Test | Pro Evolution Soccer 5 : l'ultime évolution ?
28 janv. 2006

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Pro Evolution Soccer 5
  • Éditeur Konami
  • Développeur Konami
  • Sortie initiale 20 oct. 2005
  • Genre Sport

Comme chaque année, Pro Evolution Soccer sort du vestiaire pour cartonner sur les terrains d'Europe. Et comme chaque année, Pro Evolution Soccer 5 s'installe confortablement dans le haut des charts anglais, français, italien et espagnol. Ce cinquième opus débarque avec son lot de nouveautés et un gameplay toujours plus abouti.

Premiers pas

Depuis deux ans, la présentation des Pro Evolution Soccer se veut moderne. Fini l'austérité et les menus moches ; place à la couleur et à un menu qui sent le foot. L'introduction bénéficie d'un habillage plus techno. La musique met dans l'ambiance : il s'agit de Club Foot de Kasabian, groupe anglais fan de Leicester City. Cette cinématique rompt avec les introductions habituelles. Paradoxalement, c'est plus froid et ça ne transpire pas assez le football. Il est loin le temps du "Believe in your dreams" de ISS Pro Evolution 2 ou du "We will rock you" de Pro Evolution Soccer 2. On zappe vite pour découvrir les nouveaux modes de jeu.

Ligue Master

Drogba se blesse gravement et sera indisponible quelques semaines.

Depuis le début de la série, le mode Ligue Master ne cesse de s'étoffer : on passe d'une trentaine de clubs disponibles dans les premiers épisodes à plus d'une centaine dans ce cinquième opus. Avec la Ligue Master, il est possible de créer l'équipe de vos rêves grâce à une monnaie virtuelle qui constituera le budget de l'équipe. Au départ, vous commencez avec une petite équipe de joueurs pré-retraités. Par la suite, vous acquérez des jeunes joueurs prêts à éclore. Ces derniers progresseront au fil des matchs grâce à un système de points d'expérience. Ce n'est donc pas la peine de se ruer sur des stars vieillissantes du ballon rond comme Zidane, Figo ou Van Nistelrooy. Enfin, il est même possible de débuter avec les joueurs présents réellement dans le club et ainsi de voir comment le club évoluera au cours des saisons. Des nouveautés par rapport au dernier épisode ? Il n'y en a pas beaucoup hormis le fait de ne pas passer par un entraînement pour régler la condition physique des joueurs. Sur le long terme, le mode Ligue Master est répétitif. Au programme : gagner des matchs, entraîner des joueurs prometteurs, acheter les joueurs, gagner des matchs. Au bout de trois ou quatre saisons, les possibilités de ce mode sont totalement épuisées. Il ne vous reste plus qu'à utiliser votre équipe Ligue Master dans le mode Match pour savoir si votre onze tient la route face aux meilleurs clubs du jeu.

Un jeu tourné vers le multijoueur

Les adversaires en ligne restent toujours fair-play

Pro Evolution Soccer 5 est l'un des jeux les plus funs de la PS2 à plusieurs sur le canapé. L'organisation de la PES League a prouvé que le jeu de Konami savait fédérer une importante communauté de fans prêts à en découdre pour remporter le trophée. Même s'il n'est pas forcément accessible à tous, le gameplay est assimilable en une poignée de matchs. Ainsi, les différences entre un "pro" et un débutant peuvent parfois être minimes. Pro Evolution Soccer 5 est jouable à 8 en branchant deux multi-taps. Les parties peuvent vite devenir bordéliques, mais les matchs sont intenses et jouissifs. Ca crie, ça râle, ça s'énerve, ça insulte l'arbitre, ça s'extasie devant le moindre but marqué par l'attaquant... A plusieurs, Pro Evolution Soccer 5 est un régal. La grosse nouveauté de cet opus PS2 est l'apparition d'un mode en ligne. Premier constat, il est plutôt bien pensé. Le joueur crée son profil et a sous la main de nombreuses statistiques pour se comparer avec les autres joueurs. Les matchs ont été conçus en fonction des limitations du online PS2 : votre statut est différent à chaque mi-temps. Soit vous êtes hôte de la partie, soit vous êtes client. Ces différents statuts ont une incidence sur l'animation. En hôte, le jeu ralentit beaucoup alors qu'en client, le frame-rate est nickel. Parfois, ça devient totalement injouable avec un retard handicapant dans les mouvements et dans les passes. Enfin, sachez que vous ne pourrez pas faire de tournoi en ligne et que l'interface manque de convivialité. Pendant les matchs, les interactivités avec l'adversaire sont réduites à des phrases pré-enregistrées. Espérons que le mode en ligne soit amélioré pour le prochain épisode.

