Preview | Overwatch
28 avr. 2016

Une nouvelle franchise qui démarre fort

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Overwatch

Overwatch est une étrange bestiole. D'un côté, un nouvel univers Blizzardien développé en dehors du jeu via des cinématiques, bandes-dessinées et qui sait quoi d'autre à venir. De l'autre, un jeu qui ignore le scénario liant les personnages pour se concentrer sur le fun et le gameplay. Suite à la clôture de la beta fermée, que pouvons-nous attendre de cette première entrée de Blizzard dans le monde des FPS en équipe ?

Des héros, des objectifs, de la baston

Overwatch oppose deux équipes de six joueurs devant chacune remplir un ou plusieurs objectifs (ou empêcher l'équipe adverse de le faire). Chaque joueur peut faire son choix parmi 21 héros, répartis sur quatre rôles : assaut, défense, tank et support. Pour les plus novices, le jeu donne des conseils sur la composition de l'équipe pour guider cette sélection. Du côté des types de missions, il y en a actuellement trois (et un hybride), répartis sur 12 cartes. Vous aurez à escorter un véhicule d'un bout à l'autre de la carte dans le temps imparti (pendant que l'équipe adverse cherchera à vous arrêter), prendre le contrôle de deux points défendus par vos adversaires, ou encore vous affronter sur trois manches pour contrôler un même point suffisamment longtemps. Le mode hybride est un croisement entre les deux premiers : capturer un point puis escorter un véhicule.

À noter que tout ceci n'est que l'état actuel des choses, avec plus de héros, de modes de jeu et de cartes à venir par la suite.

Facile à manier, difficile à maîtriser

Reinhardt est un gros bourrin qui, en plus d'être équipé d'un grand bouclier, peut assommer et mettre à terre tous les ennemis du coin.

En termes de maniement, Overwatch est particulièrement simple à prendre en main, même pour des néophytes absolus. Il n'y a aucune gestion d'équipement et chaque héros ne dispose que de cinq ou six commandes maximum. Un ou deux modes de tir, deux à trois skills "normales" et une "ultimate" qui se charge progressivement avec le temps ou en causant des dégâts aux adversaires. Il est très facile de prendre un héros, jeter un œil sur l'écran détaillant son fonctionnement et se lancer dans une partie. Les subtilités font leur apparition très rapidement par la suite, dûes aux particularités de chaque héros et à la possibilité d'en changer à volonté (ou presque) en cours de partie. Il est du coup non seulement possible mais encouragé de faire évoluer la composition et la stratégie de l'équipe en fonction du déroulement de la partie.

Tout ceci a l'air basique, mais derrière cette simplicité apparente, Overwatch cache une profondeur qui se découvre intuitivement, en enchaînant les parties et en observant leur déroulement. Par exemple après chaque mort, vous êtes soumis à un flashback des dernières secondes du point de vue de votre tueur, vous permettant non seulement de voir comment les autres héros fonctionnent mais aussi de repérer des endroits de la carte et des angles d'attaque dont vous n'aviez pas connaissance. Si les débutants n'auront aucun problème à se lancer, les subtilités du maniement de chaque héros et leurs interactions (entre eux et avec les différents environnements) donnent toutes les opportunités nécessaires pour que les meilleurs joueurs se distinguent largement.

Chacun son rythme

Lúcio est un médic qui affecte tous les alliés qui l'entourent, en pouvant alterner entre les soigner et les faire aller plus vite.

Si vous souhaitez expérimenter par vous-même sans avoir 11 autres joueurs autour de vous, le jeu dispose d'une zone d'entraînement (juste vous et quelques cibles), un mode humains vs IA et un mode custom vous permettant de créer des parties sur mesure, seul contre des bots, avec des bots alliés, avec un nombre variable d'amis, dans n'importe quel mode, sur n'importe quelle carte, avec toute une tripotée d'options diverses et variées pour changer la donne (bonus ou handicap de vie ou de dégâts, réduction des cooldowns des skills, etc.)

