Test | DiRT Rally
15 avr. 2016

Pas si spécial ?

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DiRT Rally

Difficile d'y croire, surtout après deux épisodes tout juste passables, mais DiRT Rally a bien l'intention – comme son nom l'indique – de poser les nouvelles bases du jeu de rallye. De là à dire que l'objectif est rempli...

Le principe

Le gameplay de DiRT Rally laisse deux impressions. Tout d'abord, il y a celle liée à la conduite. De ce point de vue, DiRT Rally s'en sort particulièrement bien et propose des sensations plutôt intéressantes. Les pistes sont constituées de surfaces variées (le pourcentage de gravier, bitume, neige, glace... est indiqué avant chaque course) qui influent sensiblement sur la conduite. Ainsi, la subtilité est de rigueur et vous aurez vite fait de partir dans le décor si vous ne faites pas attention.

De même, difficile de ne pas saluer l'aspect technique du jeu sur les sensations. Avec des graphismes honnêtes et un framerate de 60/images secondes, DiRT Rally laisse la concurrence sur place à ce niveau (exception faite des cadors de la course comme Forza Motorsport 6). Seules quelques rares ralentissements viennent légèrement ternir le tableau, mais rien de bien méchant à l'horizon (surtout en comparaison de la version Xbox One de Sébastien Loeb Rally Evo).

Pourtant, malgré ses qualités, DiRT Rally peut tout de même susciter débat. Malgré un gameplay réussi, un point l'empêche de définitivement enterrer la concurrence : le relief des tracés et la dramaturgie des courses. Sur ce plan, le jeu est moins surprenant que Sébastien Loeb Rally Evo, avec des pistes souvent plus larges et moins chaotiques. L'impression de danger est moindre (le jeu vous incite moins à être sur le qui-vive) et vous avez souvent l'impression que de simples rochers ou arbustes ont été mis sur le bord de la route "histoire de". De ce fait, même si le titre propose un pilotage réussi, il est compliqué de se sentir réellement en plein rallye.
La conduite d'abord

La carrière

Si le jeu tourne bien, les graphismes manquent de détails.

DiRT Rally dispose d'un mode Carrière qui possède également ses qualités et ses défauts. Le système de progression a par exemple l'avantage d'être ludique : toutes les deux courses, vous effectuez des réparations sur votre véhicule dans l'espoir de finir le championnat dans les meilleures conditions possibles. De même, vos gains vous permettent de recruter des ingénieurs pour votre équipe ; et si le recrutement n'a rien de réaliste (les avantages sont assignés tels les perks de Call of Duty) il a au moins le mérite de vous faire souffler un peu entre des courses finalement assez monotones (surtout qu'il n'y a que six environnements).

D'ailleurs, ce système cache une difficulté un brin artificielle. Si vous finirez les premières courses entre la deuxième et la sixième place, c'est avant tout à cause du système de progression. Sans ingénieur de haut niveau, impossible de réparer votre véhicule correctement ou de l'améliorer sensiblement (c'est particulièrement vrai pour les toutes premières étapes). De ce fait, difficile de voir en DiRT Rally une simulation pure souche, tant la difficulté semble être dû à d'autres facteurs que la conduite. D'ailleurs, un dernier bémol vient hélas confirmer ce constat.

En effet, la gestion des pénalités (une quinzaine de secondes) plombe complètement la dramaturgie des étapes. Vous ne pouvez revenir sur la route que lorsque DiRT Rally vous l'autorise, ce qui donne des situations ubuesques. Foncez dans un ravin et l'icône apparaîtra rapidement. A contrario, il n'est pas rare que celle-ci mette du temps à arriver lorsque vous êtes embourbé dans la neige (si si !) ou que vous faites des tonneaux avant de vous retrouver la tête à l'envers. Dans ces cas là, comptez 5 à 8 secondes d'attente, puis 12 à 14 secondes de pénalité. Une addition salée et pas forcément justifiée. Dernière situation incongrue : lorsque vous faites une marche arrière et que vous foncez par inadvertance dans un spectateur (évidemment totalement immobile)... où 15 secondes encore perdue bêtement.
Artificielle

Le multi

Comme votre équipe, votre voiture s'améliore à mesure que vous conduisez.