PES Shop et Mode Modifier

Un éditeur de chaussure bien pensé

Ces deux modes n'ont pas subi de changements majeurs. Dans le PES Shop, on peut toujours acheter des équipes classiques et des joueurs légendaires tels que Garrincha, Eusebio ou Roberto Baggio. Des angles de caméra, des nouvelles coiffures, des ballons et même un stade sont également disponibles. Pour les débloquer, il faut remporter des matchs dans les tournois ou en Ligue Master. A noter que la progression est désormais, plus lente. En ce qui concerne le mode modifier, des détails ont été peaufinés. On peut par exemple, créer ses propres chaussures grâce à un éditeur complet mais peu ergonomique. La création de joueur a été améliorée avec plus de possibilités. Il manque juste un éditeur de stades, qui aurait pu être sympathique.

Chaude ambiance dans les travées

Les fans du Celtic entonnent le Never Walk Alone

Premier constat, l'ambiance sonore est fidèle à ce que l'on entend dans les vrais stades d'Europe et du Monde. Les réactions des supporters collent bien aux actions de jeu provoquées par les joueurs. On note l'apparition de chants de supporters des clubs et aussi des équipes nationales, un plus pour l'ambiance. Deuxième constat,la qualité des commentaires proposée dans Pro Evolution Soccer 5 est décevante. Pour la deuxième année consécutive, le duo Christian Jeanpierre et Jean-Luc Arribart, qui a fait ses preuves sur TF1 tente d'animer les matchs. Malheureusement les commentaires sont parfois à côté de la plaque et agacent plus qu'autre chose. Un bon conseil, coupez-les ou optez pour des commentaires en langues étrangères comme l'anglais. L'ambiance sonore lors des menus de jeu s'est améliorée grâce à une playlist plus variée.

Modélisation et motion capture

Euh... Malouda ?

La modélisation faciale des protagonistes est inégale. Elle est irréprochable pour les grandes stars. En effet, on reconnaît du premier coup d'œil les grandes stars comme Ronaldinho, Francesco Totti ou Ronaldo. Vous trouverez une petite sélection non représentative des meilleurs joueurs de la planète dans la galerie d'images qui conclut ce test. Mais, comme souvent, la modélisation est hasardeuse pour les seconds couteaux. Ribéry, Lucarelli, Florent Malouda... autant de très bons joueurs méconnaissables dans Pro Evolution Soccer 5. On regrettera également la représentation pas toujours fidèle des tenues des équipes. La motion capture a été refaite. Les joueurs du club nippon de Kashima Antlers, ont prêté leur expérience aux développeurs de la Team Winning. Les animations se sont améliorées avec des mouvements beaucoup plus réalistes. Un grand soin a été porté sur les animations de transition qui permettent de fluidifier les gestes des joueurs. On reprochera certains mouvements un peu trop typés asiatiques qui ne correspondent pas à des montagnes comme Stam ou Koller. Les collisions ont été améliorées même si Pro Evolution Soccer 5 conserve ses habituels bugs de collision agaçants. Dans l'ensemble, le visuel s'en tire avec les honneurs.

Base de données décevante

Zizou et son mystérieux numéro 11

Le fan de foot sera déçu par les lacunes de la base de donnée. Certes l'exhaustivité de Pro Evolution Soccer 5 s'améliore au fil des épisodes, mais on reste bien loin d'un FIFA. On nous promettait de nouveaux clubs sous licence, mais au final, peu de choses ont changé. Aucun club français ne bénéficie des maillots officiels et certaines recrues tardives du mercato sont absentes. La Serie A italienne, Eredivisie hollandaise et la Liga espagnole sont sous licence avec logos, maillots et noms réels. Tout comme Arsenal, Chelsea et quelques autres équipes européennes. Les transferts ne sont pas respectés. Par exemple, Michael Owen est encore au Real. Mais ces erreurs sont repérables dans le menu modifier. Les sélections nationales ne sont pas épargnées par cette immobilisme chronique. Il faut souligner l'arrivée du Venezuela de Juan Arango et de la Côte d'Ivoire de Didier Drogba. Petite déception, Konami n'a pas ajouté d'équipes mais en a supprimé. En effet, la Jamaïque et l'Égypte ont disparu. De plus, les développeurs ont eu le nez creux puisque certaines sélections présentes au Mondial 2006 sont absentes comme le Togo, l'Angola, Trinidad ou les Black Stars du Ghana. Heureusement, les équipes sont crédibles avec la présence de Zizou (affublé d'un surprenant numéro 11) et de Figo au Portugal, les deux ex-retraités de l'Euro 2004. Enfin, les onzes des équipes de légende n'ont pas vraiment évolué (Di Stefano et Garrincha out, Laurent Blanc en France Classic).

Le collectif au centre du jeu

Entouré par quatre défenseurs, Totti ne peut que frapper.

