MEGGAS 2022 - Maverick

2021 était l'année du poulpe : les tentacules de la tour de Latria avaient fouetté mon ego sans relâche. J'ai besoin de reprendre des forces avec Aloy, dans un jeu qui sauvegarde toutes les trois minutes. J'ai besoin d'un jeu casu, beau, agréable à prendre en main, avec une direction artistique soignée. J'ai besoin d'un jeu qui mette en avant les capacités techniques de ma PlayStation 5 si durement acquise – graphismes, frame rate, Dual Sense. J'en attends beaucoup. Pour panser mon ego meurtri par les jeux de ce pervers sociopathe qu'est Hidetaka Miyazaki. À ce niveau, c'est presque de la thérapie.

Ce jeu m'intrigue. Avec son petit air choupi de The Legend of Zelda : Link's Awakening. Ses monstres mignons, ses roulades, ses buissons à découper... tout est familier et différent à la fois. J'ai senti l'hommage aux meilleurs jeux de Nintendo... mais sans en retrouver le perfectionnisme dans l'équilibrage. Car j'ai joué à la démo Steam, et je n'ai pas aimé. Je n'ai pas aimé les monstres qui reviennent à chaque décès, mais pas les objets – de soin notamment. Je n'ai pas aimé la difficulté brutale de certains mini boss. Le côté punitif du jeu, qui contraste avec le charme de la direction artistique. Mais comme j'ai adoré Death's Door, un peu dans le même genre, je suis prêt à attendre la version finale – en espérant que la difficulté soit mieux dosée.

J'ai joué à la bêta, et je n'ai pas aimé. Je n'ai pas aimé l'open world qui dilue l'angoisse des donjons malfamés, sans offrir suffisamment de récompenses pour l'instant : peu de PNJ intéressants ou de donjons annexes. Actuellement plus on explore, plus on meurt, à cause d'une vilaine chute ou d'ennemis trop puissants. Je n'ai pas aimé le fil directeur à suivre pour aller affronter le premier boss, un piège qui nous fait rencontrer très tôt des ennemis trop puissants pour notre niveau. Je n'ai pas aimé le leveling forcé, ni son alternative : la coopération qui rend le même passage beaucoup trop... facile. Surtout, je n'ai pas aimé ce gameplay de la frustration : vos frappes font peu de dégâts, vos ennemis vous tuent en trois coups. Alors j'ai envie d'y jouer quand même, pour confirmer – ou infirmer – mon virage casu. Pour dire aux successeurs des Demon's Souls : je n'ai plus besoin de galérer des heures avant de sentir enfin un sentiment de toute puissance m'envahir. Je suis guéri.