Test | Shadow The Hedgehog, la bête noire de Sonic
22 déc. 2005

Testé par sur
Aussi disponible sur
Shadow The Hedgehog
  • Éditeur SEGA
  • Développeur SEGA
  • Sortie initiale 18 nov. 2005
  • Genres Action, Plateformes

"Tiens, chouette, un jeu Sonic où le héros n'est pas Sonic mais un de ses camarades à la fois bon et mauvais !" Passé ce court moment d'excitation et une fois le jeu lancé, Shadow The Hedgehog s'avère être une déception cuisante. Le jeu souffre de nombreux défauts qui font que, malgré les quelques vidéos de qualité venant rythmer l'histoire, on peine à arriver au bout de l'aventure. Pas tant à cause d'une difficulté trop aléatoire que d'un manque de motivation. Level design sans originalité, prise en main discordante, manque de clarté dans les objectifs... Voilà de quoi entacher la réputation de Sonic.

Présentations

Sega, c'est plus fort que toi. Malgré les années qui passent, le studio Sonic Team à l'origine du succès du hérisson bleu n'en finit pas de nous proposer régulièrement de nouveaux titres. Les concepts ne changent que très peu, conservant ce principe de base établit dès les premiers opus de Sonic : aller vite et tout droit. Shadow The Hedgehog, c'est l'histoire du vilain hérisson devenu gentil dans un épisode précédent, qui se remet aujourd'hui en question. Alors que la Terre se fait envahir par des aliens, ceux-ci lui proposent, sous condition de collaboration, de lui révéler son véritable passé. Intrigué, tenaillé, cédera-t-il à la facilité ou bien rejoindra-t-il l'équipe gagnante de Sonic et ses compagnons ? La réponse est en vous, puisque selon les choix du joueur dans les missions, le scénario prend une tournure plus ou moins noire.

Méchant ou gentil ?

Ce machin volant retransmet en direct vos bêtises à son patron

Après une vidéo d'introduction plutôt agréable à l'oeil, on incarne Shadow, propulsé en plein chaos. Les troupes alien débarquent par centaines, et les humains ont bien du mal à gérer la situation. Le hérisson n'a d'ailleurs pas de camp, tout le monde lui tire dessus. Quant au chaos, il règne également dans la partie : les objectifs ne sont pas limpides et le joueur ne se rendra compte qu'après coup qu'en appuyant sur les gros boutons, il a déclenché une bombe alien. Ca peut paraître anodin mais en réalité on se lasse très vite de ce manque de discernement. Au fil du niveau apparaissent différents protagonistes qui poussent Shadow à réaliser un objectif plutôt qu'un autre. Du coup, les jeunes joueurs ne saisiront pas que ces objectifs ne sont qu'indicatifs, d'où un découragement rapide ou bien l'ignorance pure et simple des missions à remplir. Cette alternative reste la plus simple, puisqu'il suffit d'arriver au bout du niveau sans se soucier des différentes tâches à accomplir pour passer au monde suivant.

Avance et tais-toi

"Il faut prendre en face, au croisement tout droit, et ensuite c'est droit devant !"

Ce qui fait la force brute des jeux Sonic, c'est la vitesse à laquelle on peut faire défiler le décor pour peu qu'elle ne nous enivre pas. Shadow The Hedgehog ne déroge pas à la règle, les niveaux étant purement et simplement linéaires. Droit devant, toujours tout droit, sauf exceptions qui permettent de choisir entre tout droit gauche ou tout droit droite. Seulement parfois, les ennemis qui vadrouillent tentent de stopper le hérisson. Combat sommaire, on récupère les anneaux d'or et on repart. Il se peut que notre héros, pour varier les plaisirs, doive emprunter des moyens de transport temporaires : ballons, oiseaux... Si certains passages sont d'une simplicité enfantine, d'autres nécessitent de s'y reprendre à plusieurs fois. Atterrir sur la plate-forme avec une visibilité nulle – la caméra est intouchable pendant ces séquences – relève du défi. Que l'on remplit la rage au ventre, tellement c'est bête comme situation. Cependant, les glissades sur rails que l'on retrouve depuis quelques épisodes relèvent un peu le niveau, surtout quand un monstre géant aux dents acérées nous colle aux fesses.

Pan pan tue tue

On distingue dans le fond un tournant sur la gauche. Miracle !

Loin des petits lapins à délivrer des cages du Dr Robotnik, l'univers de Shadow The Hedgehog a pris un coup de maturité. L'ambiance guérilla urbaine plaira aux pré-ados, qui s'amuseront à ramasser innocemment quelques fusils mitrailleurs jonchant le sol afin de cisailler quelques policiers et militaires. Après tout, le jeune est un rebelle, et Shadow est en pleine remise en question. Ses interrogations métaphysiques sur l'origine de son existence le poussent à s'associer aux envahisseurs, tandis qu'il "n'a que faire de ces misérables humains". Pour le message de paix et d'amour, on repassera. Ca tire, ça dézingue, donc, avec toutes sortes d'armes et de munitions. Cette orientation dénote clairement avec ce qu'on connaît du hérisson. Shadow a également la possibilité de se battre à mains nues, ce qui n'est souvent pas très pratique, ou de se rouler en boule pour sauter sur ses ennemis : plus efficace mais à éviter quand l'on se trouve sur une plate-forme au-dessus d'un puits sans fond, autrement on risque d'y sombrer aisément en rebondissant. Rageant.
Les Plus
  • Le Bien, le Mal, que choisir ?
  • Quand on sait à quoi s'attendre, on ne peut pas être déçu
Les Moins
  • Le Bien, le Mal, encore faut-il réussir à les choisir
  • Il faut lire le mode d'emploi pour savoir que l'on peut choisir sa mission
  • Au vu de la cible, les armes n'étaient pas fondamentalement nécessaires
  • De nombreuses imperfections viennent alourdir le gameplay
Résultat

Comme il a été dit, Shadow a le choix des missions au cours des différents niveaux. S'il suit les forces maléfiques, il sombrera peu à peu vers le Mal ; s'il ne fait rien de spécial si ce n'est arriver au bout, il reste neutre ; mais s'il s'allie avec un joyeux drille de la bande à Sonic, il fera route vers le Bien. Les compagnons du hérisson bleu sont presque tous réunis pour aider Shadow à réaliser son objectif "positif". En pressant une touche du pad, on passe d'un objectif à l'autre. Mais la linéarité des niveaux est telle qu'il suffit de manquer une action à déclencher pour que la mission soit un échec. Heureusement, il existe les téléporteurs, à activer au fur et à mesure. Mais le jeu est tellement rébarbatif qu'on se contente de finir le niveau sans se poser de question. On n'a pas vraiment envie de recommencer tout un passage laborieux à essayer de ne pas tomber dans telle ou telle oubliette. Ni même de refaire une balade en ballon incontrôlable. Encore moins de se promener à dos d'oiseau. Sans parler du level design lui-même qui ne prête pas à un amusement fantasque. On se contente donc tout juste d'arriver au bout de la ligne droite. Et encore, quand on a rien d'autre à se mettre sous la main.

Partagez ce test
Tribune libre