Dans Pro Evolution Soccer 4, les joueurs avaient l'impression que la série piétinait ou n'évoluait pas dans le bon sens. Trop arcade, trop individuel, trop baby-foot... Pro Evolution Soccer 4 accumulait les tares, vues d'un mauvais œil par les fans de la première heure. Les développeurs ont passé un coup d'éponge magique et ont corrigé la plupart des défauts. La vitesse de jeu a été réduite pour plus de réalisme. Konami a rajouté un système de contrôle orienté, rappelant les premiers épisodes sur PS2. Certes, il est encore possible de jouer en première intention, mais les passes sont beaucoup moins précises. Le nouveau système de contrôle ralentit considérablement le jeu et limite les dribles multiples au grand désespoir des "joueurs persos". De plus, Konami a enterré (définitivement ?) la passe en profondeur aérienne, méprisée par les fans. En effet, dans Pro Evolution Soccer 4, elle passait à tous les coups en lobant la défense, ce qui favorisait la recherche permanente en profondeur. Ce cinquième opus demande un effort de construction du jeu. Il est très rare d'arriver devant le but au bout de trois passes. En ce qui concerne la construction, Pro Evolution Soccer 5 semble favoriser les débordements puis les remises rapides dans l'axe. Sachez enfin, que les frappes lointaines rentrent beaucoup plus souvent et que les duels sont généralement à l'avantage du gardien.

Définitivement défensif

L'arbitre hésite à mettre la main à la poche

Pro Evolution Soccer 5 a toujours fait l'apologie de la défense. Cependant, les derniers épisodes (le 2 et le 4 notamment) ne brillaient pas par leur rigueur défensive. Konami a de nouveau écouté les fans en renforçant l'aspect défensif. L'organisation est plus compacte et protége mieux le but. Il y a beaucoup de moins d'erreur de marquage de la part de vos défenseurs. Pourtant, si l'organisation a été améliorée, prendre la balle à l'adversaire en le pressant est devenu un art difficile. En effet, l'arbitre favorise l'attaquant plutôt que votre défenseur dans les duels. L'homme en noir siffle beaucoup de fautes et hache le rythme du jeu. L'IA a été retravaillée. Les défenses sont désormais plus agressives et n'hésiteront pas à se sacrifier pour sauver une situation. L'adversaire reste fair-play et fait très peu de fautes devant le but, préférant bousculer vos joueurs près de la ligne médiane (à la Van Bommel). L'organisation défensive de l'équipe IA est paradoxale. En effet, il est parfois plus facile de marquer contre des grosses équipes que contre des petites formations. En effet, les "petits poucets" ont tendance à serrer leur ligne défensive et à jouer uniquement en contre-attaque. Les grandes équipes veulent développer leur jeu et ont souvent une défense qui joue le piège du hors-jeu. Gagner 4-0 contre les "graslactiques" du Real deviendrait presque trop facile.

Avis de Samy - Un gameplay trop hasardeux

L'IA a été inexistante sur ce corner d'Arsenal

Pas de chamboulements majeurs mais ce cinquième opus apporte tout de même, un nouveau feeling à apprivoiser. Pro Evolution Soccer 5 se veut plus réaliste et moins arcade que le décevant Pro Evolution Soccer 4. Le rythme a été ralenti mais peut très vite s'accélérer en jouant en première intention. Le fait de remettre le collectif au centre du jeu est une bonne idée de la part de Konami. Cependant, ces changements se font au détriment du jeu individuel, qui était grandement favorisé dans les derniers épisodes. Théoriquement, il est désormais impossible de passer une défense entière à coup de roulettes et de passements de jambes. Pourtant, en pratique, il est toujours possible de s'enflammer. La faute à une défense qui a souvent tendance à s'ouvrir et à ne pas respecter les marquages. L'IA n'a pas évolué et ce défaut fait qu'on se retrouve souvent avec des joueurs contrôlés par l'ordinateur, incapable de prendre des initiatives. Malgré de nombreux lags, le mode en ligne sur PS2 sauve les meubles. Pro Evolution Soccer 5 est un bon épisode, meilleur que Pro Evolution Soccer 4, mais il cumule toujours des défauts rageants et agaçants.
Les Plus
  • L'aspect collectif
  • Les nombreuses stratégies
  • Le moteur graphique
  • Le mode online
Les Moins
  • Une Ligue Master répétitive
  • Les commentaires
  • Les problèmes d'arbitrage et d'IA
Résultat

Pro Evolution Soccer 5, l'ultime évolution ? On peut encore faire mieux car au niveau nouveautés, cet opus déçoit. Ce cinquième volet n'est en fait, qu'un épisode de transition en attendant des jours meilleurs sur les consoles de nouvelle génération. Que pourrions-nous donc attendre d'un sixième épisode de Pro Evolution Soccer ? Peut-être des graphismes beaucoup plus réalistes, une amélioration de la bande-son, un nombre d'équipes multiplié par deux, une IA enfin performante... Les défauts récurrents de la série devait être modifiés pour le cinquième épisode ; au final, ils sont toujours là pour notre plus grand malheur. On s'attend donc à mieux pour l'épisode à venir sur PS3, ou XBOX 360. Un petit effort, M. Konami !

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