Preview | La Nintendo DS entre nos mains
17 déc. 2004

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Avec sa robe grise et son écran double, ses cartouches d'un giga et son écran inférieur tactile, son stylet et ses fonctions wifi, la Nintendo DS a tout pour séduire les joueurs nomades. Nous avons pu la tester chez Nintendo, ainsi que les jeux Super Mario 64x4 et Metroid Prime Hunter. Malgré quelques légères anicroches, l'ensemble est tout simplement étonnant d'ingéniosité. En attendant sa sortie en mars 2005, retrouvez dans cette preview nos impressions, les spécifications et tout plein de screens de la NDS et de ses deux titres phares outre-atlantique.

Touche moi

Dans un appartement cosy au coeur de Paris se trouve le showroom de Nintendo. Affalés sur un tas de poufs de toutes les couleurs, entouré de murs d'écrans plats, nous avons pu goûter, que dis-je, toucher la dernière console portable du géant japonais: la Nintendo DS. "Toucher" est bien le mot qui convient, car au-delà de l'aspect gadget, l'écran tactile se révèle être l'initiateur d'un gameplay aussi inattendu que novateur. Nous nous sommes ainsi battus à coups de stylet sur Metroid Prime Hunter puis sur Super Mario 64 DS, qui sont deux très bonnes surprises. Au passage, signalons que les cartouches ont une capacité d'un giga octet (1 Go), ce qui est assez formidable. Mais d'abord nous nous sommes envoyé des caricatures de notre rédac' chef avec le Pictochat, logiciel interne à la NDS destiné à trouver des joueurs à proximité.

On commence par les points noirs

Le ravissement fut si grand lorsqu'on nous a apporté les deux consoles qu'on ne trouvait pas le bouton power. Par la suite, on a fini par le trouver un peu trop près de la flèche directionnelle, ce qui nous a valu quelques reboots involontaires. D'autant que la prise en main favorisant grandement l'utilisation du stylet ou du pouce droit sur l'écran c'est la main gauche qui supporte l'engin. Et il pèse son poids. Mais rassurez-vous amis gauchers, la configuration inverse est possible. Une fois la bête allumée et les rudiments expliqués, le Pictochat fut notre premier contact avec la nouvelle ère Nintendo. Un système sans fil propriétaire (type Wifi) d'une portée de 30 mètres permet à tout un chacun de détecter la moindre NDS dans le périmètre. Mais encore faut-il que la personne détectée rejoigne le Pictochat pour discuter d'une partie éventuelle. C'est un peu la chat room des jeux en réseau, on fixe les règles et les principes et c'est parti. Car une fois le jeu lancé, impossible de communiquer avec l'adversaire. Sauf si évidemment il est à côté de vous. Pour conclure ce paragraphe des petits détails qui fâchent, préparez-vous à rebooter très (trop?) souvent votre console. Pour sortir du Pictochat. Pour quitter le mode multi de Metroid. Pour revenir à l'écran de configuration. Pour...

Premières impressions : Metroïd Hunters

Mais une fois le jeu lancé, c'est le bluff total. La maniabilité est déconcertante de facilité avec l'écran tactile et tend d'ailleurs à se rapprocher de la combinaison clavier/souris. Si shadust a préféré de loin jouer avec le petit anneau accroché au pouce, drip a eu un excellent feeling avec le stylet, qui s'avère d'ailleurs plus pratique pour accéder rapidement aux boutons déclencheurs d'action, comme la transformation en sphère ou l'évolution en lance roquette. La démo de Metroid Prime Hunter comporte quelques niveaux d'entraînement solo et quatre maps multi, dont deux assez vastes pour des parties à une douzaine de joueurs. Le rendu graphique est globalement très satisfaisant, légèrement supérieur à ce que ferait une N64. Mais la taille de chaque écran n'étant que légèrement plus grande que celui d'une GBA, on a parfois l'impression de ne pas ressentir de très grande évolution. Toujours est-il que c'est dans un véritable environnement 3D que l'on évolue, la comparaison avec des FPS de GBA comme Doom illustre parfaitement le cap franchi.

