Test | The Last of Us Part II Remastered
25 janv. 2024

Un menu Maxi Best Of à ne pas manquer

Testé par sur
The Last of Us Part II Remastered

Après avoir démontré en 2020 qu'il était possible de s'émanciper du premier opus acclamé par toutes et tous en abordant des sujets nouveaux – l'amour laissant place à la haine –, The Last of Us Part II revient dans une version boostée afin de profiter pleinement de la puissance de la PlayStation 5. Cette nouvelle itération vaut-elle le coup d'y investir temps et argent ? Réponse tout de suite !

Le mode No Return

Avant d'aller plus loin, notez que ce test s'attarde en priorité sur les ajouts de la version Remastered du jeu. Si vous voulez connaître notre avis sur l'histoire, et plus globalement sur la mouture originale (gameplay, univers...), on ne peut que vous conseiller de cliquer sur ce lien.

The Last of Us Part II Remastered n'a pas pour seul intérêt de remettre les aventures d'Ellie et Abby au goût du jour qui, soit dit en passant, n'en avait pas réellement besoin ; il faut dire que la version originale du jeu reste encore aujourd'hui au sommet de la pyramide niveau technique. Il faut effectivement accueillir cette nouvelle proposition comme une jolie extension à moindre coût – elle est vendue à 10 euros pour celles et ceux qui possèdent déjà le jeu – qui vient récompenser les fans de la première heure avec un mode inédit, ce qui manquait grandement à l'édition de 2020. Une fois la campagne terminée, le jeu prenait inévitablement la poussière, contrairement à son prédécesseur qui avait pour argument de proposer un (excellent) mode multijoueur pour prolonger l'expérience.

C'est donc là qu'entre en scène le mode No Return, une toute nouvelle proposition qui s'apparente comme un rogue-like au sens le plus strict. Le titre nous demande d'enchaîner un total de six niveaux, eux-mêmes composés d'un certain nombre de vagues, pour affronter le boss final et ainsi repartir vainqueur. À chaque nouvelle manche, votre héros ou héroïne récupère diverses améliorations, comme une meilleure cadence de tir, de petites ressources (fumigènes, pièges explosifs...), des compétences nouvelles ou même des armes plus puissantes. Si votre personnage vient à mourir, vous perdez toutes améliorations et il faudra, bien évidemment, tout reprendre depuis le début. Malgré cette mécanique pouvant se montrer décourageante pour certains, notez que No Return s'adapte à tous les profils, en proposant plusieurs modes de difficulté, allant de Facile à Réaliste et en récompensant les joueurs et joueuses même après une défaite – via costumes, défis et personnages jouables supplémentaires. D'ailleurs, ce mode de jeu permet d'incarner à nouveau Joel, mais aussi son frère Tommy ou encore Lev, Dina, et bien d'autres, qui proposent chacun ses propres animations et gameplay. Dina commence par exemple avec de nombreuses ressources en poche et peut crafter tout et n'importe quoi, tandis que Lev débute avec un arc et doit se la jouer infiltration pour ne pas passer l'arme à gauche.
Plus viscéral que jamais !

Une ambiance toujours aussi folle.

En mettant complètement de côté l'écriture, No Return se concentre sur ce que The Last of Us Part II sait faire de mieux : mettre en scène l'action, la brutalité, la violence. Et même si l'on peut reprocher à ce mode d'atténuer la puissance du discours originel de la campagne principale – qui nous faisait prendre acte de nos cruautés –, impossible de nier le fait que cette nouveauté est un spectacle macabre fascinant. Manette en mains et dans les plus hautes difficultés, No Return est tout simplement intense et profite de toute la sauvagerie du gameplay du jeu de base pour constamment proposer des séquences mémorables, où la violence graphique fait rage. Cœur battant, vous vous lancez dans une série de chorégraphies violentes maîtrisées, faîtes couler le sang à flot, arrachez un bras par-ci, par-là, fracassez un visage à coup de batte de baseball, sautez sur vos adversaires, humains ou zombifiés, avec une rage folle, et surtout, vous vous surpassez. En effet, étant donné que la mort est maintenant punitive, No Return, à l'image du mode multijoueur de The Last of Us premier du nom, fait véritablement prendre conscience du sens du mot "défaite". Autrement dit, on tente le tout pour le tout pour ne pas repartir de zéro une énième fois.

Pour seul regret, on va avoir ce level-design aux dimensions restreintes qui s'amuse peu avec la verticalité des lieux, mais aussi la présence de quelques micro-freezes en mode Fidélité. D'ailleurs, côté technique, outre l'arrivée d'une véritable 4K qui affine les contours des éléments lointains, il est difficile de discerner ce qu'apporte véritablement cette nouvelle mouture graphiquement parlant si l'on n'appose pas les deux versions côte à côte. Bien évidemment, et comme nous le disions plus haut, ce n'est pas tant un problème puisque The Last of Us Part II est, de base, magnifique, et ce, même encore aujourd'hui.