DiRT Rally propose un pan multijoueur à la fois simple et efficace. Championnats, ligues en ligne... chacun devrait pouvoir y trouver son compte. D'ailleurs, les courses de rallycross prennent tout leur sens en ligne, et il est simplement dommage que certains joueurs préfèrent pénaliser les autres plutôt que de la jouer réglo, quitte à passer à côté de toute chance de victoire. Enfin, les plus solitaires seront heureux d'apprendre que DiRT Rally propose des défis quotidiens, hebdomadaires et mensuels. De quoi les occuper une fois le mode Carrière terminé.
Communautaire et efficace

Pour qui ?

Les défis vous imposent parfois un véhicule. Une bonne occasion de prendre vos marques.

Sur Xbox One, DiRT Rally se positionne (peut-être) devant Sébastien Loeb Rally Evo, mais surtout pour des raisons d'ordre technique. Difficile de ne pas souligner le travail effectué sur le défilement des images ou la stabilité de l'expérience (oui, nous en sommes là). Et même si Forza 6 reste la référence du jeu de course sur Xbox One, les amateurs de rallye se tourneront probablement vers le jeu de Codemasters. Pour les joueurs PlayStation 4, le constat est moins net. Sébastien Loeb Rally Evo étant plus solide techniquement sur la console de SONY, il se place comme une vraie alternative, surtout au regard de ses tracés peut-être plus intéressants. Toutefois, bien que ce dernier propose des étapes plus intéressantes, sachez que c'est DiRT Rally qui sort son épingle du jeu en matière de rallycross. En effet, le titre propose lui aussi ces épreuves musclées, avec une intelligence artificielle certes perfectible mais un challenge plutôt savoureux. Dommage qu'il n'y ait que trois environnements disponibles !
Pas les fans de Loeb

L'anecdote

En rallycross, vous devez prendre votre joker. Dommage qu'il n'y ait que trois pistes (et six pays).

Parfois, lorsque nous testons des jeux, il est compliqué d'accepter les réactions de la presse ou des joueurs. En effet, difficile de comprendre l'engouement qui entoure ce DiRT Rally qui, certes, est loin d'être catastrophique, mais qui est tout aussi loin d'être le renouveau promis ici et là. C'est à se demander si les accès anticipés n'ont pas pour unique mission de "faire monter la sauce" bêtement, notamment auprès des joueurs qui, de toute façon, ne peuvent pas essayer tous les jeux qui se présentent à eux. Pas sûr que ce soit une bonne chose pour le jeu vidéo.
Accès overhypé
Les Plus
  • Le framerate
  • Certains environnements
  • La conduite et l'impact des surfaces et conditions climatiques
  • La dramaturgie des courses de rallycross
  • Un multi sympathique
Les Moins
  • Des graphismes qui manquent quand même de détails
  • Quelques ralentissements
  • Le staff, finalement sous-exploité
  • La gestion aléatoire des pénalités
  • Un challenge artificiel
  • L'IA des courses de rallycross
  • Contenu (environnements et circuits) assez limité
Résultat

Ayant bénéficié de la "hype" entourant bon nombre de jeux PC disponibles en accès anticipé, DiRT Rally n'en reste pas moins une déception. Alors certes, le titre de Codemasters rattrape cinq années de retard (exit le manque d'impact des surfaces et de la météo dans DiRT 3). C'est un fait. Cependant, il peine à prendre une avance nette sur ses concurrents, la faute à un challenge artificiel (système de staff finalement sous-exploité, gestion aléatoire des pénalités, etc.). Au final, s'il fait la part belle au pilotage, DiRT Rally en oublie la deuxième raison d'être des jeux de course : la performance, basée sur un sentiment de justice nous poussant à sans cesse chercher ce dixième de seconde qui nous manque.

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