Test | Quadroids
11 mars 2024

Et vous découvrez que vous avez quatre cerveaux

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Quadroids

Vous savez que vous avez un cerveau droit et un cerveau gauche. Mais connaissez-vous vos deux autres cerveaux ? Quadroids vous met au défi de coordonner quatre zones de jeux à l'action simultanée. Oui oui, c'est clairement un jeu de zinzin qui renvoie le Dr Kawashima jouer au bac à sable. Alors si vous êtes prêt à voir non pas double, non pas triple, mais quadruple : accrochez-vous, vous ne serez pas déçu du voyage interstellaire.

L'histoire

Dans un espace froid et lointain, un vaisseau d'exploration dérive. À son bord, une IA qui a totalement vrillé et se projette en despote de l'espace. Cette IA ressemble fortement à Kevin, le droïde rondouillard insupportable de la série Final Space, lui-même probablement inspiré de GLaDOS de Portal. Enfin bref, notre Kevin local décide d'envoyer toutes les ressources à sa disposition, à savoir des petits droïdes d'exploration dociles et stupides, sur les différentes planètes rencontrées. Le but : contrôler ce coin de galaxie et régner en maître sur l'univers, mouah HA HA HA.
Quand Kevin veut conquérir l'univers

Le principe

Il va falloir suicider du droïde.

Quadroids relève du génie, tant il puise à la fois dans des principes vus et revus tout en apportant une surcouche totalement inédite rendant accro. Chaque planète est découpée en une multitude de micro-niveaux, dans lesquels l'objectif est de partir d'un point A (votre vaisseau-sonde) pour arriver à un point B (un drapeau marquant la conquête du territoire). Vos droïdes explorateurs ne répondent qu'à un seul ordre : sauter. Pour le reste, ils avancent seuls et au moindre obstacle font demi-tour, ou décèdent si l'obstacle est létal. Mais ça, ça n'est pas un souci, vos droïdes sont infinis. Jusque-là, des jeux comme Lemmings ou Super Meat Boy vous viennent naturellement à l'esprit.

Ajoutez à cela le twist qui fait tout le sel de Quadroids : chaque niveau est composé de quatre écrans, correspondant aux quatre gâchettes de la console. Là, vous voyez le truc se mettre en place. Quand un droïde quitte l'écran supérieur gauche pour tomber dans l'écran inférieur gauche, il vous faudra changer de gâchette pour le contrôler. Imaginez cela avec deux droïdes, ou même plus, simultanément à l'écran... Voilà, c'est ça Quadroids. Et vous allez adorer. Chaque niveau a sa particularité et nécessite d'observer les routines de vos droïdes pour le résoudre. Heureusement, vous pouvez les faire tourner en rond dans des espaces plus petits, mais certains niveaux en sont dépourvus. Il vous faut alors synchroniser plusieurs actions pour que vos droïdes se rencontrent, sautent l'un contre l'autre par exemple pour atteindre une plateforme haute, ou encore que l'un se sacrifie auprès d'un ennemi pour que l'autre puisse avancer...
Éclatez-les tous

Pour qui ?

Petits droïdes dans l'acide qui servent de pont à leurs camarades : keur sur vous.

En solo, Quadroids est une prise de tête comme vous les appréciez. La courbe de difficulté est plus proche d'une ascension du Kilimandjaro que d'une balade en forêt et il n'est pas rare de devoir quitter le jeu après s'être heurté à un niveau bien retors... pour y revenir sereinement le lendemain et le terminer en deux temps trois mouvements. Le jeu propose des défis supplémentaires : terminer dans un temps limité, récolter des cristaux, effectuer le moins de commandes de saut possibles... de quoi satisfaire les amateurs de défis, dont les classements sont d'ailleurs partagés instantanément en ligne. Vous pensiez boucler ce niveau comme une fusée ? Bah tiens, vous n'êtes que 121e mondial... Qui sont ces gens ?

Pour un coup de pouce, il est possible de jouer à deux, trois ou quatre (chacun son bouton) : la coopération se révèle plus qu'indispensable lorsqu'un personnage passe d'un écran à l'autre (« — Attention, je t'envoie un bot ! — Où ça ? mince il a cramé, renvoies-en un ! »). De quoi rendre encore plus incroyable l'exploit de votre cerveau qui doit parvenir à résoudre les mêmes niveaux tout seul.

Un seul écran ne suffisait pas

L'anecdote

Encore une fois, je suis tombé de ma chaise en découvrant que Quadroids est l'œuvre d'un créateur solo : Guillaume Crouzille, un petit frenchie du Nord. Réussir à penser à tous les aspects : mécanique, design, progression, musique (qui est une OST de qualité), réaliser les playtests, ajuster le tir... wow, chapeau. De ce que j'ai compris dans diverses interviews, Guillaume juge son jeu plutôt facile. Écoute Guillaume, on en reparlera quand j'en serai à plusieurs centaines d'heures dessus. Pour le moment, je dois l'avouer, c'est un jeu où je reviens par sessions courtes de 15-20 minutes maxi. Après, je sature de la difficulté, je rage contre mon cerveau incapable de se découper correctement en 4, et quand je reviens au jeu plus tard tout passe crème. C'est le conseil que je vous donnerai, lecteurs, pour éviter de vous braquer face à une difficulté certes nécessaire mais qui ne laisse que peu de place à l'à-peu-près.

En un mot : impressionnant
Les Plus
  • Le concept de folie
  • Quatre boutons et rien d'autre
  • La musique : quel régal
  • L'humour dans les cut-scenes
Les Moins
  • Les niveaux difficiles ne sont pas que pour la fin
Résultat

Quadroids est un jeu de pop culture : il s'inspire de principes maîtrisés, essaime ses dialogues d'humour et de références bien connues, le tout en proposant un concept inédit. C'est un coup de génie, qui fera plier votre cerveau en quatre de manière relativement violente mais avec toujours cette petite étincelle : c'est possible d'y arriver. Le die and retry bat son plein avec les droïdes infinis, autorisant également de revenir sur d'anciens niveaux améliorer son score et son classement mondial. N'y allons pas par quatre chemins : Quadroids est un jeu sur lequel vous reviendrez souvent.

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