Les Lost Levels

Égouts de Seattle, l'un des niveaux perdus à découvrir.

Si le gros intérêt de cette nouvelle version réside avant tout dans l'arrivée du mode rogue-like – qui ajoute une forte rejouabilité au titre – sachez que Naughty Dog, avec The Last of Us Part II Remastered, présente une petite surprise supplémentaire : les Lost Levels. Ces petits ajouts sympathiques ne sont pas, à proprement parler, de nouveaux niveaux jouables qui s'incorporent directement dans l'histoire du jeu, mais sont de petits making-of qui dévoilent, le temps de quelques minutes, l'envers du décor. Agrémentés de commentaires – sous-titrés en français –, ces Lost Levels dévoilent les fils et coutures qui forment nos univers vidéoludiques. Autrement dit, le jeu vous propose d'évoluer dans des niveaux pas encore finalisés – et qui ne le seront jamais – pour comprendre toutes les réflexions qui ont amené à placer un objet à cet endroit, plutôt qu'à un autre. Le niveau bonus "Égouts de Seattle" est peut-être le plus intéressant de ce côté-là. Pete Ellis, Game Designer, dévoile certains des subterfuges qui sont utilisés pour guider le regard du joueur ainsi que ses déplacements au travers des différents niveaux.
Un véritable musée virtuel interactif pour développeurs et développeuses
Cette partie du jeu est un musée virtuel interactif qui intéressera surtout les plus grands fans de la franchise ou, bien évidemment, les développeurs et développeuses en herbe. Les autres y consacreront à peine une poignée de minutes. Toujours pour aller plus loin, notez que l'intégralité des cut-scenes de l'histoire principale – que l'on peut parcourir librement une fois le jeu terminé – ont aussi le droit à des commentaires et autres anecdotes de la part de Neil Druckmann, le créateur du soft et co-président de Naughty Dog, mais aussi de Ashley Johnson, Troy Baker, Shannon Woodward et Laura Bailey, les différents interprètes des protagonistes du jeu.

Pour qui ?

Manny a de la répartie.

The Last of Us Part II Remastered s'adresse en premier lieu à celles et ceux qui ne jurent que par la franchise depuis sa naissance en 2013 et qui, comme moi, étaient déçus de ne pas avoir dans The Last of Us Part II un mode supplémentaire qui prolonge quelque peu l'expérience. Le mode rogue-like No Return – qui mérite à lui seul les dix euros d'investissement – vient bien évidemment combler ce manque avec ces nombreux bonus à débloquer et ces défis à remporter. Si vous n'avez pas encore fait le jeu d'origine, c'est également l'occasion pour vous lancer dans l'aventure et profiter de tout un tas de contenus supplémentaires.
Foncez sans hésiter !

L'anecdote

Petit moment de répit en compagnie de Joel.

Si le mode No Return, les Lost Levels et les quelques commentaires audios ne vous suffisent pas, sachez également que The Last of Us Part II Remastered ajoute, pour les mélomanes, la possibilité de jouer, indépendamment du mode Histoire, de la guitare, en compagnie d'Ellie, mais aussi d'autres personnages. Une proposition qui vous permettra de réaliser vos propres tubes, surtout que de nouveaux instruments sont de la partie : guitare jazz, rock et même un banjo.
Un petit bonus en plus pour les mélomanes
Les Plus
  • No Return, une proposition viscérale qui prolonge le plaisir
  • Un gameplay toujours aussi intense et magnifiquement mis en scène
  • Plusieurs personnages jouables, avec chacun son propre style
  • Les Lost Levels, des bijoux d'informations
  • Un menu conséquent proposé à petit prix (10 euros)
  • Un peu plus fin visuellement parlant…
Les Moins
  • … Mais, dans les faits, les améliorations visuelles sont à peine perceptibles
  • Des environnements un brin trop petits
  • Quelques micro-freezes en mode Fidélité
Résultat

Un poil plus fin et surtout plus complet,The Last of Us Part II Remastered est, sans surprise, le menu maxi best-of attendu du jeu de 2020. Et si les Lost Levels seront vite mis de côté par la grande majorité des joueurs et des joueuses, le mode No Return, quant à lui, est le DLC qu'il fallait pour profiter pleinement du gameplay – rarement jugé à sa juste valeur – de la série. Vous l'avez compris, on ne pouvait pas rêver mieux que ce mode rogue-like pour lui faire honneur. Un indispensable pour toutes celles et ceux qui auraient souhaité prolonger l'aventure aux côtés d'Ellie, Joel et bien évidemment Abby.

Partagez ce test
Tribune libre