Résultat

Vous l'aurez compris, Tom Clancy's Rainbow Six Vegas propose un gameplay efficace, réglé comme une horloge. Les confrontations ne sont pas très diversifiées, certes, mais les environnements varient plus que vous ne pourriez vous y attendre. Malheureusement, la réalisation ne suit pas toujours. Les décors de Las Vegas font aussi toc que les originaux, les otages ne donnent pas vraiment envie de les sauver et le tableau est terni par de nombreux bugs. Soyez prêts par exemple à traverser un niveau sans textures pendant plus de trente secondes. Le son rattrape toutefois l'image en vous plongeant dans l'enfer des combats, les balles vous sifflotant des requiems à l'oreille. Si l'anglais ne vous rebute pas, passez votre console dans la langue de Shakespeare, les jurons hauts en couleurs de vos adversaires vous motiveront d'autant plus à les anéantir. Cela peut paraître un peu brutal à certains, mais Tom Clancy's Rainbow Six Vegas c'est ça : la composante tactique est bien présente, tout juste assez pour occuper la partie de votre cerveau destinée à réfléchir. Cela laisse votre sensibilité disponible pour se recevoir toute la violence des combats en pleine face. Les montées d'adrénaline que procure le titre devient vite une drogue dont il est difficile de se passer. Du coup, la fin qui intervient au bout de huit heures sur une intrigue à peine ébauchée risque de vous laisser en manque. Mais c'est le mal nécessaire des meilleurs jeux : ils sont toujours trop courts. N'est-il pas normal de souhaiter qu'ils durent toujours plus ?

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