Le mode principal est le "Quick Play", seul ou en groupe, qui se charge de vous trouver des parties aussi équilibrées que possible selon vos performances passées. Une fois deux équipes formées, le jeu essayera de conserver les mêmes joueurs d'une partie à l'autre (mais pas forcément dans le même camp ; un allié sur une partie peut devenir un ennemi dans la suivante). C'est bien quand les niveaux sont équilibrés, mais ça peut être très frustrant quand il y a de gros écarts.

Enfin, pour les plus compétitifs, un mode subtilement nommé "Competitive" se débloque une fois que vous avez fait suffisamment de parties pour que le jeu vous considère comme étant un minimum compétent. Dans ce mode, les cartes "attaque/défense" sont jouées deux fois avec les mêmes équipes, en inversant les rôles, après quoi les équipes sont entièrement remplacées. Vous gagnez ou perdez des points selon vos victoires et défaites et êtes classés en conséquence.

Une drogue efficace

Pharah vole, lance des roquettes et peut arroser toute une zone en causant beaucoup de dégâts... mais sans pouvoir bouger. On ne peut pas tout avoir.

Au final, Overwatch est un jeu très addictif, avec des héros qui ont chacun leur style bien distinct et des parties souvent serrées, rapides et nerveuses, même si les héros eux-mêmes ne sont pas forcément les plus véloces. Le jeu tourne très bien même sur des machines modestes (un bon signe pour les versions consoles), les développeurs ont spécifiquement cherché à réduire voire éliminer les problèmes de mouvement rendant certains joueurs malades, et un soin tout particulier a été donné à l'environnement sonore pour permettre aux joueurs de "naviguer à l'oreille". Ça, c'est pour la partie positive.

Un équilibrage pas très équilibré

Un robot à fleur qui se transforme en tank face à un gorille à lunettes qui vient de la lune. Waip. C'est Overwatch.

Bien sûr, tout n'est pas rose, et plusieurs points pourront jeter de l'ombre sur l'ensemble s'ils ne sont pas améliorés d'ici la sortie. En premier lieu, le matchmaking chargé de créer des parties équilibrées... n'est pas sans faute, loin de là. Si les parties équilibrées sont généralement toutes excellentes, qu'on gagne ou qu'on perde, il était fréquent durant la beta fermée de se retrouver avec plusieurs joueurs de bas niveau contre une équipe composée de joueurs bien plus expérimentés. Et tout à coup, les parties deviennent plus frustrantes qu'autre chose. Bien sûr l'inverse arrive aussi, mais ces parties restent étrangement moins dans la mémoire. Broyer du noob est reposant, mais beaucoup moins marquant qu'être dans la position du noob broyé. Pour ce point, il est tout à fait plausible d'accuser le pool de joueurs très réduit durant la beta, et il faudra attendre la sortie officielle pour juger du matchmaking avec un nombre de joueurs normal.

Une zone d’ombre qui pourrait masquer un beau paysage

Tableau de fin d'une des dernières parties avant la fin de la beta. Snif. Vivement la sortie.

Mais le point principal qui nécessitera une attention toute particulière de Blizzard est le netcode. La partie du jeu qui synchronise les actions de tous les joueurs et décide de quels tirs atteignent leurs cibles. Juste après le matchmaking, c'est là que l'essentiel des frustrations trouvent leur origine. Une fréquence de mise à jour du serveur extrêmement faible cumulée à une compensation de lag un peu trop zélée au profit des mauvaises connexions causent des effets secondaires pour le moins gênants. Se faire tuer à travers un mur ou parce que la commande pour s'enfuir/se protéger n'a pas été prise en compte par le serveur ne sont pas des moments particulièrement gratifiants, surtout quand ils s'enchaînent.

Espérons que Blizzard fera le nécessaire pour régler ces problèmes pour la sortie du jeu (ou très rapidement ensuite), pour éviter de ternir un jeu qui semble sinon réunir tous les éléments d'une grande réussite.
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Tribune libre