Un mario mitigé mais avec des idées

Super Mario 64 DS apporte son lot de surpirses, mais aussi de regrets. Les bonne surprises d'abord avec l'ajout d'une partie "mini jeux" qui sont pour la plupart vraiment bien réalisés : simples et rapides, ils illustrent parfaitement l'importance du stylet. Le jeu de la boule de neige, par exemple, consiste à faire rouler le plus vite une boule de neige qui grossit, grossit, et tout ça avec le stylet, comme si vous poussiez un cerceau avec un bâton. Les mini-jeux sont à débloquer au fur et à mesure que vous avancez dans l'aventure. Celle-ci, justement, est un tantinet décevante. Les puristes seront déstabilisés de jouer avec Yoshi et non Mario, qui a disparu avec Peach. Yoshi suit donc les trace de notre héros et peut se transformer en Mario, Luigi ou Wario en enfilant leur casquette ; il acquiert ainsi leurs capacités, mais garde sa voix de fausset. Graphiquement, c'est du niveau 64, sans grande perturbation majeure. On notera de légères améliorations mais comme elles ne portent que sur certains éléments, ceux-ci dénotent un peu avec le reste. Dommage, car on s'attendait vraiment à redécouvrir un mario cultissime dépoussiéré.

Le multi sauve le plombier

Rassurez-vous, c'est tout de même agréable de pouvoir jouer à ce titre sur une console portable, qui plus est dotée d'un écran tactile. A ce sujet, la maniabilité est légèrement moins évidente que sur Metroid Prime Hunter. Si vous optez pour ce mode de jeu, vous devrez pointer l'endroit où vous voulez déplacer votre Yoshi sur la carte affichée sur l'écran tactile. La vitesse de celui-ci dépend d'ailleurs de l'endroit où vous pointer : plus vous pointez loin, plus ira vite, à l'inverse si vous pointez une zone proche, il se déplacera à la vitesse d'un RER un jour de grève... Ceci entraîne un léger souci : vous aurez en effet tendance à poser votre stylet le plus loin possible sur la map, et vous rencontrerez immanquablement les limites (physiques) de l'écran tactile. Agaçant. Le multijoueur apporte sont lot de nouveautés : dans quatre environnements dont deux inédits, vous affrontez vos adversaires à la course aux étoiles. Celui qui en a le plus a gagné, tous les coups étant permis. Et l'expérience l'a prouvé, sans stylet et les deux mains rivées à la console, la réactivité est plus immédiate et le contrôle plus précis. Ayant pu tester ce mode multijoueurs avec d'autres personnes, nous nous sommes lancés dans une compétition de folie jusqu'à passer toute une map sur une seule étoile alors que plusieurs apparaissent. "Pas de quartiers" était notre leitmotiv.

Verdict ?

Metroid Prime Hunter et Super Mario 64 DS, les deux jeux phares accompagnant le lancement de la NDS aux USA puis au Japon représentent une belle vitrine des capacités de la console portable. Mais il semblerait que ce ne soit que le début, les concepts originaux liés à l'utilisation de l'écran tactile ne font qu'apparaître, le prochain WarioWare DS semblant très prometteur de ce côté là. Mais on verra apparaître des jeux un peu plus adultes, comme Sprung ou Another.

La console en elle-même est du gabarit de deux GBA SP mises côtes à côtes, ce qui représente un certain encombrement. D'autant que les écrans paraissent encore plus petits du fait de l'énorme espace qui les sépare du bord, au contraire de la GBA SP ou de la future PSP de Sony. L'écran tactile semble globalement se justifier pour le moment, parfois un peu trop, faisant que seule la moitié gauche de la console est utilisée.

Le système sans fil pour sa part offre un réel sentiment de liberté. Si au début nous avions tendance à rester l'un à côté de l'autre (habitude du link de la GBA oblige), très vite nous avons compris l'intérêt qu'offre un tel dispositif. Les amphithéâtres de France et de Navarre vont très vite découvrir les avantages qu'offrent la DS, et les cours passeront assurément plus vite.

Enfin, la possibilité de jouer à presque tous les jeux en multi avec une seule cartouche (en téléchargeant simplement les infos sur sa NDS via le système sans fil) est un réel plus et permet des expériences multijoueurs improvisées sans accessoires supplémentaires.
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Tribune libre